Ville de Sainte-Adèle : une convention collective de 6 ans pour les cols blancs

La Ville de Sainte-Adèle et son personnel col blanc ont signé le 29 avril une nouvelle convention collective d’une durée de 6 ans. Rétroactive au 1er janvier 2020, elle se terminera le 31 décembre 2025.

Les négociations se sont déroulées harmonieusement, avec une volonté commune et palpable d’en venir rapidement à une entente. Menées rondement malgré le contexte actuel et les  mesures sanitaires qui ont forcé la tenue de rencontres virtuelles tout au long du processus, les discussions se sont soldées par une convention collective de longue durée qui consolide les liens employeur-employés, en plus d’assurer la stabilité et la qualité des services offerts à la population.

« Nous sommes très heureux du dénouement des négociations et je tiens à remercier toutes les personnes autour de la table qui ont effectué un travail remarquable afin de conclure une entente qui respecte le cadre financier de la ville tout en témoignant notre reconnaissance pour le travail exemplaire réalisé par nos cols blancs », témoigne la mairesse Nadine Brière. « Nous avons la chance de collaborer avec une équipe syndicale qui a à cœur d’offrir les meilleurs services aux citoyens adélois et c’est ce qui fait toute la différence », ajoute-t-elle.

Parmi les faits saillants de cette convention collective qui touche 30 employés permanents et temporaires – soit près de 28 % de l’équipe municipale – mentionnons l’indexation des salaires de 2,25 % à 2,5 % annuellement, davantage de flexibilité au niveau des horaires et des banques de temps, une bonification des REER et un partage du coût des assurances collectives. De plus, la nouvelle convention collective comporte des descriptions de tâches actualisées reflétant plus adéquatement la réalité des employés municipaux. Plusieurs nouveaux articles de la convention contribuent à bonifier les conditions des employés tout en favorisant la rétention du personnel et l’attractivité pour de nouveaux employés.

UN VENT D’OPTMISME

« Cette négociation rapide, en 8 séances, est le résultat bénéfique de 2 ans de rencontres du comité paritaire pour l’assainissement des relations de travail », affirme Chantal Cayer, adjointe administrative et membre du comité de négociations pour la partie syndicale. « Nous nous sommes dotés de mécanismes qui ont permis, autant la partie patronale que syndicale, de s’entendre sur des conditions de travail exceptionnelles et humaines. Nous sommes optimistes pour les années à venir puisque cette nouvelle convention permettra aux employés de concilier le travail et leur vie personnelle, notamment grâce à l’introduction dans la convention collective de clauses permettant l’horaire flexible, le télétravail ainsi qu’une nouvelle banque d’heures cumulatives », conclut madame Cayer.

Mme Karine Lavoie, conseillère syndicale à la FEESP-CSN, se joint aux membres du comité de négociations pour affirmer que cette entente permettra de maintenir de saines relations de travail et un environnement de travail propice à l’épanouissement des travailleuses et des travailleurs de la Ville de Sainte-Adèle.

Rappelons que la Ville de Sainte-Adèle doit également renouveler cette année le contrat de travail de ses employés cols bleus et de ses pompiers. Le fait d’avoir conclu une entente rapidement et dans un mode de collaboration avec le syndicat des cols blancs indique hors de tout doute la volonté commune des parties de poursuivre les bonnes relations de travail et de mettre tout en œuvre pour s’entendre dans une période éprouvante pour tous en raison de la pandémie.

Les agents correctionnels de Bordeaux exigent davantage de protection

Les agents de services correctionnels (ASC) de l’établissement de détention de Montréal – communément appelé prison de Bordeaux – ont manifesté devant l’établissement samedi avant-midi pour exprimer leur colère envers la direction, qui refuse de les protéger dans l’exercice de leurs fonctions.

« Les agents sont écœurés de voir la direction se ranger systématiquement du côté des détenu-es quand il y a une altercation entre ceux-ci et un ASC, explique Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). La direction ne peut pas s’attendre à ce que les agents restent les bras croisés pendant qu’elle continue à leur manquer de respect. »

Le plus récent exemple de ce mépris est la révision d’une décision du comité de discipline, qui avait puni un détenu récidiviste pour avoir attaqué et blessé plusieurs agents. En apprenant que la direction venait de lever une partie des sanctions, une centaine d’agents se sont réunis spontanément devant l’édifice afin de faire connaître leur mécontentement.

