Surchargé, épuisé et victime de violence, le personnel de soutien scolaire veut quitter en grand nombre
Au mois de janvier dernier, les employé-es de soutien du Centre de services scolaires des Phares, du Centre de services scolaires des Monts-et-Marées, du Centre de services scolaires Kamouraska-Rivière-du-Loup et du Centre de services scolaires du Fleuve-et-des-Lacs ont répondu à un sondage du secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). Le sondage s’adressait au personnel de soutien et portait sur leur réalité des six derniers mois.
« Les résultats sont inquiétants. Le personnel de soutien scolaire de ces quatre centres de services est épuisé, surchargé et victime de violence. Pas étonnant qu’une bonne partie d’entre eux pensent à quitter en grand nombre ! Clairement, les « solutions » patronales unilatérales des dernières années n’ont pas réussi à faciliter leur travail », déclare Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN, principal regroupement syndical du personnel de soutien au Québec.
Centre de services scolaires des Phares
« Je suis catastrophée, mais pas étonnée par les résultats. 37 % de nos membres ont répondu. Ce coup de sonde est donc un bon échantillon de ce qui se passe sur le terrain. Et ce n’est pas encourageant. Concernant la violence, nous remarquons aussi une augmentation de rapports de déclarations de lésions remplis par le personnel. Qu’attend-on pour agir concrètement ? Nos gens sont sur les rotules ! », affirme Marie-Ève Leblanc, présidente du Syndicat du soutien scolaire des Phares.
Voici les résultats qui inquiètent particulièrement le syndicat. Parmi les répondantes et les répondants :
· 54 % jugent que leur travail est épuisant émotionnellement ;
· 38 % affirment avoir vécu de la violence psychologique de la part d’élèves ;
· 30 % affirment avoir vécu de la violence physique de la part d’élèves ;
· 36 % ont envisagé de quitter leur emploi ;
· 34 % des salarié-es y travaillant depuis moins de 10 ans ont pensé quitter leur emploi ;
· 64 % travaillent durant leur pause pour réaliser l’ensemble de leurs tâches ;
· Les ratios en services de garde ne sont pas réduits pour tenir compte des enfants d’âge préscolaire ou ayant des besoins particuliers.
Centre de services scolaires Monts-et Marées
Même son de cloche du côté du Syndicat du personnel de soutien de la commission scolaire des Monts-et-Marées « 36 % de nos membres ont répondu au sondage et ce dont ils témoignent est loin de donner le goût de faire carrière comme personnel de soutien ! Les conditions sont difficiles et la rareté de main-d’œuvre contribue à cette situation. Le gouvernement et nos représentants patronaux doivent cesser de presser le citron », continue la présidente Nancy Pâquet.
Voici les résultats qui inquiètent particulièrement le syndicat. Parmi les répondantes et les répondants :
· 54 % jugent que leur travail est épuisant émotionnellement ;
· 35 % ont subi de la violence psychologique de la part d’élèves ;
· 25 % ont subi de la violence physique de la part d’élèves ;
· 42 % ont envisagé de quitter leur emploi ;
· 41 % des salarié-es ayant moins de 10 ans de service ont pensé quitter leur emploi ;
· 41 % ont effectué du temps supplémentaire pour réaliser leurs tâches ;
· 60 % doivent travailler pendant leur pause pour réaliser l’ensemble de leurs tâches ;
· Les ratios d’enfants par éducatrice au service de garde ne sont pas réduits pour tenir compte des enfants d’âge préscolaire et des enfants ayant des besoins particuliers.
Centre de services scolaires Kamouraska-Rivière-du-Loup
La situation n’est pas plus reluisante au Centre de services scolaires Kamouraska-Rivière-du-Loup. « Le sondage nous confirme encore une fois que la situation se détériore pour le personnel de soutien. 34 % de nos membres ont rempli le sondage, ils veulent être entendus. Et ils nous témoignent qu’ils méritent mieux, avec tout le cœur qu’ils mettent à la tâche », enchaine Geneviève Plourde, présidente du Syndicat du soutien scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup.
