Linda Tavolaro, nouvelle secrétaire générale de la FEESP-CSN

C’est pour faire bouger les choses que Linda Tavolaro, travailleuse au sein de la Commission scolaire anglophone de Montréal (EMSB), a décidé de s’impliquer au sein de son syndicat CSN, l’Association professionnelle du personnel administratif (l’APPA), qui représente également les salarié-es du Centre de services scolaire de Montréal).

« Comme technicienne en administration, je voyais les choses aller, je sentais qu’il y avait des affaires qui ne fonctionnaient pas, mais je me sentais très limitée pour changer les choses », explique celle qui a été élue secrétaire générale de la fédération au cours du congrès cette semaine. Et comme je travaillais aux ressources humaines, le syndicat venait souvent me consulter. Alors, j’ai décidé de prendre les choses en main et de m’impliquer. »

L’une des premières batailles menées par Linda fut de contrer le favoritisme lors de l’attribution de postes de technicienne en administration. « Il n’y avait aucun critère pour attribuer ces postes. C’était toujours le “choix du chef” qui primait. Alors, on s’est fait des t-shirts “Where is my future at EMSB?” et on est allés voir les commissaires. Ils nous ont demandé pourquoi les ressources humaines ne faisaient pas leur job… Quand on leur a expliqué qu’on recevait toujours une fin de non-recevoir de leur part, la commission scolaire les a forcées à nous écouter. »

C’est à la suite de cette bataille que des critères d’attribution de poste ont été établis avec le syndicat. « Des critères qui sont encore appliqués aujourd’hui », précise Linda avec une certaine fierté.

Quelque temps plus tard, les mêmes ressources humaines décident unilatéralement de changer leurs pratiques. Beaucoup de salarié-es de la commission scolaire étant mis à pied lors des vacances estivales, l’employeur avait pour habitude d’écouler sur quelques semaines les vacances et la banque de journée de maladie avant de procéder à la mise à pied. Puis, du jour au lendemain, l’employeur a décidé de tout verser sur la dernière paye de l’année.

« Ça a l’air de rien dit comme ça, mais ça faisait en sorte que nos membres étaient privés de cotisations à leur RREGOP. Si on multiplie ces quelques semaines par une trentaine d’années de services, la différence aurait été très importante pour la rente de nos membres. »

Encore une fois, face à la mobilisation menée par Linda et ses collègues, l’employeur fut contraint de faire marche arrière.

Linda admet avoir toujours eu cette envie de s’impliquer davantage au sein de la fédération. « Mais il me restait du travail à faire avec l’APPA, il fallait préparer la relève. »

« Il y a eu beaucoup d’améliorations dans les services aux syndicats au cours des dernières années, notamment sur le plan de la formation, mais on peut encore s’améliorer! D’un syndicat à l’autre, d’un secteur à l’autre, les réalités sont différentes, les problèmes sont différents, alors c’est logique que les solutions soient elles aussi différentes! Voilà pourquoi c’est important d’être sur le terrain et d’aller à la rencontre des syndicats », conclut-elle.