Manifestation nationale pour sauver le transport scolaire !

En cette période d’octroi des contrats de transport scolaire, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) réclame du gouvernement Legault une amélioration rapide des conditions de travail des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires pour mettre fin à la pénurie de main-d’œuvre et assurer le transport sécuritaire de tous les écoliers et écolières du Québec.

Samedi, des centaines de conductrices et de conducteurs de véhicules scolaires, autobus comme berlines, ont manifesté dans les rues de Québec et devant l’Assemblée nationale pour « sauver » le transport scolaire.

Pour garantir le droit à l’éducation

« Pour les 500 000 élèves qui vont à l’école en autobus, le droit à l’éducation passe par le droit au transport scolaire, a déclaré la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Pour réussir en classe, encore faut-il se rendre à l’école. De toute urgence, le gouvernement doit rétablir les services. »

« À l’heure actuelle, il manque environ 1 500 conductrices et conducteurs pour assurer la couverture de toutes les régions du Québec, a expliqué la présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Josée Dubé. Or, le gouvernement ne leur offre qu’un salaire moyen de 20 000 $ par année, soit trois fois moins que ce que les conducteurs de sociétés de transport en commun gagnent au pays, sans compter l’absence de régime de retraite et d’assurances collectives. Celles et ceux qui prennent soin de la sécurité de nos enfants méritent mieux. »

Une enveloppe « dédiée » de 90 millions $

« Cela fait des années que nous le répétons : ce qu’il faut pour régler la crise de pénurie de main-d’œuvre qui continue de sévir dans le transport scolaire partout au Québec, c’est une enveloppe dédiée exclusivement à l’amélioration des salaires, a précisé Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN. Il faut investir 70 millions $ par année, en plus des 20 millions $ octroyés par Québec par le biais de son programme d’aide financière qui n’a pas suffi à empêcher la démission de centaines de conductrices et de conducteurs jusque-là dévoués à leur travail, encore moins à en attirer de nouveaux. »

« Le transport scolaire est un service essentiel dans la région, a souligné de son côté la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), Barbara Poirier. Or, le gouvernement refuse de le financer à la hauteur des besoins. Les salaires sont si bas que ça provoque des pénuries et des ruptures de service. C’est indécent ! Il est temps de régler le problème une fois pour toutes. »

Une pétition à l’appui

La CSN invite le public à soutenir la cause des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires en signant la pétition mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale à l’initiative du Secteur transport scolaire de la FEESP–CSN. Déjà près de 3 000 citoyennes et citoyens ont appuyé cette initiative parrainée par la députée de Sherbrooke et porte-parole de Québec solidaire en matière d’éducation, Christine Labrie. Il reste 24 heures pour appuyer l’augmentation du financement du transport scolaire.

Quand les frais de garde payent le matériel scolaire…

La Semaine québécoise de la garde scolaire doit nous donner l’occasion, comme collectivité, de souligner la qualité du travail et le dévouement quotidien de près de 22 000 éducatrices et techniciennes.

Celles-ci apportent, comme nous l’a révélé la pandémie, un soutien constant à la conciliation travail-famille et, surtout, nourrissent le développement global de nos enfants en leur permettant de grandir dans un environnement sécuritaire et stimulant.

Mais même « essentiel », ce service continue de faire les frais d’un manque de compréhension et de reconnaissance au sein du réseau de l’éducation. Plusieurs centaines de milliers d’enfants utilisent les services de garde de nos écoles primaires. Ils ne méritent pas un tel désintérêt collectif, à un âge où leur développement est si crucial.

Déjà, en 1996, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) tirait la sonnette d’alarme : l’enfant ne semblait plus autant primer au cœur des priorités, les services de garde étant offerts, au sein de nos écoles primaires, bien plus pour « dépanner » les parents que pour assurer l’épanouissement pédagogique de ces enfants. Pourtant, ceux-ci peuvent passer quatre heures par jour dans les services de garde, 200 jours par année. Puis, en 2001, ce fut le tour du Vérificateur général du Québec, qui mit au jour le manque de données importantes sur la gestion et le financement des services de garde. Le CSE récidivait en 2006 par le dépôt d’un rapport complet sur les services de garde en milieu scolaire, lequel mena à la création d’un comité national rassemblant l’ensemble des intervenantes et intervenants du milieu… dont les recommandations n’ont pourtant pas été prises en compte par le ministère.

