Entente chez Multi Transport Drummond inc. : reprise du service d’autobus

Le conflit de travail qui paralysait le service de transport en commun à Drummondville depuis le 5 décembre a officiellement pris fin mardi soir lorsque les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Multi Transport inc. (CSN) ont voté à 96 % en faveur de l’entente de principe convenue la veille entre la partie patronale et les négociateurs du syndicat.

« Il a fallu que tout le monde mette de l’eau dans son vin, mais nous sommes heureux d’avoir réussi à nous entendre et de pouvoir recommencer à servir nos concitoyens et concitoyennes dès mercredi matin », a déclaré le président du Syndicat, Gilbert Blondu.

Les deux parties sont notamment parvenues à trouver un accord sur la question de la rémunération, qui était l’enjeu le plus contentieux à la table de négociation. L’entente prévoit finalement une augmentation salariale de 12 % étalée sur les cinq ans de la nouvelle convention.

« Les membres avaient été clairs qu’ils souhaitaient être payés 20 $ l’heure, a rappelé le vice-président du Conseil central du Cœur-du-Québec-CSN, Mario Pellerin. Nous sommes satisfaits que les augmentations prévues dans la nouvelle entente leur permettront d’atteindre ce taux. »

Pour le vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Jean-Pierre Bourgault, la nouvelle entente ramène les conditions des chauffeuses et chauffeurs de Multi Transport inc. à un niveau respectable. « Les travailleuses et travailleurs méritaient une augmentation depuis longtemps, car l’entente précédente négociée par le syndicat indépendant de l’époque n’était vraiment pas satisfaisante, a-t-il expliqué. L’équipe de négociation a réussi à aller chercher des gains significatifs cette fois-ci, surtout grâce à la solidarité inébranlable affichée par nos membres tout au long du processus. »

Renseignements:

Guillaume Francœur

514 809-8532

guillaume.francoeur@csn.qc.ca

Inquiétudes pour l’avenir de l’instruction publique

RÉFORME ROBERGE

Le projet de loi 40, dans sa forme actuelle, viendra accentuer les problèmes d’iniquités et de ségrégation sociale que nous connaissons déjà avec l’école à « trois vitesses » : écoles publiques « ordinaires », écoles publiques à programmes sélectifs et écoles privées.

PAR THIERRY LARIVIÈRE

Au Québec, les dernières décennies ont été marquées par des politiques d’austérité et des compressions budgétaires importantes. Cela s’est inévitablement traduit dans le quotidien des élèves et des parents : les écoles tombent en ruines ; les élèves peinent à obtenir les services auxquels ils ont droit. Les travailleuses et travailleurs — dont les employé-es de soutien que nous représentons — portent le réseau à bout de bras et sont épuisés.

Plutôt que de s’attaquer aux problèmes criants que rencontre le réseau, le gouvernement a décidé de bouleverser des structures, certes imparfaites, mais utiles, en mettant la hache dans la démocratie, en centralisant plusieurs pouvoirs au sein du ministère de l’Éducation et en exacerbant les iniquités sociales en place. La CSN est inquiète des conséquences du projet de loi 40 pour l’avenir de l’instruction publique au Québec.

Iniquités enchâssées dans la loi
Le projet de loi 40, dans sa forme actuelle, viendra accentuer les problèmes d’iniquités et de ségrégation sociale que nous connaissons déjà avec l’école à « trois vitesses » : écoles publiques « ordinaires », écoles publiques à programmes sélectifs et écoles privées. De plus, il favorise plus de concurrence entre les écoles en éliminant les restrictions territoriales lors de l’inscription. Le gouvernement permet déjà aux écoles publiques de mettre en place des programmes sélectifs, souvent onéreux, instituant ainsi des frais de scolarité pour l’école publique. L’addition de ces deux mesures aura des conséquences directes sur la qualité de l’éducation, sur l’accessibilité et sur l’équité de notre système public.

Pourtant, en 2016, lorsque le Conseil supérieur de l’éducation affirmait que nous risquions « d’atteindre un point de bascule et de reculer sur l’équité », le ministre de l’Éducation, alors député de l’opposition et porte-parole en matière d’éducation, s’était insurgé de cette situation jugée lamentable.