« La direction générale des services correctionnels ne se préoccupe aucunement de la sécurité des agentes et des agents. Elle est complètement déconnectée de la réalité, renchérit M. Lavoie. Il est grand temps que notre employeur se sorte la tête du sable et se rende compte que ça ne peut plus durer. Il faut que ça change. »

« Cette attitude, qui frôle l’arrogance de la part de la direction envers ses ASC, n’a simplement pas sa place dans un milieu de travail au climat déjà très tendu, affirme la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Plutôt que de jouer avec le feu en mettant la sécurité de ses employé-es à risque, la direction devrait plutôt écouter ce que ces derniers lui répètent depuis des mois, car ce sont eux qui sont au front chaque jour et qui connaissent les dangers réels liés à l’exercice de leur travail. »

Les conductrices et conducteurs d’autobus scolaires doivent aussi être vaccinés en priorité

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui représente plus de 3000 conductrices et conducteurs de véhicules scolaires provenant d’une dizaine de régions du Québec, exige que ces derniers soient inclus dans la liste des travailleurs essentiels qui recevront prioritairement le vaccin contre la COVID-19 dans les prochaines semaines.

« Le personnel des écoles fait partie de cette liste. Les conductrices et conducteurs d’autobus et de berlines scolaires doivent être considérés au même niveau de risque que les salarié-es qui donnent des services directs aux élèves dans les écoles. Ils doivent donc être vaccinés en priorité comme eux. C’est un non-sens qu’ils soient exclus de cette catégorie à l’heure actuelle. C’est même insultant », déclare Stephen P. Gauley, président du secteur du transport scolaire de la FEESP–CSN.

M. Gauley rappelle que les autobus et les berlines scolaires sont des espaces fermés, peu ventilés. Les conductrices et conducteurs côtoient aussi des centaines d’élèves différents chaque jour en raison des multiples circuits qu’ils effectuent matin et soir.

« La distanciation sociale dans les autobus est impossible. La plupart des conductrices et conducteurs n’ont pas de plexiglas pour les protéger et ont des contacts à moins de deux mètres pendant plus de quinze minutes avec les élèves en raison du fait que les bancs à moins de deux mètres d’eux ne sont pas condamnés. Ces conditions créent un potentiel de contamination élevé, comme c’est le cas dans les écoles. Québec doit se réveiller et rectifier la situation », continue M. Gauley.

Jean-Pierre Bourgault, vice-président trésorier de la FEESP–CSN, rappelle que cette exclusion des conductrices et conducteurs d’autobus scolaires de la liste des travailleurs essentiels qui recevront prioritairement le vaccin pourrait aggraver la pénurie de main-d’œuvre qui sévissait déjà dans ce secteur. « Le gouvernement Legault répète constamment que les enfants doivent pouvoir continuer d’aller à l’école. Mais la pénurie de main-d’œuvre qui frappe déjà le secteur compromettra le service de transport scolaire si des conductrices et conducteurs doivent s’absenter en raison d’une contamination, car à beaucoup d’endroits, il n’y a pas de remplaçants », observe-t-il.

M. Gauley termine en appelant Québec à rectifier le tir sans attendre. « Les conductrices et conducteurs d’autobus scolaires font partie de la grande catégorie du personnel scolaire. Ils doivent être considérés comme travailleurs essentiels pouvant se faire vacciner prioritairement dans les prochaines semaines », conclut-il.

Employé-es de la STM exclus de la liste des travailleurs essentiels: les syndicats outrés

Le Syndicat de la STM–CSN et la Fraternité des constables et agents de la paix STM–CSN dénoncent fermement la décision du gouvernement d’exclure l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de la STM des groupes prioritaires pour le processus de vaccination qui vient de débuter.

« C’est inacceptable, laisse tomber d’entrée de jeu le président du syndicat, Gleason Frenette. Bien des gens parmi les employé-es de soutien sont en contact direct avec la clientèle, comme les préposé-es en station qui s’occupent de la désinfection des lieux, entre autres », explique-t-il.

« Nous assurons la sécurité dans le métro et nous sommes appelés à intervenir auprès de la clientèle et de tous les autres employé-es en cas d’incident. Il est absolument essentiel pour nous de recevoir ce vaccin dès maintenant », indique pour sa part Kevin Grenier, président de la Fraternité des constables et agents de la paix de la STM–CSN.

« Des endroits comme les abattoirs et les mines sont classés essentiels, et c’est bien tant mieux pour les employé-es qui y travaillent. Mais pourquoi le gouvernement refuse-t-il de nous vacciner alors que les raisons pour que nous le soyons crèvent les yeux ? Il faut agir pour éviter des tragédies, comme cet agent de station qui est mort de la COVID au début de 2021 », enchaîne Gleason Frenette.

Kevin Grenier, le président de la Fraternité, renchérit : « Nous assurons la sécurité dans le réseau de la STM et nous sommes appelés à intervenir étroitement auprès de la clientèle, notamment auprès des personnes vulnérables. Il est absolument essentiel pour nous de recevoir ce vaccin sans plus attendre. »

Notons à ce titre que le nombre d’interventions a augmenté malgré la pandémie, s’élevant à 31 000 interventions en 2020 comparativement à 26 000 en 2019. Rappelons également que le taux d’achalandage a chuté de 30 % en 2020. En tout et pour tout, la STM recense à ce jour 600 cas d’infections à la COVID. Une clinique de dépistage mobile a même été installée aujourd’hui au centre de transport Anjou, car une éclosion du variant est en cours en ce moment.

