Les chauffeurs et chauffeuses de transport en commun à Drummondville dénoncent l’attitude de la Ville et de son sous-contractant, Multi-Transport Drummond Inc., qui a déclenché un lock-out sans avertissement ce vendredi matin.
« Nos membres ont eu toute une surprise en arrivant au travail ce matin : une porte barrée, un stationnement vide et des patrons absents », a dénoncé le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Multi-transport Inc. (CSN), Gilbert Bondu. « La surprise est d’autant plus grande que la différence entre nos demandes et la dernière offre patronale n’est pas énorme et qu’on croyait qu’une entente pourrait survenir à court terme. »
Selon le vice-président du Conseil central du Cœur-du-Québec—CSN, Mario Pellerin, le lock-out déclenché ce matin est inacceptable.
« Aujourd’hui, l’employeur a sorti le bazooka pour tuer une fourmi, a-t-il renchéri. Le Syndicat a épuisé tous les moyens de pression imaginables avant de finalement faire la grève pour une seule journée. Alors, que l’employeur sorte tout de suite les gros canons, mette fin aux négociations et décrète un lock-out à durée indéterminée, c’est exagéré. »
Selon la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), le parti pris affiché par la Ville de Drummondville dans le dossier est contre-productif et nuit au processus de négociation.
« Quand le syndicat a déclenché une grève d’une seule journée, la Ville a porté plainte au Tribunal administratif du travail », a rappelé Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la FEESP. « Maintenant que l’entreprise décrète un lock-out d’une durée illimitée, la Ville s’en lave les mains. Ce mépris de la Ville pour les travailleuses et les travailleurs qui offrent un service essentiel à la population est incompréhensible », a-t-il conclu.
En guise de riposte au lock-out, les membres du Syndicat ont voté à l’unanimité pour un mandat de grève générale illimitée lors d’une assemblée spéciale tenue vendredi.
Condition féminine
Billet de blogue de Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN
Dans quelques jours, nous soulignerons les 30 ans de la tuerie de Polytechnique qui a coûté la vie à 14 jeunes femmes. 30 ans avant de reconnaître sur le panneau commémoratif à Montréal que ce fut un attentat antiféministe. Et si la tragédie s’était passée aujourd’hui, elle aurait eu les caractéristiques d’un féminicide, c’est-à-dire l’assassinat de femmes pour le seul fait qu’elles sont des femmes.
Au début des années 2000, la CSN se souvient de son implication pour mettre fin à l’impunité du gouvernement mexicain face au féminicide de plusieurs centaines de femmes à Ciudad Juárez. Plus récemment, un décompte de femmes tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint s’effectue en France depuis le début de l’année et s’élève à plus de 100 victimes. Le nombre de meurtres de femmes recensés dans un contexte conjugal illustre le phénomène des féminicides. Cette prise de conscience a soulevé la population française pour dénoncer un système impliquant plusieurs acteurs dans les domaines juridique, policier et de la santé qui ne fonctionnent pas pour protéger ces femmes.
Avec le Service aux collectivités de l’UQAM, la professeure Rachel Cox relate dans sa recherche qu’au Canada, une règlementation de la violence et du harcèlement s’implante de plus en plus au sein du régime de la santé et de la sécurité du travail. Mais elle s’intéresse aussi à la réalité de la violence conjugale au travail ou à proximité, qu’en est-il?
Les coûts de la violence conjugale au travail génèrent des effets sur la victime, facilement localisable par son agresseur qui peut la harceler constamment, la déranger au travail, la dénigrer devant des collègues ou même l’empêcher de se rendre au travail. Les collègues de travail peuvent en subir les dommages collatéraux soit en augmentant leur charge de travail pour compenser les absences de la victime, soit en délaissant leurs tâches pour être attentifs à l’état de la victime. L’ensemble du milieu de travail est alors exposé aux manifestations de violence conjugale. Mais bien peu de milieux de travail sont pourvus de moyens législatifs pour intervenir.
Il aura fallu l’assassinat de femmes, en Ontario et en Alberta sur leur lieu de travail, pour réformer leur législation en matière de santé et de sécurité du travail. Leur loi reconnaît l’obligation de l’employeur de gérer les risques et de prendre des précautions envers la violence conjugale qui se produit au travail ou à proximité. D’autres provinces canadiennes ont des lois qui comportent des obligations de facto en matière de violence qui inclut la violence conjugale, ou susceptible de l’englober.