Voici les résultats qui inquiètent particulièrement le syndicat. Parmi les répondantes et les répondants :
· 63 % jugent que leur travail est épuisant émotionnellement ;
· 40 % ont subi de la violence psychologique de la part d’élèves ;
· 35 % ont subi de la violence physique de la part d’élèves ;
· 41 % ont envisagé de quitter leur emploi ;
· 43 % des salarié-es ayant moins de 10 ans de service ont pensé quitter leur emploi ;
· 61 % font du temps supplémentaire pour réaliser l’ensemble de leurs tâches ;
· 62 % doivent travailler pendant leur pause pour réaliser l’ensemble de leurs tâches ;
· Les ratios d’enfants par éducatrice au service de garde ne sont pas réduits pour tenir compte des enfants d’âge préscolaire et des enfants ayant des besoins particuliers.
Centre de services scolaires du Fleuve-et-des-Lacs
Et que dire du Centre de services scolaires du Fleuve-et-des-Lacs? « 31 % de nos membres nous disent que leur quotidien est difficile et qu’ils regardent ailleurs. Qu’attendent nos dirigeants, dans ce contexte généralisé de rareté de main-d’œuvre ? Les lunettes roses doivent tomber », enchaine Valérie-Sandra Lavoie, présidente du Syndicat du soutien scolaire du Fleuve-et-des-Lacs.
Voici les résultats qui inquiètent particulièrement le syndicat. Parmi les répondantes et les répondants :
· 58 % jugent que leur travail est épuisant émotionnellement ;
· 39 % ont subi de la violence psychologique de la part d’élèves ;
· 20 % ont subi de la violence physique de la part d’élèves ;
· 38 % ont envisagé de quitter leur emploi ;
· 47 % des salarié-es ayant moins de 10 ans de service ont pensé quitter leur emploi ;
· 67 % font du temps supplémentaire pour réaliser l’ensemble de leurs tâches ;
· 60 % doivent travailler pendant leur pause pour réaliser l’ensemble de leurs tâches ;
· Les ratios d’enfants par éducatrice au service de garde ne sont pas réduits pour tenir compte des enfants d’âge préscolaire et des enfants ayant des besoins particuliers.
Mauvaises nouvelles pour la région
Pour Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent – CSN, ces résultats sont vraiment alarmants. « Il faut le dire, la bonne marche d’une école ça passe entre autres par le personnel de soutien, vous n’imaginez pas à quel point ! Violence, surcharge et manque de reconnaissance des travailleuses et des travailleurs, ce sont les ingrédients parfaits pour vouloir quitter son emploi. Nous avons besoin d’elles et d’eux, encore plus en région, alors que la rareté de main-d’œuvre frappe de plein fouet. Le gouvernement doit impérativement écouter le personnel de soutien pour trouver des solutions gagnantes pour le réseau », conclut Mme Bélanger.
La cloche a sonné et ce n’est pas la cloche de la récréation
Pour Frédéric Brun, vice-président de la FEESP-CSN, la stratégie des plasters doit être reléguée aux oubliettes. « Nous sommes présentement en négociation pour le renouvellement de nos conventions collectives. C’est l’occasion pour le gouvernement et nos patrons d’entendre la cloche sonner. Et ce n’est pas la cloche de la récréation, c’est la cloche pour négocier afin d’améliorer concrètement les conditions de travail », termine-t-il.
À propos
La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien scolaire au Québec. Le secteur scolaire de la FEESP-CSN regroupe 37 syndicats représentant plus de 35 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones.
Pour informations :
Eve-Marie Lacasse
Comité de coordination des services publics et parapublics de la CSN (CCSPP-CSN)
514 809-7940 eve-marie.lacasse@csn.qc.ca