Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 se tiennent prêts pour la grève générale illimitée

Si le syndicat se heurte à nouveau à une fin de non-recevoir de l’employeur, dès vendredi, ce sera la grève générale illimitée

Les travailleuses et les travailleurs de l’autoroute 30 se préparent à déclencher la grève générale illimitée ce vendredi si la rencontre de conciliation à laquelle le syndicat a été convié ne débouche sur aucune ouverture de la part de l’employeur.

Derniers développements
Mardi dernier, la conciliatrice a demandé au syndicat de lui transmettre une hypothèse de règlement, c’est-à-dire le portrait de ce qui pourrait s’avérer satisfaisant pour les préposé-es au péage. Le syndicat s’est prêté à l’exercice et lui a envoyé un document à cet effet. Par la suite, la conciliatrice l’a convoqué à une rencontre de négociation qui s’est tenue jeudi dernier. « En attendant cette rencontre dont l’issue aurait pu s’avérer positive, le syndicat a convenu de ne pas faire de vague sur le plan de la mobilisation, explique d’entrée de jeu le secrétaire-trésorier du Conseil central de Montérégie (CSN), Louis-André Boulay. Cependant, il était clair que si les propositions salariales n’étaient pas au rendez-vous, il poursuivrait de plus belle des moyens d’action envers l’employeur. »

Malheureusement, cette journée de négociation fut un échec. « L’employeur a refusé de bonifier son offre pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’être traités sur un pied d’égalité avec ses propres employé-es de l’administration, ou avec les préposé-es du Pont de la confédération, qui exercent un emploi comparable. Il veut même leur imposer des reculs! Jamais ils ne vont accepter ça », souligne pour sa part la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Nathalie Arguin.

Et maintenant
Devant cette impasse, et puisqu’aucune séance de négociation n’était au programme, il était clair pour le syndicat que les membres allaient reprendre des moyens de pression soutenus. Dans ce contexte, l’exécutif syndical a décidé qu’il se rencontrerait lundi matin pour planifier la suite des choses. Or, vendredi en fin de journée, la directrice par intérim de la médiation, de la conciliation et de la prévention a invité le syndicat à une nouvelle rencontre de conciliation prévue le jeudi 1er août de cette semaine.

« Soyons clairs : il s’agit ici de la rencontre de la dernière chance. Nous allons donc nous y rendre avec ouverture en espérant qu’il en ressortira les éléments qui nous permettront d’atteindre nos objectifs. S’il le faut, l’exécutif comptent bien utiliser le mandat qui leur a été confié par les membres du syndicat pour accentuer la pression : ainsi, si le syndicat se heurte à nouveau à une fin de non-recevoir de l’employeur, dès vendredi, ce sera la grève générale illimitée », conclut le président du syndicat, Alain Courtemanche.

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 tiennent une première journée de grève aujourd’hui

L’employeur a décidé de ne pas négocier hier, alors qu’il avait la possibilité de dénouer la situation et d’éviter le conflit.

Insatisfaits des offres salariales de l’employeur, A30 Express, les travailleuses et travailleurs représentés par le Syndicat des préposé-es au péage de l’autoroute 30-CSN ont décidé de tenir aujourd’hui, dès 9 h, une première journée de grève. « Nous sommes très déçus de voir que l’employeur a décidé de ne pas négocier hier, alors qu’il avait la possibilité de dénouer la situation et d’éviter le conflit », a souligné d’entrée de jeu le président du syndicat CSN, Alain Courtemanche.

Rappelons qu’un vote de grève pouvant aller jusqu’à une grève générale illimitée a été adopté à l’unanimité mercredi le 17 juillet dernier. Les principaux points en litige concernent le rattrapage salarial et la question des horaires. « Depuis le début de la négociation, l’employeur est au courant que le syndicat est prêt à faire des concessions sur la difficile question des horaires en contrepartie d’un rattrapage salarial. Les conditions des membres sont extrêmement pénibles et, en plus, leur salaire est encore largement inéquitable quand on le compare à ce qu’offrent des employeurs comparables ou à ce que gagnent d’autres employé-es de la même compagnie. C’est inadmissible », a pour sa part indiqué le vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN, Jean-Pierre Bourgault.

