Négociations du secteur public – « Nous, d’une seule voix » | Le Front commun dépose ses revendications

Le Front commun a présenté aujourd’hui ses revendications au Conseil du trésor dans le cadre de la ronde de négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public qui s’amorce.

« Notre message au gouvernement est clair : nous, d’une seule voix, réclamons des conditions de travail et salariales à la hauteur des services que nous rendons à la population », ont fait valoir François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Robert Comeau, président de l’APTS, et Daniel Boyer, président de la FTQ, à la sortie du Conseil du trésor, ce matin.

« Aujourd’hui, pour les quelque 420 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur que nous représentons, il s’agit d’une étape importante du processus de négociation qui s’enclenche. Parce qu’au fil des ans, les conditions de travail se sont largement dégradées et les salaires sont devenus nettement insuffisants. Offrir des services de qualité et œuvrer au bien-être de la population, c’est une priorité. Mais encore faut-il avoir les moyens de le faire… et assez de monde pour le faire! », d’ajouter les leaders syndicaux.

Les revendications portées par le Front commun sont issues d’un large processus de consultations auprès de ses membres et visent notamment un enrichissement et une protection permanente contre l’inflation qui garantit le maintien de leur pouvoir d’achat.

Concrètement, la revendication salariale se détaille comme suit :

  • Pour 2023 : une hausse de 100 $ par semaine pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs OU l’application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’indice des prix à la consommation (IPC), plus une hausse de 2 %, selon la formule la plus avantageuse.
  • Pour 2024 : application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’IPC, plus une hausse de 3 %.
  • Pour 2025 : application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’IPC, plus une hausse de 4 %.

Outre la revendication salariale, d’autres demandes sont également portées par le Front commun, notamment en ce qui concerne :

  • la retraite;
  • les droits parentaux;
  • les disparités régionales;
  • les assurances collectives.

Les organisations syndicales qui composent le Front commun rappellent que ces femmes et ces hommes qui œuvrent avec cœur et fierté chaque jour font partie du quotidien des Québécoises et des Québécois. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il ne soit question, dans l’espace public, de leurs conditions de travail difficiles, de la pénurie de personnel et des conséquences majeures qui en découlent sur les services offerts à la population.

« Le moment est venu d’agir concrètement. Et ça passe nécessairement par la négociation. Il est urgent d’améliorer les conditions de travail et de rehausser les conditions salariales. Nous souhaitons que cette négociation se déroule avec le sérieux que commande le contexte actuel. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement », ont lancé les dirigeants syndicaux.

À propos du Front commun

Réunies en Front commun pour les négociations du secteur public 2023, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Plus d’informations disponibles à frontcommun.org

Renseignements

Noémi Desrochers, CSN
Cellulaire : 514 216-1825
noemi.desrochers@csn.qc.ca

Maude Messier, CSQ
Cellulaire : 514 213-0770
messier.maude@lacsq.org

Jean Laverdière, FTQ
Cellulaire : 514 893-7809
jlaverdiere@ftq.qc.ca

Maxime Clément, APTS
Cellulaire : 514 792-0481
mclement@aptsq.com

L’éducation et l’enseignement supérieur seront-ils vraiment la « priorité des priorités » ?

La CSN accueille avec prudence la nomination de Bernard Drainville au ministère de l’Éducation et de Pascale Déry à l’Enseignement supérieur. Leur tâche sera colossale et devra être accomplie avec, en tête, les premiers mots prononcés par le premier ministre François Legault le soir de sa victoire : « La priorité des priorités, ça doit rester l’éducation. »

Malheureusement, le dernier mandat n’a pas permis d’avancer de manière significative pour régler les problèmes récurrents en éducation et en enseignement supérieur. La pandémie n’a certainement pas aidé, mais les deux ministres qui étaient en place ont aussi leur responsabilité, parce qu’ils n’ont pas été à l’écoute des solutions en provenance de celles et de ceux qui travaillent dans les écoles, dans les cégeps et dans les universités. La CSN estime qu’il faut absolument les consulter pour mettre en place des solutions qui auront une véritable chance de fonctionner.

Dans les dernières semaines, la campagne électorale a fait très peu de place à l’éducation et aucunement à l’enseignement supérieur. Il s’agit d’une autre occasion ratée.

Alors que les employé-es du milieu de l’éducation et les élèves font face à des défis encore jamais vus dans le réseau avant la pandémie, la CSN demande aux deux nouveaux ministres de peser de tout leur poids pour que l’ensemble du réseau de l’éducation, du CPE à l’université, redevienne « la priorité des priorités » et que l’avenir de tous les enfants soit pris au sérieux.