Qualité des services menacée
L’autre aspect particulièrement inquiétant de ce projet de loi est le partage de ressources et de services qui pourra être imposé par le ministre. Nous ne pouvons cautionner des regroupements de services imposés qui pourraient se faire au détriment des conditions de travail du personnel de soutien, de la qualité des services offerts et qui, de surcroît, favoriseraient les inégalités, selon qu’une région est plus ou moins éloignée du point de service. Le projet de loi ouvre aussi la porte à davantage de sous-traitance. Il nous est incompréhensible que le ministre ne reconnaisse pas l’importance d’assurer le maintien d’expertise au sein du secteur public. Des scandales dans d’autres ministères nous ont prouvé dans le passé que mettre à profit l’expertise interne s’avère souvent un gage de succès.

Des fusions sans consentement des régions
Par ailleurs, le projet de loi facilite la fusion des territoires des futurs centres de services en faisant disparaître la notion de « territoires limitrophes » et en affaiblissant la notion de « consentement », deux principes contenus dans l’actuelle Loi sur l’instruction publique. Le ministre Roberge affirme ne pas vouloir effectuer de fusions, alors pourquoi faciliter les décrets qui permettraient à un futur ministre de l’Éducation de rejouer dans les structures sans consultation ni consentement des régions ? Les décrets de fusion risquent d’éloigner les décisions de la population tout en déstabilisant le personnel, principalement les employé-es de soutien qui travaillent quotidiennement au bon fonctionnement du réseau. Déjà, l’abolition du suffrage universel pour l’élection des dirigeantes et dirigeants des futurs centres de services viendra affaiblir la légitimité d’un des rares paliers décisionnels encore entre les mains des régions.

Bref, le projet de loi 40 contient toute une série de mesures qui mettent en péril l’accessibilité, l’équité et la stabilité du réseau public d’éducation au Québec. Et, tout cela, alors qu’aucune des mesures suggérées dans le projet de loi ne favorise la réussite des élèves, ne refinance le réseau ou ne soulage la surcharge de travail que vivent les employé-es au quotidien. Ainsi, pour la CSN, les modifications majeures que propose le projet de loi ne sauraient légitimement se faire sans une réelle consultation publique.

S’organiser pour susciter l’action collective

NÉGOCIATION 2020

Rien ne va plus dans nos services publics. Les années d’austérité ont fait mal, très mal. Un redressement important s’impose dès maintenant.

PAR KATERINE DESGROSEILLIERS

Le 30 octobre dernier, c’est par une manifestation créative à Québec que les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN ont marqué le coup du dépôt de leurs revendications pour la négociation 2020.

Pour l’occasion, les militantes et les militants présents avaient été invités à faire leur propre pancarte en y inscrivant un message, soit pour le gouvernement Legault, soit pour la population québécoise. Dessins et slogans accrocheurs ont ainsi ponctué la manifestation dans les rues du Vieux-Québec. Une première action de mobilisation et de visibilité réussie.

C’est donc accompagnés de plus de 600 militantes et militants que les porte-parole à la négociation se sont présentés au Secrétariat du Conseil du trésor pour déposer les demandes communes des 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public de la CSN. Après une année de consultation et de débats sur les solutions à proposer au gouvernement afin d’améliorer les services à la population, les syndicats des quatre fédérations (FEESP, FNEEQ, FP et FSSS) réunies au sein du Comité de coordination des secteurs public et parapublic (CCSPP) se sont solidarisés autour d’un ensemble de revendications répondant aux besoins du personnel des réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation, ainsi que des organismes gouvernementaux.

Un urgent coup de barre
Rien ne va plus dans nos services publics. Les années d’austérité ont fait mal, très mal ; les travailleuses et les travailleurs le savent mieux que quiconque puisqu’ils vivent la crise au quotidien dans leurs milieux de travail. Avec des charges de travail devenues insoutenables et des salaires insuffisants, le secteur public n’attire plus la relève et peine à retenir le personnel en place. Un redressement important s’impose dès maintenant. Avec des surplus budgétaires historiques en poche, le gouvernement Legault a pleinement les moyens de changer la donne.

