Commissions scolaires: Opinion de Nathalie Arguin, présidente de la FEESP – CSN, sur le recours au bâillon par le gouvernement de la CAQ

Le Premier ministre Legault, le ministre de l’éducation Roberge et tous les complices de cette mascarade de démocratie m’ont mise hors de moi dès l’ouverture de la séance extraordinaire de l’Assemblée nationale. Certes, me direz-vous, plusieurs membres de l’opposition ont déjà eu recours à ce stratagème. Mais la condescendance et le manque d‘écoute du gouvernement de la CAQ sont manifestes !

Extrait:
« M. le Président, j’invite le chef du Parti libéral pas à aller voir Mainstreet, comme il dit, là, d’aller voir le monde ordinaire. Je le sais, aujourd’hui, il y a une tempête, là, mais il pourrait peut-être aller dans quelques centres d’achats puis aller demander aux gens est-ce qu’ils souhaitent qu’on garde les élections scolaires ou non. »

Alors pour M.Legault, le « monde ordinaire », quand il y a tempête, s’en va au centre d’achats pendant que des gens « importants » comme lui s’occupent des affaires « importantes »! M. Legault, le monde ordinaire, c’est entre autre les travailleuses et travailleurs du soutien scolaire, les secrétaires d’école, les technicien-nes en éducation spécialisée, les concierges, les employé-es de cafétéria, les préposé-es aux élèves handicapés, les agent-es de bureau, les électricien-nes, les éducatrices en service de garde, qui se lèvent chaque matin pour accueillir, guider, aider, consoler nos enfants, pour leur offrir un environnement propre et accueillant. Ce sont ces personnes « ordinaires », M. Legault, qui subiront les changements passés au bâillon à la Loi sur l’instruction publique QUI TOUCHE BEAUCOUP PLUS QUE LES ÉLECTIONS SCOLAIRES ! Ces gens ordinaires, M. Legault, ce sont eux qui connaissent le mieux le fonctionnement des commissions scolaires. Mais ni vous, ni le ministre de l’Éducation n’avez daigné les consulter. À plusieurs moments en commission parlementaire, le ministre n’était même pas à l’écoute.

M. le ministre Roberge, le personnel de soutien scolaire, qui en toute bonne foi, vous a soumis leurs amendements au projet de loi, est indigné ! C’est un rendez-vous manqué: vous avez fait défaut de prendre en compte l’expertise terrain de plus de 30 000 personnes œuvrant au quotidien dans le réseau scolaire en plus des milliers d’autres acteurs du milieu. Quand un projet de loi compte plus de 300 articles, modifiant plus de 80 lois, on parle beaucoup plus que d’abolir les élections scolaires. Et quand, M. Roberge, vous avez décidé d’entreprendre une telle réforme, il fallait certainement planifier le temps nécessaire pour y arriver.

70 heures c’est trop, vraiment ? Cela ressemble plutôt à un prétexte pour bâillonner toutes les voix contraires à la vôtre.

« Du choc des idées jaillit la lumière! » – Nicolas Boileau

Une bien grande noirceur attend le réseau de l’éducation.