Le ministre Bernard Drainville aura beaucoup à apprendre. Il devra s’occuper des humains qui travaillent dans le réseau de l’éducation s’il veut bien le faire fonctionner. La ministre Pascale Déry devra faire de même, puisque le domaine des communications est bien différent de celui de l’enseignement supérieur.

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur

https://bit.ly/3EAf0PY

CITATIONS

  • CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN

« La CSN s’inquiète que le gouvernement n’ait bientôt plus la marge de manœuvre nécessaire pour apporter les correctifs urgents qui s’imposent en éducation et en enseignement supérieur. La promesse de baisse d’impôt et le ralentissement économique qui s’amorce pourraient couper l’élan de François Legault si le secteur baisse dans la liste des priorités. Le premier ministre affirme que les enfants sont notre avenir. Pour être cohérent avec ce beau discours, il va falloir réinvestir massivement dans les écoles, les cégeps et les universités. Il va falloir redonner le goût à une nouvelle génération de s’occuper d’éducation. »

  • BENOÎT MALENFANT, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)

« Tant et aussi longtemps que les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur ne reconnaîtront pas concrètement l’apport essentiel du personnel de soutien, les problèmes de fonctionnement des réseaux subsisteront et le cheminement éducatif des élèves ainsi que des étudiantes et étudiants sera mis à mal. Mme Déry et M. Drainville, ne commettez pas les mêmes erreurs que vos prédécesseurs : donnez aux employé-es de soutien la place qui leur revient et considérez leur voix comme nécessaire dans l’élaboration des politiques publiques qui permettront de relever notre système d’éducation, une fois pour toutes. »

  • CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)

« Parce que les étudiantes et les étudiants à besoins particuliers sont en augmentation exponentielle dans nos classes, parce que les profils étudiants sont plus que jamais diversifiés et parce que nos enseignantes et nos enseignants côtoient la détresse étudiante au quotidien de la maternelle à l’université, il y a urgence d’ajouter des ressources. Nous avons, à cet égard, des idées et des pistes de solutions, c’est la raison pour laquelle nous sollicitons une rencontre rapidement avec les deux nouveaux ministres. »

  • DANNY ROY, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

Dans un contexte généralisé de pénurie de main-d’œuvre où la population étudiante doit souvent choisir entre travailler sans formation ou s’endetter, le nouveau gouvernement se doit de revoir le mode de financement des programmes d’enseignement supérieur actuellement tributaire du nombre d’inscriptions et des besoins du marché du travail. C’est pourquoi nous réitérons que ce financement se doit d’être stable, prévisible, équitable entre les différents programmes, et surtout, étatique.

Négociation du secteur public – Les employé-es de soutien du réseau collégial unis pour l’amélioration de conditions de travail

C’est de façon concertée que les organisations syndicales représentant les 12 000 employé-es de soutien du réseau collégial, soit la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), déposent aujourd’hui et demain leurs demandes sectorielles aux représentantes et représentants de leur employeur en vue de la prochaine négociation du secteur public.

Elles sont parmi les premières organisations syndicales du Front commun à présenter leurs revendications sectorielles pour l’amélioration des conditions de travail de leurs membres.

« Cette négociation sera majeure pour les services dans le réseau collégial. Les problèmes récurrents d’attraction et de rétention du personnel de soutien des cégeps et la surcharge de travail inhérente à cette situation compliquent le travail partout. Nous avons donc voulu unir nos forces en nous coordonnant sur certaines revendications telles que l’importance d’augmenter la contribution de l’employeur au régime d’assurance maladie, l’importance de convenir de balises entourant le télétravail, l’accès à plus de jours fériés et de jours de vacances, pour ne nommer que celles-ci », observe Riccardo Pavoni, président du Secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN.

Ces problèmes ne se présentent pas uniquement lors des rentrées collégiales, où on en entend davantage parler. C’est un enjeu structurel, vécu à l’année longue par le personnel de soutien des cégeps. Valérie Fontaine, présidente de la FPSES-CSQ, soutient que les problèmes de pénurie de main-d’œuvre, de retards salariaux et d’attraction et de rétention du personnel seront au cœur de la négociation. « L’amélioration de nos conditions de travail est nécessaire et urgente pour nos membres, mais également pour notre réseau collégial, qui doit offrir des emplois de soutien de qualité si l’on veut mettre fin au manque de personnel. »

Cette situation fait en sorte qu’inévitablement, la qualité des services offerts aux étudiantes et aux étudiants en pâtit. Pour éviter que la situation ne s’aggrave, la solution est simple : accorder les ressources financières nécessaires à l’amélioration concrète des conditions de travail du personnel de soutien, car travailler dans le secteur public, ce n’est tout simplement plus attractif.

