Pour un environnement de travail sain dans nos écoles
(Saint-Jérôme, le lundi 17 décembre 2018) Les employé-es de soutien des commissions scolaires de la région des Laurentides se préparent pour la prochaine ronde de négociations du secteur public. Ils tiennent ce soir, à Sainte-Agathe-des-Monts, une première assemblée de consultation régionale avec les représentantes et les représentants locaux. Il y sera notamment question de santé et de sécurité, de reconnaissance du personnel et de stabilité d’emploi dans un contexte où le nombre d’actes de violence à l’égard du personnel est en forte augmentation.
La violence au coeur des négociations
« La multiplication des gestes de violence visant notamment le personnel de soutien des écoles et l’augmentation de la clientèle présentant des comportements violents doivent interpeller sérieusement tous les acteurs du domaine de l’éducation. La prochaine ronde de négociations doit contribuer à la mise en place de solutions concrètes », explique la vice-présidente responsable de la négociation de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton. La FEESP–CSN représente, dans les Laurentides, près de 3500 employé-es de soutien technique, paratechnique, administratif et manuel des commissions scolaires Sir Wilfrid Laurier, des Laurentides, de la Seigneurie-des-Mille-Îles et de Pierre-Neveu.
Selon les syndicats, après des années de compressions dans les services, il est urgent de redonner au personnel de soutien plus de temps pour bien faire le travail. Les jeunes qui ont des difficultés particulières ont besoin qu’on prenne le temps d’agir en prévention. Il est illusoire de penser qu’une technicienne en éducation spécialisée, précaire et à temps partiel, puisse pleinement accomplir son rôle de prévention et d’accompagnement auprès de jeunes qui ont de plus en plus besoin de l’appui de ressources stables. Pourtant, la majorité des membres n’ont pas accès à un poste régulier à temps plein.
« Il faudra réinvestir dans le réseau de l’éducation, c’est évident, enchaîne Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides – CSN. Il faudra plus de ressources pour s’attaquer sérieusement à la violence en milieu scolaire. Il faudra miser davantage sur le rôle que peut jouer le personnel de soutien en lui donnant tout le temps nécessaire pour bien accomplir sa mission. De plus, il est urgent de se poser des questions importantes comme société. S’il y a de plus en plus de cas de violence à l’école, la solution ne peut pas se limiter à ce que l’école seule peut faire. Il faut regarder le problème dans son ensemble. Il faudra que quelqu’un prenne le leadership de dire « c’est assez, on passe à l’action ». Cela pourrait bien venir du ministre Roberge. Comment, en effet, pourra-t-il faire de l’éducation une véritable priorité s’il ne tient pas compte des défis quotidiens que doit relever le personnel de soutien? »
« La FEESP–CSN travaille actuellement à dresser un portrait provincial de la situation afin de raffiner la recherche de solutions. Il serait donc hâtif de tirer des conclusions définitives. Toutefois, il est déjà clair que les gestes de violence sont en de plus en plus fréquents. Dans certaines commissions scolaires, on recense plusieurs actes de violence par jour », poursuit la présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN, Annie Charland.
Sous-traitance
La FEESP–CSN s’inquiète également de la dégradation des installations et des bâtiments. Des décennies de compressions et de sous-financement ont entraîné une dégradation inquiétante des bâtiments. Les salaires octroyés aux ouvriers d’entretien des commissions scolaires (concierges, soudeurs, plombiers, électriciens, etc.) sont largement inférieurs aux conditions offertes dans le secteur privé. Par conséquent, les établissements ont de plus en plus de difficultés à retenir leur personnel expérimenté et se tournent vers la sous-traitance. « Sur le seul plan financier, être dépendant du privé au lieu de compter sur ses propres salariés ne tient pas la route, explique Annie Charland. Mais cela va beaucoup plus loin. Les sous-traitants n’ont aucun sentiment d’appartenance alors que nos ouvriers sont attachés à leur milieu et ont à coeur la qualité de vie dans nos écoles. Ils ont le souci constant de bien entretenir les bâtiments et ils interviennent de façon préventive. »
Reconnaissance et stabilité
En assemblée régionale, les travailleuses et les travailleurs proposeront, dans un premier temps, les sujets qui devraient être abordés lors des prochaines négociations. À l’issue de la tournée de tous les syndicats, le secteur scolaire de la FEESP–CSN compilera les interventions afin de bâtir un cahier de revendications qui constituera le coeur des négociations pour le personnel du secteur scolaire. Parmi les sujets de préoccupation, outre la violence en milieu de travail et la sous-traitance il faut s’attendre à ce que des revendications historiques de la FEESP–CSN soient réitérées, notamment en ce qui a trait à la pleine reconnaissance de la contribution du personnel de soutien au succès scolaire et à la stabilité des emplois.
Notons que cette tournée porte sur les conditions de travail et les enjeux propres aux commissions scolaires. Pour ce qui est des enjeux communs à tous les employé-es de l’État, comme les salaires, les consultations se tiendront par un sondage qui sera envoyé à l’ensemble des près de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public, membres de la CSN. Les syndicats déposeront leurs demandes de négociation le 30 octobre 2019. Les conventions collectives viennent à échéance le 31 mars 2020.
Le secteur scolaire de la FEESP–CSN représente quelque 30 000 employé-es de soutien des établissements scolaires du Québec dans 31 commissions scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones, ce qui en fait l’organisation syndicale la plus représentative du secteur.
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Pour information :
Josée Chapdelaine, SAMVR Laurentides, 450 438-4196
Jean-Pierre Larche, Information–CSN, 514 605-0757 ou jean-pierre.larche@csn.qc.ca