La CSN dénonce les mensonges de Transco Montréal

Photo Les membres du STTT-CSN en assemblée le 3 novembre 2023

Depuis le début de la grève générale illimitée, entre autres, ce n’est pas la première fois que Transco Montréal tente de négocier directement avec les salarié-es – Carole Laplante

En ce lundi 15 janvier 2024, à la suite d’un communiqué de presse diffusé par l’employeur jeudi dernier, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) a déposé au Tribunal administratif du travail une plainte pour négociation de mauvaise foi et pour ingérence et entrave aux activités du Syndicat. En grève générale illimitée depuis le 31 octobre, le syndicat fait face à Transco Montréal qui multiplie les interventions trompeuses dans le cadre des négociations avec ses salarié-es.

« Jeudi dernier, l’employeur a procédé à l’envoi d’un communiqué de presse mensonger aux médias qui s’adresse clairement à nos membres, ce qui est interdit et les boss le savent très bien. Depuis le début de la grève générale illimitée, entre autres, ce n’est pas la première fois que Transco Montréal tente de négocier directement avec les salarié-es. À cet égard, nous avons envoyé une mise en demeure contre ces manœuvres, le 3 novembre dernier. Il s’agit donc d’une récidive qui vise à miner à nouveau la crédibilité du comité de négociation. Nous avons rarement vu autant de manœuvres antisyndicales de la part d’un employeur qui fait face à des travailleuses et des travailleurs qui sont toujours plus en colère et qui ne vont pas se satisfaire d’un règlement au rabais », déclare Carole Laplante, présidente du STTT–CSN.

Transco Montréal répète à qui veut bien l’entendre que les demandes du syndicat sont déraisonnables et irréalistes, cherchant à négocier sur la place publique et à faire pression sur les salarié-es plutôt que de négocier de bonne foi avec le syndicat.

« Nous le répétons : Transco Montréal a toujours de la difficulté à recruter et à garder son monde avec les salaires versés avant le début de la grève. L’inflation et le prix élevé du logement poussent plusieurs salarié-es de l’entreprise à fréquenter des banques alimentaires chaque semaine pour arriver à combler leurs besoins de base. Les boss de Transco devraient avoir honte de mentir ainsi sur la place publique et d’agir de la sorte avec leurs salarié-es, souligne Josée Dubé, présidente du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Rappelons qu’Autobus Transco (1988) inc. à Mascouche, détenu par le même propriétaire que Transco Montréal, a accepté une augmentation de 53 % sur six ans qui a été négociée et entérinée par ses salarié-es, en février 2023. L’argent a été versé par le gouvernement, la capacité de payer est là et nous le savons parce que nous avons accès à toute l’information pertinente à cet effet. »

Selon les documents obtenus, Transco Montréal a reçu une bonification de ses contrats d’environ 25 % depuis l’année scolaire 2021-2022. Cet argent versé au transporteur doit, entre autres, servir à bonifier les conditions de travail parfois faméliques dans ce secteur.

À propos

En négociation depuis près d’un an, le STTT–CSN compte près de 350 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés, représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pour information

Transco Montréal: une grève générale illimitée qui traîne inutilement

Les membres du STTT–CSN devant le Centre de services scolaire de Montréal. – Photo : Dominic Morissette

Ça fera bientôt trois mois que nous sommes en grève et près deux ans que nous négocions avec notre employeur et celui-ci refuse toujours de nous verser la part des sommes qu’il a pourtant bien reçues du gouvernement afin de bonifier nos salaires – Carole Laplante

Ce matin, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco–CSN (STTT–CSN) ont tenu un piquetage symbolique afin de rappeler à la haute direction du Centre de services scolaire de Montréal qu’ils sont en grève générale illimitée depuis le 31 octobre dernier.

« Alors que les élèves retournent en classe ce matin, nous ne sommes pas heureux d’en priver plusieurs de leur transport pour obtenir le salaire décent auquel nous avons droit. Ça fera bientôt trois mois que nous sommes en grève et près deux ans que nous négocions avec notre employeur et celui-ci refuse toujours de nous verser la part des sommes qu’il a pourtant bien reçues du gouvernement afin de bonifier nos salaires. Nous le précisons à nouveau : les salaires qui nous étaient versés au moment du déclenchement de notre grève ne parviennent même pas à attirer et à retenir les salarié-es dont nous avons besoin pour effectuer nos routes chaque jour et ce sont les enfants et leurs parents qui en paient le prix », déclare Carole Laplante, présidente du STTT–CSN.

« L’employeur devra l’admettre : de nouvelles données salariales sont en vigueur dans le secteur du transport scolaire. Plusieurs règlements reconnaissent enfin le difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant de 15 à 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et de ceux qui conduisent les autobus, ajoute Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). L’employeur mène une guerre d’usure et laisse inutilement traîner la négociation ; pour la régler rapidement, il sait très bien ce qu’il a à faire. »

« Plusieurs des membres du syndicat doivent recourir aux banques alimentaires afin de répondre à leurs besoins essentiels et nous ne sommes pas les seuls à trouver que ça n’a pas de maudit bon sens. First Student, dont le siège social est à Cincinnati, fait partie des employeurs dans le transport scolaire qui refusent de verser l’argent reçu du gouvernement et, de ce fait, qui maintiennent leurs salarié-es sous les seuils de revenus viables. Pour vivre décemment à Montréal, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques a fixé ce seuil à 32 525 $ en 2023, insiste Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSNVoilà pourquoi nous appuyons sans réserve ces femmes et ces hommes qui sont toujours très mobilisés et déterminés à aller chercher leur juste part de cet argent. »

« Nous rappelons qu’au mois de février dernier, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN en soulignant que les chauffeuses et chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Caroline Senneville, présidente de la CSN. Les salarié-es du syndicat font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui doivent malheureusement recourir à la grève pour aller chercher ce qui doit leur revenir et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

À propos

Le STTT–CSN compte près de 350 membres responsables d’autant de parcours de transport scolaire. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.