Pendant ce temps, la Loi sur la santé et sécurité du travail du Québec est très générale, même trop, en ce sens que « l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique du travailleur ». Il est donc temps de s’attarder au phénomène de violence conjugale et des impacts dans les milieux de travail.
De grâce, n’attendons pas que se produisent des meurtres de femmes au travail avant d’agir. Le maintien du lien d’emploi et, par le fait même, d’une source de revenus constitue pour les victimes des remparts pour mieux se soustraire à la violence conjugale. Il leur offre la sécurité financière et la possibilité de demander de l’aide, tout en limitant leur exposition à l’agresseur. Pour permettre à une victime de rester en emploi, différentes mesures d’accommodement peuvent être prises.
En cette veille de la douloureuse commémoration du 6 décembre, pourquoi ne pas choisir le scénario de la prévention de la violence, d’éviter le meurtre de femmes pour le seul fait qu’elles sont des femmes. Car il faut ouvrir les yeux : la violence conjugale, c’est l’affaire de tout le monde. Arborons fièrement le ruban blanc en solidarité avec toutes les femmes qui souffrent en silence.
Afin de donner rapidement suite aux conclusions du Comité de réflexion sur les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) pressent le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur de mettre en œuvre les deux mesures comprises dans leur rapport final.
« Après seulement trois rencontres, nous avons convenu unanimement des deux mesures concrètes qui peuvent atténuer la problématique de la pénurie de main-d’œuvre dans le domaine du transport scolaire, à savoir une prime d’attraction versée à tous les nouveaux conducteurs et conductrices de véhicules scolaires à la suite de leur premier mois à l’emploi ainsi qu’une seconde prime favorisant la rétention versée mensuellement à tous les conducteurs et conductrices de véhicules scolaires, de souligner Jacques Létourneau, président de la CSN. Nous sommes d’avis que ces mesures renforceront la stabilité du service et la sécurité des élèves ».
Le Comité de réflexion sur les enjeux de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur du transport scolaire est composé de la CSN, de la FTQ, de la Fédération des transporteurs par autobus, des représentants des commissions scolaires, du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur et du ministère du Travail. Il a été formé expressément pour discuter des enjeux et des solutions liés à la pénurie de main-d’œuvre dans le transport scolaire.
« Nous sommes satisfaits des travaux du comité et nous espérons un retour rapide du gouvernement, le ministre de l’Éducation doit prendre acte des graves problèmes de ce secteur. Les conducteurs et conductrices portent actuellement le service à bout de bras. Les mauvaises conditions de travail, les salaires et les horaires atypiques découragent les travailleurs et travailleuses qui œuvrent dans ce secteur et rendent le recrutement de nouveaux employés très difficile. Le temps est compté, il y a urgence d’agir », conclut le président de la FTQ Daniel Boyer.
Plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.
Réunis en assemblée générale, les travailleurs et travailleuses membres du Syndicat des inspecteurs de trains (SIRTM-CSN) ont entériné une entente de principe à plus de 96 %.
Parmi les gains obtenus par la partie syndicale, notons des augmentations salariales qui feront passer les 26,50 $ l’heure au moment de la signature de la convention à 33,88 $ en 2023, en plus d’un montant forfaitaire prévu pour les années 2018 et 2019. Ce forfaitaire représente plus de 15 000 $ pour plusieurs inspecteurs.
La reconnaissance de leur statut d’inspecteur en transport collectif était au cœur des enjeux de cette négociation, le syndicat s’étant d’ailleurs battu pendant deux ans pour empêcher une déqualification de leur travail. Les inspectrices et inspecteurs verront aussi la reconnaissance de leur expérience acquise à l’extérieur pour les crédits de vacances. « Nous sommes heureux de voir notre travail reconnu et les augmentations de salaire importantes sont le reflet de cette reconnaissance. Cette entente de principe reflète le travail réellement effectué par les inspecteurs au quotidien et prend pleinement en compte notre expérience », a affirmé David Gaillard, président du syndicat.
En plus des augmentations salariales, de la reconnaissance de leur statut et de plusieurs autres améliorations des conditions de travail des inspectrices et inspecteurs, l’entente prévoit une augmentation du nombre de postes à temps plein, qui passeront de 29 à 55 postes, ce qui permettra aux inspecteurs d’offrir un meilleur service à la population usagère du réseau.
La nouvelle convention collective entrera en vigueur dès le 1er janvier 2020.
Pour information
Camille Godbout
Service des communications de la CSN
514-809-7940
camille.godbout@csn.qc.ca