Au Québec, près de 230 000 personnes travaillent au salaire minimum, et plus de 760 000 travailleuses et travailleurs sont payés au-dessous de 15 $ l’heure.
Plusieurs groupes syndicaux, communautaires et étudiants ont procédé aujourd’hui au lancement d’une déclaration commune pour le salaire minimum à 15 $ l’heure.
En date du 30 novembre, la déclaration a été signée par 114 groupes, soit des organisations syndicales, des groupes communautaires, des regroupements citoyens, ainsi que par des mouvements étudiants.
Rappelons qu’au Québec, le salaire minimum est actuellement à 12 $ l’heure, ce qui est nettement insuffisant pour vivre dignement.
Quelques chiffres
En 2016, près de 11 % des usagers et usagères des banques alimentaires occupaient un emploi.
En 2018, il faut travailler 7 heures 5 minutes au salaire minimum pour pouvoir s’acheter un titre mensuel de la Société de transport de Montréal, par rapport à 4 heures 23 minutes en 1980.
Au Québec, près de 230 000 personnes travaillent au salaire minimum, et plus de 760 000 travailleuses et travailleurs sont payés au-dessous de 15 $ l’heure.
Sur la période de 1979 à 2016, le salaire minimum stagne en valeur constante, tandis que la productivité a augmenté de 35 %.
Déclaration commune pour le salaire minimum à 15 $ l’heure
Depuis 2012, la hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure est devenue un enjeu majeur à travers l’Amérique du Nord. Au Canada, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont déjà annoncé une hausse du salaire minimum à 15 $ l’heure. Au Québec, malgré un fort mouvement porté par les organisations syndicales, communautaires, étudiantes et politiques, le salaire minimum n’est que de 12 $ l’heure depuis le 1er mai 2018. Pourtant, des recherches comme celles de l’IRIS confirment qu’un salaire de 15 $ l’heure est le minimum pour sortir de la pauvreté et permettre à une personne de vivre une vie décente au Québec. Les conditions de travail des travailleurs et des travailleuses les plus précaires doivent être améliorées dans leur ensemble. L’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure est un premier pas essentiel pour avancer sur cette voie.
CONSIDÉRANT CETTE SITUATION, NOUS REVENDIQUONS LE SALAIRE MINIMUM À 15 $ L’HEURE ET APPUYONS LES PRINCIPES SUIVANTS :
- Étant donné que, pour la très grande majorité de la population, le salaire est la première source de revenus et que 21 % de la population salariée au Québec est payée à un salaire inférieur à 15 $ l’heure, nous considérons la hausse du salaire minimum à 15 dollars comme étant une voie incontournable afin de lutter contre la pauvreté.
- Le salaire minimum, bien qu’il soit indispensable, n’est pas le seul et unique moyen de lutter contre la pauvreté. C’est pourquoi nous n’accepterons pas que cette hausse soit faite au détriment des services publics et des programmes sociaux.
- Dans notre société québécoise, les organismes communautaires assument un rôle significatif, fournissant des services variés et comblant des lacunes des institutions gouvernementales. Afin qu’ils puissent poursuivre leurs mandats sociaux et offrir à leurs employées et employés un salaire décent au-dessus de 15 $ l’heure, nous croyons que la hausse du financement pour ces organismes est requise, et ce, dans le plein respect de leur autonomie.
- La précarité et la pauvreté sont une réalité pour plusieurs. Toutefois, certaines portions de la population sont particulièrement touchées par les bas salaires, telles que les femmes, les personnes racisées, les personnes issues de l’immigration récente, les personnes migrantes temporaires, les personnes handicapées et les personnes autochtones. Face à ce constat, la hausse du salaire minimum contribuerait à améliorer les conditions de vie de ces personnes. C’est pourquoi, d’une même voix, nous revendiquons un salaire minimum décent et dénonçons tous types de marginalisation et d’exclusion sociale.
En signant cette déclaration, les différentes organisations appuient officiellement la revendication d’un salaire minimum à 15 $ l’heure.