Les conductrices et les conducteurs d’autobus et de berlines scolaires, syndiqué-es à la Fédération des employées et employées de services publics (FEESP-CSN) sonnent l’alarme, une fois de plus, concernant les bris de services à venir dans le transport des élèves. Le gouvernement refusant toujours d’augmenter adéquatement le financement, les transporteurs de plusieurs régions du Québec refusent à leur tour de renouveler leur contrat avec les centres de services scolaires.
« Nous appuyons les transporteurs. Les hausses de budget proposées par le ministère sont toujours nettement insuffisantes. On ne demande pas la mer à boire; nous, les conductrices et conducteurs de véhicules scolaires, réclamons une augmentation de 7000 $ par circuit, uniquement pour nos salaires. Et on demande que ces montants soient alloués par le biais d’une enveloppe dédiée exclusivement à notre rémunération », affirme Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la FEESP-CSN. « On fait un travail exigeant pour lequel on mérite un salaire décent », ajoute-t-elle. Mme Dubé rappelle que le salaire moyen des chauffeurs est actuellement de 20 000 $ par année.
Celles et ceux qui assurent au quotidien le transport des élèves souhaitent également réitérer leur solidarité aux parents qui doivent malheureusement se préparer à une rentrée chaotique. « Nous sommes de tout cœur avec les familles qui vivent un stress supplémentaire en raison du manque de considération du ministère. Cette situation aurait pu être évitée si le gouvernement de la CAQ avait prêté une oreille attentive aux mises en garde que nous évoquons depuis plusieurs mois. Le transport scolaire est un maillon essentiel du réseau de l’éducation et le ministère doit mettre les ressources nécessaires à son fonctionnement », poursuit Mme Dubé.
Pour la fédération qui représente plusieurs milliers de travailleuses et de travailleurs dans ce secteur, le danger d’une pénurie généralisée est bien réel. « Chaque journée qui passe sans entente pour les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires nous rapproche du point de non-retour. Plusieurs se cherchent déjà un emploi ailleurs et, avec la rareté de main-d’œuvre qui sévit dans tout le Québec, elles et ils trouvent facilement. Celles et ceux qui partent ne reviendront pas et, comme notre milieu n’est pas attractif, il n’y a pas de relève. Si ça continue comme ça, les dommages pourraient être irréparables », conclut Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP-CSN.