« L’attraction et la rétention du personnel ne sont pas seulement des enjeux patronaux, mais bien des enjeux syndicaux! La charge de travail sur nos membres est de plus en plus importante et on ne peut pas se permettre de perdre davantage de salarié.e.s. La valorisation du personnel passe par l’amélioration des conditions de travail. Le déploiement de l’ensemble des services postsecondaires en dépend », termine Marie-Claude Arbour du SCFP-FTQ.

À propos du Secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien dans les cégeps. Le Secteur soutien cégeps regroupe près de 6300 membres répartis dans 34 établissements collégiaux et un centre informatique, situés dans onze régions du Québec. Il représente notamment les manœuvres, l’ensemble du personnel technique (travaux pratiques, administration, informatique, etc.), les agentes et agents de soutien administratif ainsi que les ouvrières et ouvriers spécialisés.

À propos de la FPSES-CSQ

La FPSES-CSQ représente près de 5 000 membres œuvrant dans treize établissements du secteur collégial, trois du secteur universitaire et cinq organismes de services parapublics. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui représente près de 215 000 membres, dont près de 125 000 font partie du personnel de l’éducation.

À propos du SCFP-FTQ

Comptant plus de 125 000 membres au Québec, le SCFP représente quelque 12 730 membres dans le secteur de l’éducation au Québec. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les affaires sociales, les communications, les universités, l’énergie, les municipalités, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et terrestre, le secteur mixte ainsi que le transport maritime. Il est le plus grand syndicat affilié à la FTQ.

Pour plus d’informations :

FEESP-CSN
Eve-Marie Lacasse
Conseillère aux communications
Comité de coordination des services et parapublics de la CSN
Cellulaire : 514-809-7940
Courriel : eve-marie.lacasse@csn.qc.ca

PSES-CSQ
Claude Girard
Conseiller en communication
Cellulaire : 514 237-4432
Courriel : girard.claude@lacsq.org

SCFP-FTQ
Lisa Djevahirdjian
Servicmailto:ldjevahirdjian@scfp.cae des communications
Cellulaire : 514 831-3815
Courriel : ldjevahirdjian@scfp.ca

La violence au travail, c’est inacceptable!

Aujourd’hui et demain, à l’Hôtel Gouverneur de Trois-Rivières, le Secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) tient le premier colloque entièrement dédié à la problématique de la violence envers le personnel de soutien dans les écoles primaires et secondaires du Québec, ainsi que dans les centres de formation.

Rappelons que, en septembre dernier, à la suite d’une importante récolte de données auprès des syndicats du secteur scolaire, la FEESP-CSN prenait la parole dans les médias pour dénoncer haut et fort la violence verbale et physique subie par les employé-es de soutien du réseau de l’Éducation Le-personnel-de-soutien-des-ecoles-particulierement-expose-a-la-violence.

« Nous savions que la situation était préoccupante, mais les chiffres obtenus ont révélé toute l’ampleur du problème. Maintenant, il faut agir. Et agir vite. Le premier pas, c’est de cesser de banaliser les gestes violents auxquels sont exposés les travailleuses et les travailleurs et c’est ce que nous faisons avec ces deux journées de réflexions et de discussions », affirme Annie Charland, présidente du Secteur scolaire de la FEESP-CSN.

Des présentations de conseillères scientifiques de l’lnstitut national de santé publique du Québec (INSPQ) et de personnes conseillères syndicales de la CSN, notamment sur les facteurs de risques psychosociaux et la prévention de la violence en milieu de travail, viendront mettre la table pour une discussion large qui permettra aux participantes et aux participants de partager leurs expériences vécues et d’aborder différentes pistes de solution.

« Se faire insulter, humilier, mordre, pousser, frapper, alors qu’on tente simplement d’effectuer son travail, ce n’est pas normal! Nous devons tout faire pour protéger le bien-être et la santé mentale des employé-es de soutien qui accompagnent nos enfants au quotidien dans leur parcours scolaire. La CSN évoque cet enjeu dans ses Orientations en éducation et, aujourd’hui et demain, le Secteur scolaire de la FEESP-CSN poursuit le travail en ce sens », conclut Frédéric Brun, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics.