Les membres du Syndicat du transport scolaire du Saguenay – CSN, du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire Lac-Saint-Jean-Est – CSN et du Syndicat national du transport écolier du Saguenay – Lac-Saint-Jean – CSN s’unissent pour faire part des préoccupations de leurs membres dans le contexte de la campagne « M’as-tu vu? » de la Fédération des transporteurs par autobus.
« Cette année encore, la campagne met l’accent sur les importantes responsabilités qui pèsent sur les épaules des chauffeurs d’autobus avec une thématique accrocheuse « Un autobus, un conducteur ou une conductrice, un transport sécuritaire ». Bien qu’en accord avec les grands principes de cette semaine de sensibilisation, c’est dans le concret de notre travail que la situation s’avère différente, parfois en sentant un manque d’appui des instances politiques et décisionnelles tant au niveau scolaire que provincial. » explique Jean-Denis Simard, porte-parole du syndicat national du transport écolier du Saguenay-Lac-Saint-Jean – CSN.
« Nous avons demandé à nos membres de répondre à un court questionnaire pour savoir comment ils allaient, comment ça allait dans les autobus. Malheureusement, à la lumière des réponses obtenues, on constate que plusieurs de nos chauffeurs vivent avec une pression insoutenable psychologiquement. Certaines situations nous affectent beaucoup et nous nous sentons souvent seuls pour y faire face. Heureusement, nous sommes une équipe soudée et nous nous soutenons entre nous. Nous aimerions le même soutien de la part des centres de services scolaires et du gouvernement. Nous aimerions que les messages et les consignes soient cohérents et donnés dans le respect », explique Serge Létourneau, porte-parole pour le Syndicat du transport scolaire du Saguenay – CSN.
Ajoutons à cela toutes les mesures sanitaires qui ont dû être ajoutées à la charge déjà grande des chauffeurs au cours des derniers mois, suite à la pandémie de Covid-19, sans que ceux-ci ne soient reconnus au même titre que les autres spécialités dans le milieu scolaire.
« On nous demande la même vigilance que pour les autres emplois du secteur scolaire, mais, malheureusement, nous n’avons pas les mêmes règlent qui s’appliquent. Nous ne sommes malheureusement pas reconnus comme les autres. À force de faire des représentations, l’Association des transporteurs et le Secteur transport scolaire-CSN ont réussi à obtenir une prime de rétention et attraction de 2 000$. C’est un bon début, mais ce n’est pas suffisant! De plus, les documents à remplir pour y accéder sont complexes. Il faut absolument qu’on s’assure que ce soit plus accessible, plus facile et surtout, que le montant soit plus élevé. L’avenir du métier en dépend! Finalement, il faudrait bien que, lorsqu’ on nous octroie une prime, on la paie dans les temps prévus! », déclare Jean-Sébastien Allard, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire Lac-Saint-Jean-Est – CSN.
La campagne « M’as-tu vu? » fait état des nombreuses responsabilités des chauffeurs d’autobus de même que des qualités essentielles pour être un bon chauffeur. On y retrouve, entre autres, l’amour des enfants et l’implication dans sa communauté.
« Les chauffeurs d’autobus, ce sont les professionnels du transport scolaire. Ce sont eux qui en détiennent l’expertise. C’est précieux. Il faut tout mettre en œuvre pour garder cette expertise dans le réseau de l’éducation. Des menaces continuent de peser sur eux quand on parle de donner des contrats de transport scolaire aux sociétés de transport en commun, mais il faut penser à nos enfants. Il faut leur assurer un transport sécuritaire et encadré vers leurs établissements scolaires. Seuls les chauffeurs d’autobus scolaires peuvent leur assurer un tel service », renchérit Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay – Lac‑Saint‑Jean – CSN.
C’est là toute l’importance de leur assurer un respect et un bon soutien pour que certains ne soient pas tentés de changer de vocation professionnelle.
Une importante majoration des salaires s’impose
Outre les conditions de travail exigeantes en contexte de pandémie, le salaire des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires demeure un enjeu majeur auquel il faut remédier impérativement si on souhaite s’attaquer au grave problème de pénurie de main-d’œuvre qui sévit depuis des mois dans le transport scolaire.
« Pour nous, c’est très clair que même avec la prime actuellement offerte par le ministère de l’Éducation pour retenir et attirer de nouveaux chauffeurs, on n’arrivera pas à régler le problème de fond qui demeure le niveau insuffisant des salaires. Ce qu’il faut, c’est une nette majoration des salaires des conductrices et conducteurs, et ce, dès maintenant à la grandeur du Québec », a soutenu Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN et présidente du Syndicat des travailleurs des Autobus Gil-Ber–CSN.