Sans le personnel de soutien scolaire, le réseau aurait succombé à la crise

OPINION / Nous sommes le personnel de soutien scolaire. Nous sommes dans toutes les écoles et tous les centres administratifs et de formation professionnelle du Québec, mais notre travail est méconnu, voire ignoré.

Pourtant, depuis la fermeture des écoles en mars dernier, ce n’est pas l’ensemble du personnel des écoles qui s’est vu confiné à la maison. Nous, le personnel de soutien scolaire, avons ouvert et maintenu des services de garde d’urgence et nous étions sur la première ligne pour toute la réorganisation du retour en classe.

Nous sommes le personnel des services de garde. Nous sommes généralement les premières personnes que votre enfant rencontre en arrivant à l’école et nous avons continué à donner les services de garde d’urgence même lorsque les écoles étaient fermées.

Nous sommes les préposé-es aux élèves handicapés et technicien-nes en éducation spécialisée. Nous travaillons étroitement avec les jeunes qui éprouvent des difficultés et qui ont des défis spéciaux. Après des mois de confinement et une période assez anxiogène pour beaucoup d’élèves, notre travail des prochains mois aura assurément une portée toute particulière. Nous sommes le personnel d’entretien. Nous nous assurons que les établissements fréquentés par vos enfants répondent aux normes sanitaires pour faire face à cette nouvelle réalité qui touche tout le réseau.

Nous sommes le personnel administratif. Nous aurons fort à faire pour aider les écoles à faire face aux nouvelles exigences et règles qui encadreront les écoles lors de la reprise des cours, à l’automne prochain.

Nous sommes plus de 81 corps d’emploi différents qui ont tous des tâches spécifiques à accomplir. Au centre de celles-ci, le bien-être de tous les élèves du Québec.

Un réseau malmené, bien avant la crise Le réseau de l’éducation n’était pas au sommet de sa forme avant la crise. La pénurie de personnel qui prévalait depuis plusieurs années ne disparaîtra pas magiquement dans les mois à venir. Le gouvernement doit travailler avec nous afin de rendre le milieu scolaire plus attractif pour le personnel.

Le premier ministre M. François Legault et le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur M. Jean-François Roberge doivent donner des consignes claires aux tables de négociation du secteur scolaire afin de corriger la situation. Le réseau scolaire doit devenir attractif pour le maintien du personnel et il doit y avoir une amélioration des conditions de travail du personnel de soutien. C’est par ce passage obligé que la qualité de l’enseignement pourra évoluer aux rythmes des besoins des enfants et des parents du Québec.

Jan-Mark Dufour, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Commission scolaire au Cœur-des-Vallées (CSN)

Danielle Larivière, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de soutien de la Commission scolaire des Hauts-Bois de l’Outaouais