Cela dit, ces travaux ont permis de mettre en lumière le fait que le ministère de l’Éducation, en plus d’avoir peu de données lui permettant de savoir si ces services sont financés adéquatement, laisse la possibilité aux directions d’écoles de piger dans les budgets des services pour payer des dépenses qui n’y sont aucunement reliées. Des budgets, rappelons-le, constitués en bonne partie des contributions financières des parents.

En déposant, le mois dernier, un projet de règlement visant à améliorer les services de garde en milieu scolaire, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, est passé à côté d’une extraordinaire occasion de renforcer ces services primordiaux pour la société québécoise. Cette proposition de règlement passe tristement à côté d’une réflexion de fond sur le rôle des services de garde dans les milieux scolaires, ainsi que sur les moyens à leur octroyer.

Ainsi, il est étonnant qu’on n’y retrouve aucune mesure concernant les ratios d’enfants placés sous la responsabilité des éducatrices et éducateurs ni aucune attention particulière aux impacts occasionnés par l’intégration des maternelles 4 ans, soumises aux mêmes ratios de 20 élèves pour une éducatrice – il est de 10 dans un CPE, pour le même âge.

Il est tout aussi désolant de constater que le projet de règlement ne propose aucune mesure appropriée en ce qui a trait à l’encadrement des enfants en situation de handicap ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage. Devant la nécessité de définir de réels objectifs éducatifs pour les services de garde en milieu scolaire, le projet de règlement du ministre Roberge demeure malheureusement muet.

Il est grand temps que le ministère de l’Éducation fasse preuve de leadership pour organiser une réelle réflexion collective sur les services de garde en milieu scolaire dont nous voulons nous doter. Dans un tel cas, le personnel des services de garde sera au rendez-vous pour trouver des pistes d’action qui permettront de mieux répondre aux besoins des enfants et des parents du Québec. Souhaitons que la volonté politique y soit également.

Caroline Senneville, présidente de la CSN
Éric Gingras, président de la CSQ
Denis Bolduc, Secrétaire général de la FTQ
Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)
Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS–CSQ)
Patrick Gloutney, Président du Syndicat canadien de la fonction publique du Québec (SCFP Québec)
Pierrick Choinière-Lapointe, Directeur exécutif du Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB–Québec)
Cristina Cabral, présidente de l’Union des employés (es) de service local 800 (UES 800)

La CSN refuse la vision « Amazon » de la SAQ

Sans faire trop de bruit, la SAQ accélère la priorisation de son offre en ligne et une automatisation des commandes dans son principal entrepôt de Montréal. Cette vision « à la Amazon » affecte déjà les employé-es de la succursale SAQ.com et risque d’en avoir un peu partout au Québec à moyen terme, à mesure que les clients se tournent vers ce service en ligne. Le SEMB-SAQ–CSN dénonce cette approche centralisatrice qui laisse moins de place aux régions et moins de place au service-conseil offert par les salarié-es.

« Nous voulons être consultés : nous avons des solutions qui permettraient un développement plus humain de la SAQ, avec de bons emplois dans toutes les régions du Québec et de bons conseils pour les clients. Nous ne voulons pas travailler pour un Amazon québécois de l’alcool ! », affirme Lisa Courtemanche, présidente du SEMB-SAQ–CSN.

La SAQ a déjà commencé à retirer de ses succursales certains produits de niche qui feront partie de l’offre de 20 000 alcools en ligne qu’elle préconise. Des communications internes montrent également son intention d’agrandir son entrepôt principal de Montréal et de se doter d’une nouvelle machine qui n’existe pas encore ailleurs dans le monde pour automatiser la préparation des commandes.

Les premiers employé-es touchés seront ceux de la succursale SAQ.com qui préparent les commandes en ligne et dont le transfert sur le site de l’entrepôt principal a été annoncé à partir du mois de septembre. « Il n’y a pas de garantie de poste pour l’ensemble des 53 employé-es réguliers et encore moins pour les 150 à temps partiel. C’est inadmissible ! Pourquoi manifester un tel manque de respect pour nos employé-es d’expérience ? La restructuration de la SAQ commence très mal », dénonce la présidente. La proposition initiale de la SAQ, refusée par le conseil général de novembre 2021, n’aurait permis qu’à une fraction de ses 200 travailleuses et travailleurs d’être transférée dans les nouvelles installations.