À titre comparatif, les préposé-es au péage du pont de la Confédération gagnent plus de 18 $ l’heure en commençant, alors que le salaire des grévistes débute à 14,25 $ l’heure et plafonne à 15,25 $. Les employé-es du service à la clientèle chez A30 Express, pour leur part, bénéficient d’un horaire fixe et d’un salaire d’entrée plus élevé que les préposé-es au péage. Et les conditions de travail sont loin d’être les mêmes !

« Il manque de climatisation l’été, de chauffage l’hiver. Les bancs sont troués et souvent, il n’y a même pas de dossier. Il n’est pas rare que deux pouces d’eau se retrouvent dans les cabines et que les fenêtres peinent à s’ouvrir. Souvent, les employé-es ne parviennent même pas à voir le montant qui doit être payé ! Ils doivent aussi prendre des risques en courant sur les voies pour débloquer les systèmes de paiement complètement désuets. Et tout ça à un salaire aussi dérisoire ? Franchement, un peu de sérieux. Le vote de grève montre à quel point les membres sont déterminés à se faire respecter. Et ils vont avoir la CSN derrière eux pour les soutenir », a conclu la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval.

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 votent à l’unanimité pour la grève

Le ou la préposée doit alors franchir trois voies pour aller le débloquer, prenant ainsi des risques pour sa vie.

Dans le cadre de la négociation avec leur employeur, les 39 travailleuses et travailleurs du Syndicat des préposé-es au péage de l’autoroute 30–CSN ont adopté aujourd’hui à 100 % un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Si rien ne change à la table de négociation demain, ils pourraient tenir une première journée de débrayage ce vendredi.

Les principaux points en litige concernent la question des horaires et celle du rattrapage salarial. « Nous avons toujours reconnu que les horaires ne sont pas simples à gérer pour l’employeur. Il ne peut toutefois pas se surprendre qu’à force d’entretenir autant de précarité, les gens doivent cumuler plusieurs emplois, ce qui réduit leur disponibilité. Trente employé-es à temps partiel sur 39, c’est énorme ! », explique le président du syndicat, Alain Courtemanche.

Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), ajoute que les membres sont prêts à faire des concessions et des aménagements sur les horaires en donnant à l’employeur la souplesse qu’il demande. En contrepartie, ils souhaitent obtenir un rattrapage salarial par rapport à ce qui s’observe ailleurs au Québec et au sein même de l’entreprise. « Les employé-es du pont de la Confédération gagnent plus de 18 $ l’heure en commençant, alors que nos membres débutent à 14,25 $ l’heure et plafonnent à 15,25 $ », précise-t-il. Cet écart n’est pas justifié. »

Il enchaîne : « Les employé-es du service à la clientèle de l’autoroute 30 ont un horaire fixe et un salaire d’entrée plus élevé. Et les conditions de travail sont loin d’être les mêmes ! Par souci d’équité, l’employeur doit accorder un traitement équivalent à ses préposé-es au péage comparativement à celui des autres employé-es au sein de son entreprise et des personnes qui exécutent le même travail ailleurs au Québec. »

Conditions extrêmes
La présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval, conclut avec ces mots éloquents : « Les conditions de travail des préposé-es au péage de l’autoroute 30 sont extrêmement difficiles. Ceux-ci font face à des automobilistes impatients et agressifs, qui n’hésitent pas à leur crier des noms lorsque c’est trop long à leur goût. Les installations manquent de climatisation l’été et de chauffage l’hiver, et il n’est pas rare que le système automatisé de péage fasse défaut ; le ou la préposée doit alors franchir trois voies pour aller le débloquer, prenant ainsi des risques pour sa vie. Les membres demandent depuis des années à l’employeur d’améliorer ces points problématiques, et rien ne se fait. Dans ces conditions, on peut aisément comprendre qu’ils souhaitent améliorer leur sort et obtenir une meilleure reconnaissance de leur travail. La CSN les soutiendra jusqu’au bout. »

Près de 30 membres de la CSN impliqués pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN!

Le Camp Vol d’été Leucan–CSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été Leucan–CSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.

Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.

Pourquoi certains s’impliquent :

«  La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie

« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier

« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier

L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».


Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit(Conseil central du Montréal Métropolitain–CSN), Éric Céré (Conseil central des Laurentides–CSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-Québec–CSN),  Agathe Tremblay (Conseil central Côte-Nord–CSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la Montérégie–CSN), Patricia Rivest (Conseil central de Lanaudière–CSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’Estrie–CSN), Daniel Baril (Conseil central de l’Outaouais–CSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie(Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine–CSN), Daniel Lamoureux(Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)–CSN,Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociaux–CSN),  Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturière–CSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publics–CSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles –CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerce–CSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communications–CSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec–CSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau(marraine) et Jean-Claude Gagnier (STT–CSN).

Les centrales syndicales réclament des correctifs à la nouvelle structure salariale du secteur public

Depuis plusieurs mois, les centrales syndicales – CSN, CSQ et FTQ – sollicitent le Secrétariat du Conseil du trésor ainsi que les comités patronaux de négociation de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires et du collégial afin de résoudre la problématique de non-reconnaissance de l’expérience. Or, ceux-ci ont indiqué la semaine dernière qu’ils mettaient fin aux discussions sur cette problématique vécue par plusieurs dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs des services publics. Pour les organisations syndicales, cette attitude de fermeture est inacceptable.

« Le personnel des services publics s’engage chaque jour corps et âme afin d’accomplir sa mission. Chacun de ces jours travaillés compte pour le bien-être, l’apprentissage et l’épanouissement des personnes dont elles et ils s’occupent. Chacun de ces jours travaillés compte dans l’état de santé physique et psychologique des personnes salariées. Il n’est pas normal que chacun de ces jours ne compte pas dans le calcul de leur expérience! », explique la vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Caroline Senneville.

Rappelons que, le 2 avril dernier, les salariées et salariés des services publics ont été intégrés à une nouvelle structure salariale, à un échelon où le salaire est égal ou immédiatement supérieur. Cette règle d’intégration vient rompre le lien entre les années d’expérience accumulées et le classement dans les nouvelles échelles. Par exemple, tous les préposés aux bénéficiaires et les secrétaires en commissions scolaires d’expérience ont reculé d’un échelon et ne sont plus au sommet de leur échelle salariale. Dans certains cas, comme les appariteurs, les techniciens en orthèse-prothèse ou les surveillants en établissement, le recul a été de quatre ou cinq échelons. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience limite les augmentations salariales pour plusieurs titres d’emploi. La situation est d’autant plus frustrante qu’une nouvelle personne embauchée après le 2 avril verrait son expérience reconnue et pourrait dépasser les salariées et salariés plus anciens dans l’échelle.

« À la toute fin de la dernière négociation, alors que l’on constatait les impacts potentiels de l’intégration à la nouvelle structure salariale, nous avions convenu de mettre en place un comité pour trouver des solutions à ces situations. Or, la semaine dernière, le Conseil du trésor nous a claqué la porte au nez. C’est très irrespectueux et démotivant pour les dizaines de milliers de personnes salariées qui voient toutes leurs années d’engagement dans les services publics oubliées. On devrait pourtant valoriser l’expérience acquise! », lance la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Sonia Ethier.

Les centrales syndicales ont aussi tenu à mentionner que plusieurs employeurs locaux, notamment la Commission scolaire de Montréal (CSDM), ont interpelé directement les ministres responsables ou les comités patronaux de négociation afin de leur faire part de leurs inquiétudes quant aux impacts négatifs de cette problématique sur l’attraction et la rétention du personnel.

« On le sait, c’est déjà un grand défi actuellement pour les réseaux de combler leurs besoins de main-d’œuvre. Dans ce contexte, il est extrêmement contre-productif pour le Conseil du trésor d’adopter une posture rigide qui a pour effet de nier l’expérience acquise par les travailleuses et les travailleurs. Il faut que la partie patronale saisisse l’occasion de corriger ces problèmes. Nous sommes en mode solutions. Par ailleurs, contrairement à ce que prétend le Conseil du trésor, la reconnaissance de l’expérience des salariés dans ce dossier ne doit pas être un enjeu de la prochaine négociation dans le secteur public. », conclut le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, Daniel Boyer.

Ensemble, les centrales syndicales représentent plus de 305 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois.

Pour information
Justin Arcand
514 809-7811