Salaires
Pour répondre aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux, la CSN revendique, pour la première année de la convention collective, une augmentation de 3 $ l’heure pour tout le personnel. Ce montant fixe représente une augmentation considérable pour toutes et tous, tout en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins, soit parce qu’ils sont dans des emplois moins bien rémunérés, soit parce qu’ils sont en début de carrière, et donc, au bas de leur échelle salariale. Pour la deuxième et la troisième année de la convention collective, la CSN revendique une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 %, selon ce qui est le plus avantageux pour chaque salarié-e. La revendication salariale inclut aussi une clause de protection contre l’inflation afin de s’assurer que plus jamais personne ne s’appauvrisse en travaillant pour la population québécoise.

Conditions de travail et de pratique
Le projet de négociation déposé par la CSN évoque aussi clairement que l’attraction et la rétention du personnel des réseaux publics passent nécessairement par l’amélioration des conditions de travail et de pratique. En constante surcharge et, très souvent, en situation de précarité, les travailleuses et les travailleurs des services publics n’en peuvent plus. On le voit notamment par l’explosion des coûts liés à l’assurance salaire. Pour remédier à cette situation de crise, la CSN revendique que des marges financières importantes soient dégagées pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment pour permettre la création de postes.

Revendications à portée sociale
Dans son cahier de demandes, la CSN formule aussi des revendications sur d’autres matières négociées avec le Conseil du trésor. Certaines de ces revendications ont une portée au-delà du secteur public. Par exemple, parmi les demandes concernant le régime de retraite (RREGOP), la CSN revendique que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui assume la gestion des fonds du RREGOP, procède rapidement au désinvestissement dans les énergies fossiles.

Une autre demande à portée sociale touche les lanceurs d’alerte : la CSN revendique une clause garantissant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public la liberté de dénoncer une situation problématique qui surviendrait sur leur lieu de travail et qui nuirait au bien-être de la population.

S’unir. Agir. Gagner.
La manifestation qui accompagnait le dépôt des demandes auprès du Conseil du trésor concluait un rassemblement de deux jours au cours duquel plus de 600 membres des syndicats du secteur public de la CSN se sont réunis pour débattre des moyens à déployer pour atteindre les objectifs de la négociation 2020. Des discussions avec des militantes et des militants qui ont vécu des luttes fructueuses, tant dans le milieu syndical que dans le milieu communautaire, sont venues alimenter les débats et offrir de nouvelles perspectives de mobilisation. C’est galvanisés et animés par la volonté de s’organiser, de susciter l’action collective et de penser en dehors de la boîte, que les militantes et les militants sont sortis de ce rassemblement.

Maintenant, l’heure est à l’action. C’est avec un projet solide qui répond aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux et fort de la cohésion de ses 150 000 membres que le secteur public de la CSN entame sa négociation.

Une expertise interne moins chère et plus verte

RÉSEAU DE TRANSPORT DE LA CAPITALE

« Pour tous les services publics, développer une expertise à l’interne devient une force, permet des économies majeures et réduit l’empreinte écologique de nos activités. »

PAR MARTIN PETIT

Plusieurs syndicats n’hésitent pas à sauter dans la mêlée afin de défendre leur expertise dans le but de protéger la qualité du service qu’ils offrent à la population, tout en sauvegardant des emplois névralgiques essentiels au maintien de ce service. Le Syndicat des salarié-es d’entretien du Réseau de transport de la Capitale–CSN fait partie de ceux-ci.

Le Point syndical a rencontré Éric Desjar­dins, mécanicien au RTC depuis 2004 et trésorier du syndicat ; ses propos ont été recueillis par Martin Petit.


« Nous avons mené une lutte à l’interne pour qu’on puisse procéder nous-mêmes à l’entretien des ACTM (AC induction traction motor), une pièce indispensable aux autobus hybrides qui permet la transition entre le moteur électrique et le moteur diesel. Quand des bris survenaient, l’employeur – prétextant l’application de la garantie – suivait la consigne de la compagnie BAE qui défendait qu’on ouvre les pièces pour les réparer dans nos ateliers à Québec. Ils nous ont donné plusieurs raisons foireuses pour bloquer notre demande : c’est dangereux, il y a des champs magnétiques, ça prend de l’outillage spécial, etc. On a finalement compris que BAE voulait se protéger et que notre employeur acceptait cette situation.