Des emplois dans toutes les régions

Le SEMB-SAQ–CSN propose une approche alternative basée sur la décentralisation des opérations, et qui reposerait sur un regroupement des produits vendus par la SAQ dans des succursales pivots dans chaque région du Québec. Encore plus simple qu’une machine distributrice, il suffirait que la SAQ mette en place un système qui permettrait aux clients d’acheter en ligne des produits disponibles dans les succursales près de chez eux. Cette façon de faire éviterait de faire venir de Montréal des bouteilles qui sont souvent déjà disponibles en région sous prétexte que quelques spécialités sont disponibles seulement à Montréal.

« Notre proposition permettrait de conserver et même de créer de bons emplois en région, ce qui est une approche que le gouvernement de la CAQ préconise lui-même en voulant décentraliser des emplois d’organismes gouvernementaux. Pourquoi la SAQ ferait-elle l’inverse de ce que le gouvernement souhaite ? », s’interroge Lisa Courtemanche, qui se dit ouverte à discuter avec la direction d’une façon de faire qui aurait des objectifs similaires à ceux du syndicat.

Le SEMB-SAQ–CSN demande une réelle ouverture aux solutions de remplacement dans les prochaines semaines, avant que la SAQ investisse des dizaines de millions de dollars à Montréal et qu’ils se retrouvent devant le fait accompli. Les membres du SEMB-SAQ–CSN veulent continuer à jouer un rôle central dans le commerce des boissons alcooliques, que ce soit en ligne ou en personne.

La centralisation est risquée et polluante

Le SEMB-SAQ–CSN ne comprend pas l’approche centralisatrice de la SAQ, qui va multiplier les transports de commandes à partir de Montréal, alors qu’une bonne partie des bouteilles sont déjà en région et qu’il serait possible d’y conserver les produits et les spécialités nécessaires pour combler la demande en ligne. « Concentrer les opérations à Montréal va générer plus de GES par le transport et ça comporte un risque beaucoup plus grand en cas de panne ou de sinistre qui surviendrait dans le seul entrepôt responsable de toutes les commandes en ligne », ajoute Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain. Cette dernière souligne par ailleurs que même Amazon n’a pas fait l’erreur de concentrer tous ses entrepôts du Québec sur un même site.

Lutte pour sauver le transport scolaire : un convoi d’autobus à Alma

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire Lac-Saint-Jean-Est – CSN interpellent le gouvernement et la population à mettre tout en place pour assurer l’avenir du transport scolaire.

Pour se faire, plusieurs dizaines de conductrices et de conducteurs, avec leurs autobus scolaires, ont procédé à un convoi dans les rues d’Alma ce matin.

Après une action régionale à Chicoutimi le 28 avril dernier à laquelle participait une centaine de conductrices et conducteurs d’autobus scolaires, cette action s’inscrit en continuité. Lors du rassemblement du 28 avril, les trois syndicats CSN de transport scolaire de la région avaient interpellé la ministre Andrée Laforest pour une rencontre afin de discuter des enjeux du transport scolaire.

« Malheureusement, plus d’une semaine s’étant écoulée depuis notre demande à la ministre Laforest, force est de constater que nous n’avons toujours pas eu de proposition de date de rencontre de la part du bureau de la ministre, explique Jean-Sébastien Allard, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire Lac-Saint-Jean-Est – CSN. On espère avoir plus de considération de la part du député Éric Girard. »

Rappelons que la principale raison qui explique la pénurie est liée à la faiblesse des salaires. Les conductrices et conducteurs de véhicules scolaires gagnent en moyenne 20 000 $ à 35 000$ par année, ce qui est très loin de correspondre aux exigences et aux responsabilités de l’emploi.

Afin de faire pression sur le gouvernement pour régler la problématique, le secteur du transport scolaire de la FEESP-CSN a adopté récemment un plan de mobilisation au niveau provincial et chacune des régions du Québec est appelée à réaliser une action.

« On fait une autre action dans la région aujourd’hui en espérant que la population nous appuiera en signant la pétition mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale, continue M.Allard. On ne lâchera pas! »

Une manifestation nationale est d’ailleurs prévue à Québec ce week-end, soit le 14 mai.

