L’enseignement supérieur : une priorité dans la campagne électorale ? « Pas tellement » !

Nous sommes les représentantes et les représentants de vingt-deux organisations de la communauté collégiale et universitaire. Si nous prenons collectivement la plume, aujourd’hui, c’est que nous sommes profondément convaincus que l’enseignement supérieur est un élément phare pour l’avenir du Québec qui ne parvient pas à percer l’actualité politique.

Quoi qu’on en dise, la situation actuelle du réseau de l’enseignement supérieur ne permet pas de poursuivre une augmentation significative du niveau de scolarité de la population québécoise et de favoriser l’accès aux formes les plus élevées du savoir à toute personne qui en a la capacité. Cela doit devenir une priorité ! À cet effet, nous proposons des actions, tirées du rapport produit par le Collectif des États généraux de l’enseignement supérieur, pour accroître l’accessibilité aux études supérieures et le financement des établissements, améliorer le modèle administratif des réseaux collégial et universitaire ainsi que lutter contre la précarité.

Le gouvernement a prétendu à maintes reprises que les coupes imposées se feraient sans affecter l’accessibilité aux études et la qualité des services : au contraire, celles-ci ont imposé une pression financière importante sur les services offerts à la communauté étudiante et sur les conditions des travailleuses et des travailleurs du milieu. Toutes les actrices et tous les acteurs de l’enseignement supérieur sont catégoriques : il y a un besoin criant de financement supplémentaire! D’ailleurs, le sous-financement des cégeps et des universités et l’obligation qui leur est imposée de maintenir l’équilibre budgétaire accentuent l’affaiblissement des réseaux. Le mode de financement, notamment la répartition et l’allocation des sommes, autant dans les réseaux collégial qu’universitaire, demeure un facteur d’imprévisibilité et de disparité entre les différents établissements. Nous dressons donc parmi nos priorités un financement stable et à la hauteur des besoins qui sont grandissants.

Par ailleurs, l’ingérence d’organismes et de membres externes dans les processus démocratiques internes des institutions d’enseignement supérieur est préoccupante. Le gouvernement devrait privilégier des mesures qui favorisent une plus grande collégialité et une représentation prépondérante de l’ensemble des membres des communautés collégiale et universitaire au sein de toutes les instances décisionnelles et consultatives. À cet effet, un Conseil des universités du Québec (CUQ) doit être constitué pour permettre d’assurer une cohérence quant au développement et à l’amélioration du système universitaire en évitant que certains établissements se retrouvent en position d’iniquité par rapport à d’autres.

Enfin, le réseau de l’enseignement supérieur évolue dans un contexte où différentes formes de précarité sont en croissance. Le stress lié aux études, la surcharge de travail, l’isolement et l’endettement affectent significativement la santé psychologique de la communauté étudiante – communauté présentant un taux d’idéations suicidaires supérieures à celui de la population générale. Cette situation est alarmante. Les différents corps d’emploi du réseau de l’enseignement supérieur sont également affectés par cette problématique. Cela résulte des conditions de travail qui se sont alourdies et de la précarité d’emploi grandissante qui soulève de vives inquiétudes. Ce sont les communautés collégiale et universitaire qui se retrouvent à bout de souffle; les décideurs politiques doivent s’attarder à ce fléau.

Les communautés collégiale et universitaire interpellent la société québécoise pour que l’enseignement supérieur devienne un enjeu de l’actuelle campagne électorale. Il importe de redonner au réseau de l’enseignement supérieur la possibilité de remplir sa mission et d’assurer des environnements d’études et de travail de qualité. Des solutions concrètes existent !

Le Collectif des États généraux de l’enseignement supérieur

À PROPOS

Les membres du Collectif des États généraux de l’enseignement supérieur rassemblent près de 800 000 personnes:

Association des Étudiantes et des Étudiants de Laval inscrits aux Études supérieures (ÆLIÉS), Association québécoise des étudiants ayant des incapacités au postsecondaire (AQEIPS), Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), Confédération des syndicats nationaux (CSN), Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU-FTQ), Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP), Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ), Fédération des professionnèles (FP-CSN), Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ), Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ), Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU), Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), Fondation Paul Gérin-Lajoie, Institut de coopération pour l’éducation des adultes (ICEA), Regroupement des syndicats universitaires (RSU-CSQ), Syndicat des Étudiant-e-s Salarié-e-s de l’Université de Montréal (SÉSUM), Union étudiante du Québec (UÉQ).