« Après environ deux ans à faire pression sur l’employeur, il a été convenu avec BAE que nous allions leur retourner les ACTM brisés, en échange d’une visite de l’usine qui les fabrique, question d’apprendre comment les entretenir nous-mêmes. Lors de cette visite, nous avons compris qu’il s’agissait simplement d’un gros alternateur et que l’entreprise vendait même des kits d’entretien pour les reconditionner.

« Si nous n’avions pas tenu tête à l’employeur, les pièces brisées seraient retournées chez BAE, au New Jersey, avec tous les problèmes de délais et de transport que ça implique, en plus de nous empêcher d’être autonomes dans l’entretien des équipements du RTC.

« L’employeur voulait prendre le chemin le plus facile en suivant les consignes de BAE plutôt que de miser sur nous. Pour tous les services publics, développer une expertise à l’interne devient une force, permet des économies majeures et réduit l’empreinte écologique de nos activités.

Une formation inexistante à l’externe
« Depuis 2015, le RTC a acheté des autobus hybrides sans prévoir des équipes de mécaniciens pour cette technologie. Il faut dire qu’il n’existe pas de formation à l’externe pour développer ces compétences. Les cours de mécanique diesel ou de mécanique de véhicules lourds routiers n’offrent aucune portion de leur formation sur les véhicules hybrides.

« Nous avons donc développé nous-mêmes toute la formation nécessaire à l’interne. Nous avons un responsable de la formation générale qui a inclus une portion de cours sur les systèmes hybrides et électriques. Nous devons toutefois pousser sur l’employeur pour que nos gens soient tous formés sur ces systèmes. Depuis plusieurs années, nous avons même une clause dans notre convention collective qui nous garantit l’accès aux outils spécialisés pour nous permettre de réparer toutes les composantes des véhicules que nous entretenons.

Bris de climatisation
« Nous entretenons également les Midibus Van Hool qui, comme bien des véhicules européens, offrent de la climatisation.

« Récemment, la climatisation s’est brisée dans un des autobus dont l’équipement était encore garanti. L’employeur a demandé au fournisseur de réparer la climatisation ; un travailleur de l’entreprise Thermo King s’est déplacé de Montréal et a travaillé deux jours sur l’équipement. Selon une source interne, les frais se seraient élevés à 10 000 $ en tout. Le tout était sous garantie, mais peu importe qui a payé la facture, le déplacement d’une personne de Montréal pendant ces deux jours a engendré des coûts inutiles. Si nous avions procédé à la réparation à l’interne, la facture aurait été coupée de plus des deux tiers et l’empreinte écologique, réduite. »

Quand intérêts syndicaux et patronaux se rencontrent

ÉNERGIR

À voir les gains réalisés par le syndicat au cours des dernières années, force est d’admettre que les travailleuses et les travailleurs ont su en tirer leur épingle du jeu.

PAR JASON BROCHU-VALCOURT

Quand le Point syndical a voulu aborder les enjeux d’organisation du travail avec le syndicat d’Énergir, son président, André Léonard, a tenu à le faire aux côtés de Jules Langlois, directeur des ressources humaines de l’entreprise. Une formule pour le moins inusitée, mais à l’image du climat qui règne au sein de la société énergétique. Et à voir les gains réalisés par le syndicat au cours des dernières années, force est d’admettre que les travailleuses et les travailleurs ont su en tirer leur épingle du jeu.

M. Léonard, en tant que président du syndicat, pourriez-vous nous expliquer sur quelles bases reposent vos relations avec la direction ?
« D’abord, il faut préciser que cette collaboration ne s’est pas bâtie du jour au lendemain. Au milieu des années 90, les relations avec l’employeur n’étaient pas toujours été évidentes. Nous étions davantage dans une situation de confrontation plutôt qu’en mode “résolution de problèmes”. Au tournant des années 2000, nous avons convenu qu’il fallait remédier à cette situation et trouver une nouvelle manière de gérer nos relations de travail. C’est à ce moment que nous nous sommes tournés vers un modèle de partenariat. À coup d’échanges, d’ouverture et de discussion avec l’employeur, nous avons réussi à bâtir un dialogue ouvert basé sur la confiance, la transparence et le respect mutuel. Sans ces ingrédients, il n’y a pas de collaboration possible. Cela ne signifie pas pour autant que nous sommes toujours d’accord avec l’employeur ! Mais à la base, les deux parties conviennent d’un respect réciproque et d’une écoute active envers l’autre. C’est ce qui nous permet de nous influencer mutuellement et de progresser ensemble. »

