Surchargé, épuisé et victime de violence, le personnel veut quitter en grand nombre
Au mois de janvier dernier, les employé-es de soutien du Centre de services scolaire de Charlevoix ont répondu à un sondage du secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). Le sondage s’adressait au personnel de soutien et portait sur leur réalité des six derniers mois.
« Les résultats sont inquiétants. Le personnel de soutien scolaire du Centre de services de Charlevoix est épuisé, surchargé et victime de violence. Pas étonnant qu’une bonne partie d’entre eux pensent à quitter en grand nombre ! Clairement, les « solutions » patronales unilatérales des dernières années n’ont pas réussi à faciliter le travail des employé-es de soutien », déclare Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN, principal regroupement syndical du personnel de soutien au Québec.
« Je suis catastrophée, mais pas étonnée par les résultats. 38 % des membres de nos deux syndicats ont répondu. Ce coup de sonde est donc un bon échantillon de ce qui se passe sur le terrain. Et ce n’est pas encourageant. Qu’attend-on pour agir concrètement? Nos gens sont sur les rotules ! », affirme Vanessa Harvey, présidente du Syndicat des employés et des employées de soutien scolaire de la commission scolaire de Charlevoix.
Voici les résultats qui inquiètent particulièrement le syndicat. Parmi les répondantes et les répondants :
- 65% jugent que leur travail est épuisant émotionnellement ;
- 26% affirment avoir vécu de la violence psychologique de la part d’élèves ;
- 16 % affirment avoir vécu de la violence physique de la part d’élèves ;
- 31 % ont envisagé de quitter leur emploi;
- 29 % des salarié-es y travaillant depuis moins de 10 ans ont pensé quitter leur emploi ;
- 19 % ont envisagé de devancer leur projet de retraite ;
- 62 % travaillent durant leur pause pour réaliser l’ensemble de leurs tâches.
Mauvaises nouvelles pour la région
Pour Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), ces résultats ne sont pas de bonnes nouvelles pour la région. « C’est très inquiétant. Il faut prendre les moyens et les mesures nécessaires pour améliorer les conditions de travail et rendre les emplois attractifs et sécuritaires. Et pour cela, il faut se mettre en mode écoute. Ce sont les gens sur le terrain qui détiennent les vraies solutions. Non pas un gouvernement déconnecté qui impose des mesures qui ont démontré leur insuffisance à atténuer la difficulté du travail du personnel de soutien scolaire », remarque Mme Poirier.
La cloche a sonné et ce n’est pas la cloche de la récréation
Pour Frédéric Brun, vice-président de la FEESP-CSN, la stratégie des plasters doit être reléguée aux oubliettes. « Nous sommes présentement en négociation pour le renouvellement de nos conventions collectives. C’est l’occasion pour le gouvernement et nos patrons d’entendre la cloche sonner. Et ce n’est pas la cloche de la récréation, c’est la cloche pour négocier afin d’améliorer concrètement les conditions de travail », termine-t-il.
À propos
La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien scolaire au Québec. Le secteur scolaire de la FEESP-CSN regroupe 37 syndicats représentant plus de 35 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones.
Pour informations :
Eve-Marie Lacasse
Comité de coordination des services publics et parapublics de la CSN (CCSPP-CSN)
514 809-7940