« Sans le personnel de soutien dans nos écoles, nos cégeps et nos universités, les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur s’écroulent », affirme Benoit Malenfant, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). L’organisation syndicale qui représente le plus grand nombre d’employé-es de soutien dans les établissements d’enseignement à travers le Québec tient à profiter de la Journée nationale du personnel de soutien en éducation, journée instaurée en 1999 par la FEESP-CSN, pour réitérer le caractère essentiel du travail accompli au quotidien par le personnel de soutien.
Qui sont-ils? Qui sont-elles?
La fédération rappelle que, bien que rarement sous les projecteurs, les employé-es de soutien tiennent un rôle de premier plan dans le cheminement éducatif des élèves et des étudiantes et étudiants. Qu’il s’agisse des techniciennes en éducation spécialisée, des éducatrices en services de garde, des techniciens en travaux pratiques, des surveillants d’élèves, des agentes administratives, des préposé-es aux élèves handicapés, des techniciennes en organisation scolaire, des ouvriers spécialisés, des concierges, des secrétaires, des techniciens en informatique ou des dizaines de milliers d’autres membres du personnel de soutien, ces femmes et ces hommes travaillent à créer les meilleures conditions d’apprentissage possibles pour toutes et tous.
Une situation alarmante
Ce n’est malheureusement plus un secret pour personne, l’ensemble du réseau de l’éducation est actuellement aux prises avec une importante pénurie d’employé-es de soutien.
Au secteur scolaire, on s’inquiète des conséquences de cette pénurie, tant pour le personnel que pour les élèves. « Nous faisons face à une situation extrêmement préoccupante, notamment dans les services de garde, où nous devons composer avec des ratios qui explosent. Les travailleuses et les travailleurs tentent de minimiser les impacts, mais il y en a, c’est certain. Le personnel est surchargé et les élèves évoluent dans un environnement parfois inadéquat », lance Annie Charland, présidente du Secteur scolaire de la FEESP-CSN.
Même constat du côté du personnel de soutien dans les cégeps. « En plus des problèmes de recrutement, on perd aussi des employés expérimentés qui choisissent d’aller travailler ailleurs, là où les conditions de travail sont meilleures. Quand on manque de personnel d’entretien ou de techniciens pour soutenir les étudiantes et les étudiants, c’est évident que les conditions d’apprentissage ne sont pas optimales », ajoute Riccardo Pavoni, président du Secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN.
Les universités ne sont malheureusement pas épargnées et vivent, elles aussi, une pénurie de main-d’œuvre. Pour Jaime Yeargans, président de Concordia University Union of Support Staff – Technical Sector (CUUSS-TS), il est clair que la pandémie est venue aggraver la situation. « Démissions, départs à la retraite, marché du travail en effervescence : les effectifs sur les campus sont extrêmement réduits. Les postes vacants le demeurent pendant des mois. Il y a pourtant tout autant de jeunes qui ont besoin de notre aide, mais de moins en moins d’employé-es de soutien pour les appuyer. »
À quand une vraie reconnaissance?
Pour la FEESP-CSN, la valorisation du rôle du personnel de soutien en éducation est une des clés de voûte de l’attraction et de la rétention des employé-es. L’organisation syndicale invite les partis politiques actuellement en campagne électorale à s’engager à reconnaître concrètement l’apport colossal des dizaines de milliers de femmes et d’hommes qui accompagnent au quotidien les élèves et les étudiantes et étudiants du Québec. « Le personnel de soutien est une composante essentielle du réseau de l’éducation. Il doit être reconnu à sa juste valeur », conclut Frédéric Brun, vice-président de la FEESP-CSN.