M. Langlois, comme employeur, qu’est-ce qu’exige un tel partenariat en matière de gestion des relations de travail ?
L’important est de ne pas partir avec des positions toutes faites de part et d’autre. L’employeur doit se positionner sur le même terrain que le syndicat et ses membres. Il faut partir d’une problématique plutôt que d’une solution immuable. Cela exige notamment de nous donner le temps nécessaire pour faciliter la discussion et la communication avec le syndicat. Ainsi, plutôt que de consacrer notre temps à vendre une idée toute faite, nous allons nous concentrer à trouver collectivement la meilleure idée. Cela nécessite aussi un engagement clair et sincère de la part de la direction de l’entreprise à adopter une attitude d’ouverture et d’écoute envers nos partenaires syndicaux. Lorsque c’est réciproque, nous sommes à même de développer, au fil du temps, la confiance nécessaire qui nous permet de maintenir un tel rapport et de bâtir un partenariat durable. »

M. Léonard, ce modèle de gestion vous a-t-il permis de réaliser des gains syndicaux significatifs et, si oui, lesquels ?
« Absolument ! Nous avons réussi à négocier, entre autres, la semaine de quatre jours pour nos travailleuses et travailleurs syndiqués en mettant sur pied une formation à l’interne permettant de développer une plus grande polyvalence chez les employé-es. L’acquisition de nouvelles compétences, notamment sur le plan technique, a ainsi permis de créer de nouveaux emplois et de développer une expertise interne capable de répondre aux besoins de l’entreprise, tout en limitant le recours à de l’impartition externe, ce qui est très positif pour nos membres.

Un autre gain notoire est sans contredit la révision de la clause “camions-maison” en 2003. Ce gain a permis à un plus grand nombre d’employé-es de bénéficier du véhicule d’Énergir à domicile. Cela signifie qu’ils n’ont plus besoin, le matin, de se rendre au siège social de l’entreprise pour récupérer le véhicule de service ni de le retourner en fin de journée. C’est donc une économie considérable en termes de temps de service, qui bénéficie à la fois à l’entreprise et aux travailleuses et travailleurs. Dans le même esprit, nous avons également négocié avec l’employeur que des secteurs de travail soient circonscrits selon le lieu de résidence des employé-es de manière à faciliter la prestation de services tout en favorisant la proximité travail-maison. »

Du côté de l’employeur, est-ce que ce bon climat avec le syndicat se répercute sur vos rapports avec les salarié-es de manière générale ?
« C’est certain. Le respect que nous accordons à nos partenaires syndicaux se transmet, par ricochet, à l’ensemble de nos travailleuses et travailleurs. Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, où tout le monde se bat pour les meilleures ressources, nous croyons fondamentalement que la qualité des relations et du climat de travail qui en découlent constituent des atouts majeurs pour une organisation. C’est le meilleur moyen pour garder notre monde. »

Enfin, nous avons appris qu’une lettre d’entente avait été adoptée récemment relativement à la création de 41 postes. M. Léonard, pouvez-vous apporter des précisions sur cette entente importante en termes de création d’emplois ?

« L’entreprise a récemment adopté de nouveaux standards en matière de santé et sécurité au travail. Pour satisfaire à ces nouvelles exigences, il a fallu s’entendre avec l’employeur sur la meilleure façon d’y arriver, sans générer des heures supplémentaires ou recourir à de la sous-traitance. C’est ainsi que nous nous sommes entendus sur la création de 41 postes syndiqués, en veillant à une répartition équitable au sein de l’entreprise. Voilà un autre bel exemple d’un accord gagnant-gagnant.  Et à la veille de la négociation entourant le renouvellement de notre convention collective, nous entendons préserver ce climat avec l’employeur afin de continuer à améliorer les conditions de travail de nos membres. »