Lien de la pétition : /  https://bit.ly/3NTiUFY

Nouvelle manifestation au cimetière Notre-Dame-des-Neiges

En ce jour de la fête des Mères, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges (CSN) ont à nouveau manifesté leur respect à la clientèle visitant leur milieu de travail.

« Encore une fois, en ce jour de la fête des Mères, nous sommes venus aujourd’hui manifester notre respect à la clientèle de notre cimetière en lui remettant une rose. À la fin de cette année, ça fera quatre ans que notre contrat de travail est échu et trois ans qu’on tente de le renégocier de bonne foi. Dans ce contexte de rareté de main-d’œuvre, nos demandes salariales ont été déposées récemment et, avec l’inflation qui nous frappe comme tout le monde, nous avons le désir de régler ça le plus tôt possible, toujours sans affecter le service à la clientèle. Nous avons toujours pris soin des proches des défunts qui reposent en paix ici et voilà pourquoi nous sommes encore là, en ce beau dimanche de printemps, pour les accueillir dans notre respect habituel », de souligner Patrick Chartrand, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges (CSN).

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018, le STTCNDDN est en négociation depuis le mois de novembre 2019.

« Depuis l’abolition de cinq postes de représentants durant la pandémie, nous vivons une surcharge constante répartie sur toute l’équipe. Cette réalité quotidienne compromet notre capacité à soutenir les familles endeuillées dans cette étape importante de leur processus de deuil et nous le déplorons chaque fois où nous sentons que nous ne pouvons pas donner le meilleur de nous-mêmes. À l’image de nos collègues qui s’occupent du cimetière, nos salaires sont gelés depuis la fin de 2017 et nous nous appauvrissons à chaque paie. Nous voulons également régler cette négociation qui traîne et le plus tôt sera le mieux », de renchérir Éric Dufault, président du Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (CSN).

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2017, la négociation du SEEBCNDDN piétine

« Chaque fois que des négociations arrivent, la Fabrique Notre-Dame invoque toujours des problèmes financiers pour justifier ses maigres offres ou ses réductions de plancher d’emploi. L’employeur nous expose constamment sa situation financière supposément difficile sans jamais ouvrir ses livres comptables en complète transparence. Nous savons toutefois que la Fabrique Notre-Dame est rentable, puisque ses affaires vont bon train, mais nous n’avons jamais pu savoir dans quelle mesure », de déclarer Frédéric Brun, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Les membres des syndicats prouvent à nouveau leur bonne foi envers la clientèle du cimetière et le disent haut et fort qu’ils ne veulent surtout pas que ce soit elle qui paie pour l’immobilisme de leur employeur. Mais toute cette bonne volonté ne les aide pas à acquitter leurs obligations financières, à payer leur loyer ou leur hypothèque et à mettre leur pain et leur beurre sur la table. Des salaires gelés depuis trois à cinq ans en ces temps d’importante inflation, ça n’a juste pas de sens. L’employeur devra tenir compte de cette variable incontournable dans la négociation des salaires de ses travailleuses et de ses travailleurs et le plus tôt sera le mieux », d’ajouter Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« Nous le répétons : nous ne voulons surtout pas revivre des événements semblables à 2007 durant lesquels les membres du STTCNDDN ont lutté férocement contre ce même employeur lors d’un lock-out cruel de 17 semaines. Ces conflits laissent toujours des cicatrices profondes qui affectent tout le monde. Les membres sont sortis debout de ce difficile conflit, la tête haute, obtenant satisfaction à la majorité de leurs revendications. Pour sa part, l’employeur avait été forcé d’accepter une entente à l’amiable d’une valeur de 1,2 million intervenue entre les familles et les concessionnaires du cimetière et la Fabrique Notre-Dame, pour compenser la fermeture forcée du lieu de culte par l’employeur. Tout cet argent aurait pu aller dans des bonifications des conditions de travail. Depuis toujours, les salarié-es mettent tout en œuvre pour offrir un service respectueux aux familles endeuillées et cette journée est le reflet de cet engagement envers les familles qui sont ici aujourd’hui », de conclure Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges rassemble 125 membres et le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges en compte 19.