Des réponses de partis et des réponses absentes

Réponses aux secteurs scolaire et soutien cégeps

Le 21 août dernier, nous exprimions en conférence de presse nos préoccupations en matière d’éducation et interpellions les candidats à l’élection provinciale à répondre à nos questions. Nous avons interpellé les 17 candidats alors connus dans les quatre circonscriptions du Bas-Saint-Laurent. Nous leur avions demandé de nous répondre au plus tard le 12 septembre afin de pouvoir aujourd’hui faire rapport de l’ensemble des positions. « Au moment d’écrire ces lignes, seulement dix candidats ont donné suite à nos questions et aucun candidat du PLQ n’a répondu à l’invitation. Ce qui est particulièrement choquant considérant la présence du ministre représentant la région sur le territoire », souligne Nancy Legendre, présidente du CCBSL.

Le temps est maintenant venu de partager les réponses que nous avons reçues afin d’éclairer le vote de nos membres et de leur entourage.

Nous sommes déçus de constater que la majorité des réponses reçues reprennent pratiquement mot à mot le texte du programme de leur parti et très peu de couleurs réellement régionales. Nous avions interpellé les candidats individuellement et nous avons reçu des réponses de groupe dans plusieurs cas. Cela nous indique que peu importe le résultat de l’élection, la prise en compte des réalités régionales particulières du personnel de soutien, des enseignants et des professionnels de l’éducation ne sera pas nécessairement une priorité pour les députés régionaux, puisque noyés dans des enjeux partisans.

Pour ajouter à la déception, certains nous ont même avoué ne pas comprendre les problèmes reliés à la sous-traitance et la privatisation comme si cela n’avait jamais été abordé comme enjeux dans les services publics. Nous trouvons cela préoccupant puisque nous parlons ici du maintien d’emplois de qualité occupés par des citoyens du Bas-Saint-Laurent qui dépensent leurs salaires dans l’économie régionale.

Pour Mylène Blier, présidente du Syndicat du soutien scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup (CSN) : « Il y a un réel problème de crédibilité pour l’ensemble de la classe politique qui, chaque jour, multiplie les clivages entre partis plutôt que les débats centrés sur le ralliement de l’ensemble des acteurs vers un projet de société qui comprend un investissement continu dans les institutions d’enseignement pour répondre aux besoins non pas des contribuables, mais des futurs citoyens qui sont actuellement les étudiants partout dans le réseau ».

Pourtant, chaque parti nous annonce vouloir investir en éducation pour s’attirer des votes le 1er octobre prochain. Des promesses qui visent l’électorat, qu’en restera-t-il après les élections pour améliorer directement le milieu de vie, les conditions d’études et le soutien au réseau tant pour les étudiants que pour ceux qui y travaillent. Pour que ces promesses n’aient pas l’air de vœux pieux ou de poudre aux yeux, il faudrait leur donner un peu d’étoffe. « Quels efforts seront mis de l’avant pour la protection, le maintien et le développement des programmes dans nos cégeps ? », s’interroge Guillaume Lavoie, président du Syndicat du personnel de soutien du Cégep de La Pocatière (CSN). Stéphanie Gratton, de son côté, se demande « Que restera-t-il de vos promesses électorales en termes de financement continu du réseau pour les niveaux primaires, secondaires et post-secondaires une fois l’élection passée ? »

Nous émettons l’hypothèse que le meilleur test de citoyenneté, mesdames et messieurs les candidates et candidats, consiste à mesurer le degré de préoccupation et d’implication par rapport aux problèmes des uns et des autres plutôt que de clamer des solutions miracles qui tissent les lignes de parti. Nous vous invitons à faire preuve de personnalité et à présenter des projets concrets auxquels les électeurs que vous sollicitez auraient envie de se joindre, plutôt qu’à vous draper les couleurs de vos partis respectifs.

En conclusion, madame Legendre a déclaré « Conformément à l’article 7 des statuts et règlements de la CSN, nous nous abstiendrons de donner notre appui à une candidature ou à un parti. Nous remercions quand même les candidats qui ont pris la peine de nous répondre et souhaitons que nos membres puissent avoir un gouvernement à la hauteur de leurs aspirations. Dans le cas contraire, nous serons là pour les mobiliser et nous faire entendre par nos futurs dirigeants ».

Les réponses consenties par les candidates et candidats se retrouvent dans le document condensé ci-joint : Elections-2018_Tableau-réponses-candidats

Source : Conseil central du Bas-Saint-Laurent- CSN (CCBSL)

Réponses au secteur Transport scolaire

Les syndicats du secteur transport scolaire de la FEESP-CSN ont déterminé en secteur qu’il était important pour eux de connaître la position des candidats aux élections provinciales sur la situation du transport scolaire. Depuis plusieurs années, ces derniers mènent une lutte acharnée afin de revendiquer des conditions de travail à la hauteur des responsabilités et du travail qu’ils accomplissent chaque jour. Depuis plusieurs années, ils revendiquent l’essentiel, un salaire décent.

Le 12 septembre dernier, la FEESP-CSN a fait parvenir un questionnaire par courriel à tous les candidats aux élections québécoises de 2018 des quatre grands partis politiques, le Parti Libéral du Québec, le Parti Québécois, la Coalition avenir Québec et Québec Solidaire, afin d’obtenir leur avis sur les enjeux et les revendications des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire. Les réponses aux questions suivantes étaient donc cruciales afin de les guider dans la détermination de leur choix pour le prochain gouvernement. Nous vous laissons en prendre connaissance.

Réponses des candidat-es aux questions sur le transport scolaire

Les employé-es d’entretien en colère manifestent devant la STM

Les travailleuses et travailleurs du Syndicat du transport de Montréal (STM), qui représente plus de 2400 membres, se sont réunis aujourd’hui devant les bureaux de la STM afin de condamner l’attitude de l’employeur à la table de négociation et sur la place publique. « La STM nous accuse de réduire le nombre d’autobus sur les routes, s’exclame le président du syndicat, Gleason Frenette. Mais nos membres n’ont fait aucun moyen de pression cet été! Si l’employeur n’arrive pas à donner les services à la population, il est le seul responsable. Après tout, c’est lui qui a récemment augmenté le nombre de lignes de bus sans accroître le nombre de véhicules ni celui des employé-es d’entretien pour répondre à la demande. C’est lui aussi qui s’est privé de personnel en procédant à un gel d’embauche de 2014 à 2017 », a-t-il ajouté.

Demande sur les horaires
Les manifestantes et manifestants ont aussi dénoncé la demande de la STM qui exige plus de flexibilité dans les horaires pour pouvoir créer ou augmenter des quarts de soir, de nuit et de fin de semaine. « L’employeur prétend faussement qu’il ne peut pas réparer les autobus durant le jour, puisqu’ils sont sur les routes. Mais les véhicules immobilisés pour bris ne le sont justement pas! Depuis plus de 15 ans, leur nombre varie entre 20 et 25 % de la flotte. Actuellement, il y en a plus de 500 qui sont immobilisés pour cause de bris ; c’est énorme. Ce nombre tournait autour de 560 à la mi-juillet. Cette explication est incompréhensible, car de nombreux équipements et ateliers sont disponibles le jour pour réparer les autobus », explique-t-il.

« Le manque d’autobus sur les routes relève d’abord et avant tout des mauvaises décisions de gestion de la STM. Avant de demander à ses employé-es d’augmenter leur disponibilité et de modifier leur horaire, pourquoi la STM ne commence-t-elle pas plutôt par maximiser la productivité en pourvoyant les postes actuellement budgétés qui sont vacants sur les trois quarts de travail ? Poser la question, c’est y répondre », enchaîne Gleason Frenette.

Embauches nécessaires
Bon an mal an, c’est environ 500 000 heures supplémentaires qui sont travaillées par les employé-es d’entretien de la STM. Un budget de plusieurs millions est d’ailleurs prévu chaque année par la Société des transports pour payer ces heures supplémentaires. Un budget qui n’est d’ailleurs jamais respecté. « Si on prend seulement le réseau des autobus, c’est 10 % de la charge de travail qui est basée sur les heures supplémentaires, illustre aussi la présidente de la fédération. Or, les heures supplémentaires ne sont pas obligatoires dans la convention collective. Avec les horaires réguliers, l’employeur est incapable d’assurer les services normaux à la population. La solution est simple : il faudrait créer plus de 250 postes à 40 heures semaine. Et c’est un minimum », poursuit-elle.

Nathalie Arguin et Gleason Frenette déplorent d’ailleurs la récente décision du Tribunal administratif du travail (TAT) qui a statué sur les services essentiels. « La décision du juge obligeait les membres à faire des heures supplémentaires alors que la convention ne l’exige pas. Le TAT leur demandait de fournir plus d’heures que ce que l’employeur est capable de fournir en temps normal, malgré toutes les heures supplémentaires qu’ils effectuent déjà. Cette décision limite de façon injustifiée leurs droits et nous allons la contester », affirment-ils tous les deux.

« La conciliation famille-travail est au cœur des préoccupations des employé-es, particulièrement chez les jeunes, enchaîne la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain CSN, Dominique Daigneault. Ceux-ci ne veulent plus travailler de soir ou de nuit durant huit ans et une fin de semaine sur deux. Dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, l’employeur a donc tout intérêt à développer une meilleure attitude envers son personnel d’entretien. Avec le prolongement de la ligne bleue, les nouvelles voitures de métro, le REM qui risque d’amener de la clientèle supplémentaire et possiblement une ligne rose un jour, il n’aura pas le choix d’y voir. »

« Le syndicat est pris dans un cadre très serré avec la loi 24, alors qu’un grand nombre d’enjeux fondamentaux font encore l’objet d’une quarantaine de demandes de reculs importants de la part de l’employeur. Cette loi bafoue le droit fondamental de négocier librement et risque d’envenimer la négociation et les relations de travail plutôt que de faciliter un règlement harmonieux au bénéfice de tous. C’est vraiment déplorable, déclare pour sa part le président de la CSN, Jacques Létourneau. Tous les membres du Syndicat de transport de Montréal peuvent compter sur la CSN afin de les soutenir dans la lutte ardue qu’ils mènent pour de meilleures conditions de travail », a-t-il conclu.

Les travailleuses et travailleurs de la FEESP veulent des réponses à leurs questions

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) qui représente une grande partie des travailleuses et travailleurs des secteurs public et parapublic, réclame des réponses aux questions de leurs membres sur de nombreux enjeux.

Éducation

L’un de ces enjeux est l’avenir des commissions scolaires et des cégeps. Bon an mal an, la transformation et parfois l’abolition pure et simple des commissions scolaires reviennent dans les discussions politiques. L’avenir des cégeps est également trop souvent contesté, sans compter que la précarité d’emploi y est devenue la norme pour le personnel de soutien.

« On ne veut pas simplement les garder en vie sous respirateur, il faut s’assurer que leur financement soit adéquat pour le bien de nos élèves et de nos étudiants et aussi pour la viabilité économique de l’ensemble des régions du Québec », explique Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP.

Conciliation famille-travail dans la fonction publique

Elle semble bien révolue l’époque où les gens rêvaient d’un emploi au sein des organismes gouvernementaux en raison des conditions de travail avantageuses. Aujourd’hui la conciliation famille-travail est un enjeu majeur chez ces travailleuses et travailleurs. « Nos membres qui travaillent à la SAQ, par exemple, mènent actuellement des négociations difficiles avec leur employeur et cet enjeu demeure au cœur des discussions. Le gouvernement devrait prêcher par l’exemple à titre d’employeur en la matière », ajoute Mme Gratton.

Transport scolaire

Nos employé-es du transport scolaire ont aussi des interrogations auxquelles les chefs de partis doivent répondre avant le mois d’octobre. Le sous-financement du transport scolaire est criant. Le système actuel fait en sorte que ce sont les conductrices et conducteurs qui payent la facture avec des salaires trop souvent sous le seuil de la pauvreté et l’absence d’avantages sociaux.

« Le métier de conductrice et conducteur d’autobus scolaire en est un difficile. Il faut reconnaître la valeur du travail de ces personnes et améliorer le système actuel afin qu’elles puissent bénéficier de conditions de travail décentes  », soutient Stéphanie Gratton.

Transport

Puisqu’il est question du transport, le prochain gouvernement devra redresser la barre du Réseau express métropolitain (REM). En matière d’environnement, nous voulons que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) se penche sérieusement sur la question de la diminution anticipée des gaz à effet de serre. Est-ce que le projet diminuera réellement la pollution causée par les trains? Le BAPE doit enquêter sur le sujet avant le début de la plus importante partie des travaux.

« Nous pressons le prochain gouvernement à renoncer à toute forme de privatisation du transport collectif, à rendre plus efficace l’arrimage du REM avec le système de transport collectif existant et que l’entretien du matériel roulant du REM soit accompli par les travailleuses et travailleurs de la STM », ajoute aussi Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la FEESP.

Santé et sécurité au travail

Les partis qui se présentent ont-ils un plan pour celles et ceux qui doivent assurer notre sécurité ? Est-ce que le prochain gouvernement reconnaîtra le trouble de stress post-traumatique chez les travailleuses et travailleurs à risque?

« Qu’ils soient agents correctionnels, pompiers, paramedics ou agents de sécurité, ces travailleuses et travailleurs font un travail difficile et stressant. Certaines situations qu’elles ou ils sont appelés à affronter peuvent provoquer un trouble de stress post-traumatique, c’est documenté et prouvé scientifiquement, pourquoi ne pas le reconnaître ? », questionne André Lajoie, secrétaire général de la fédération.

Régime de retraite et relations de travail dans le monde municipal

Depuis bon nombre d’années, la FEESP, de concert avec les employé-es municipaux et ceux du transport, dénonce l’adoption des lois 15 et 24 sur les régimes de retraite et sur le mode de négociation. Quelles sont les positions des partis en campagne électorale à ce sujet ?

« Nous ne demandons pas la mer à boire, nous voulons tout simplement avoir le droit de négocier de bonne foi nos régimes de retraite et nous voulons que le cadre qui nous est imposé pour la négociation soit aboli. Rien ne justifie que nous ayons des règles de négociations différentes de tous les autres travailleuses et travailleurs du Québec », estime André Lajoie.

« Les membres de la FEESP–CSN ont à cœur nos services publics et assurent une panoplie de services à la population. Que ce soit en éducation, dans les services municipaux, le transport, l’énergie, l’environnement, le communautaire, la sécurité du public, les loisirs, et dans bien d’autres domaines, nous sommes au travail au quotidien, partout au Québec. La rigueur, le dévouement et le professionnalisme sont au rendez-vous : les conditions de travail doivent être à la hauteur des services rendus », conclut Nathalie Arguin, présidente de la FEESP.

La CSN et la FTQ s’unissent pour une assurance médicaments publique et universelle

La CSN et la FTQ unissent leurs forces en lançant une campagne pour réclamer la mise sur pied d’une véritable assurance médicaments publique et universelle au Québec. Du même souffle, les centrales syndicales annoncent le lancement de plateformes numériques à partir desquelles le public pourra s’informer et se mobiliser pour joindre le mouvement.

Une assurance médicaments publique et universelle constitue la pièce manquante de notre système de santé. Le Canada est le seul pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à avoir un système de santé public qui n’inclut pas une couverture universelle pour les médicaments d’ordonnance.

« Le régime à deux têtes qui a cours au Québec, privé et public, ne répond clairement pas aux besoins actuels et cause des injustices graves à une grande partie de la population, indique Daniel Boyer, président de la FTQ. Au Québec, de plus en plus de personnes ne prennent pas leurs médicaments pour des raisons financières et leur proportion est croissante. Entre 2013 et 2016, cette proportion est passée de 5 % à 9 % de la population. »

« Le coût des médicaments est extrêmement élevé au Québec, parmi les plus élevés des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le régime mixte ne correspond plus à nos besoins collectifs, notamment en raison des problèmes d’accessibilité, d’équité et de contrôle de coûts. D’ici 2025, la croissance totale des coûts pourrait atteindre 130 %. »

Pourquoi faut-il agir maintenant?
Rappelons qu’un régime entièrement public permettrait d’améliorer l’efficacité du système de santé, d’offrir une couverture universelle accordant le même niveau de protection à toutes et à tous et de garantir un accès équitable aux médicaments d’ordonnance.

De plus, avec un régime entièrement public, les dépenses totales en médicaments seraient réduites d’au moins 18 % et, dans les meilleurs scénarios, elles pourraient être réduites jusqu’à 40 %. « Les obstacles à l’adoption d’un tel régime ne sont donc pas économiques, mais politiques. Il est possible de faire autrement », indiquent les leaders syndicaux.

91 % des Québécois et des Québécoises en faveur d’une telle mesure
Un sondage national mené par Angus Reid en 2015 révélait que 91 % des Québécoises et des Québécois sont en faveur de l’établissement d’un régime entièrement public d’assurance médicaments. La CSN et la FTQ lancent donc un appel aux partis politiques pour qu’ils mettent au cœur de leur plateforme électorale la pièce manquante à notre système de santé : une assurance médicaments publique et universelle.

« Tous les partis politiques québécois se disent fiers que le Québec ait un système public de santé accessible à tous et à toutes, alors que dans les faits, le travail n’est pas terminé. Il reste une pièce manquante pour que l’ensemble des Québécois et des Québécoises puissent avoir un réel accès à des soins de santé publics », rappellent Daniel Boyer et Jacques Létourneau.