« Les personnes qui travaillent à la STM sont au front au quotidien pour participer à l’effort nécessaire afin d’assurer les déplacements en cette période de pandémie. Grâce à elles, les fameux anges gardiens, comme se plaisait à les nommer le premier ministre, peuvent aller travailler à combattre la COVID dans les hôpitaux. Ça n’a aucun sens qu’elles ne figurent pas sur la liste des travailleurs essentiels et qu’elles ne puissent recevoir le vaccin tout de suite! », ajoute la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Dominique Daigneault.

Pour la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics FEESP–CSN, Nathalie Arguin, la situation est d’autant plus ironique que les services donnés par les travailleuses et les travailleurs de la STM à la population en temps de grève sont assujettis par décret aux services essentiels.

« Quand il s’agit de limiter leurs droits fondamentaux de faire la grève, le gouvernement est au rendez-vous, mais pour protéger la santé de ces mêmes travailleuses et travailleurs, il s’éclipse. C’est insensé. Nous demandons à François Legault de corriger immédiatement le tir et d’intégrer sans se faire prier plus longtemps tous les travailleurs et travailleuses de la STM à la liste des groupes prioritaires », conclut-elle.

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA NÉGO DU SECTEUR PUBLIC

Voici le mot de la présidente de la FEESP-CSN, Nathalie Arguin, lors de la conférence de presse faisant le point sur la négociation du secteur public, en présence de Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN, et des représentantes et représentants des trois autres fédérations de la CSN du secteur public.

D’abord, je tiens à saluer la contribution de mes collègues des fédérations du secteur public de la CSN qui, par leurs représentants réunis ici ce matin, portent la voix de ces dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs qui, chaque jour, assurent la prestation de services publics aux Québécoises et aux Québécois.

Mais si nous en sommes là aujourd’hui – Caroline le soulignait d’ailleurs avec justesse dans son intervention – ce n’est pas de gaieté de cœur. Il s’agit, plutôt, dans les faits, d’un cri du cœur, pour redresser durablement les services publics au Québec, et surtout, un cri du cœur pour améliorer significativement les conditions de travail de celles et ceux qui les assurent au quotidien.

Parce que depuis des années, les problèmes de pénurie de main-d’œuvre ne font que s’accentuer, et la rétention du personnel qualifié pour offrir les services essentiels à la population est de plus en plus difficile.

C’est pas compliqué : notre monde est à bout ! Ça craque de partout.

Maintenant, plus que jamais, c’est le temps de donner le nécessaire coup de barre pour corriger les conséquences d’un désinvestissement de l’État dans ses services publics qui perdure depuis plus de 20 ans maintenant.

La preuve n’est plus à faire. La pandémie dans laquelle nous sommes plongés depuis maintenant un an aura au moins eu le mérite de mettre en lumière le caractère essentiel des travailleuses et travailleurs que nous représentons.

À la FEESP, on parle des dizaines de milliers d’employé-es du personnel de soutien dans nos écoles et dans nos cégeps, qui demandent notamment plus de flexibilité dans leurs horaires pour faciliter la conciliation travail-famille, et qui exigent des dispositions pour contrer les violences physique et psychologique subies sur leur milieu de travail.

On parle aussi du personnel de l’aide juridique qui, comme le personnel de soutien, réclame un meilleur encadrement du télétravail qui fait désormais partie de notre quotidien à toutes et tous, sans oublier les milliers de travailleuses et travailleurs qui œuvrent au sein des organismes gouvernementaux et qui assurent une prestation de services de qualité à la population.

On parle bien sûr aussi des milliers de travailleuses, majoritairement des femmes, qui ont assuré – et continuent d’assurer – le fonctionnement des services de garde d’urgence durant la pandémie, et qui demandent d’être traitées avec respect.

Si cette pandémie a révélé les carences exceptionnelles dont font les frais les travailleuses et travailleurs des services publics au Québec, l’effort étatique et la hauteur des investissements pour y remédier doivent l’être tout autant.

C’est ce à quoi nous nous attendons. L’immobilisme aux tables de négociation doit cesser afin de parvenir le plus rapidement possible à un règlement satisfaisant pour l’ensemble de nos membres.

À la FEESP-CSN, nous sommes disposés à négocier pour dénouer cette impasse, mais surtout, nous sommes déterminés à prendre tous les moyens pour garantir aux travailleuses et travailleurs des services publics des conditions de travail dignes de leur contribution essentielle dans nos vies.

Merci !

 

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Pour lire le communiqué de la CSN diffusé à l’issue de la conférence de presse, c’est ici : https://bit.ly/39UtVV0