75e FEESP : Faits saillants historiques – Secteur transport

Privatisation

Dans ce secteur, contrer la volonté de privatiser le transport public et rechercher un financement adéquat constituent des défis permanents. L’annonce du ministre des Transports, au mois de janvier 2004, quant à sa volonté de faire appel au privé dans le transport en commun a mené les syndicats visés à se réunir et à adopter un plan d’action les menant jusqu’à la grève si nécessaire afin de protéger les acquis et ainsi éviter la prise en main de ce service par le secteur privé.

Des comités de travail ont été formés et le résultat de leur réflexion a permis d’adopter une stratégie d’intervention publique de la CSN, des conseils centraux et du secteur accompagné par la Fédération. Les actions ont été nombreuses : conférence de presse, tract à la population, visite au ministre des Transports, tournée des conseils centraux en congrès, sortie médiatique avec le NPD lors de la campagne fédérale de 2004, rencontre avec le SCFP, présentation de la situation au conseil confédéral, écoute collective du budget Séguin avec communiqué de presse, production d’un mémoire déposé au gouvernement, etc.

Bref, aucune énergie n’a été ménagée pour défendre ce dossier de première importance pour les syndicats du secteur transport visés par cette stratégie gouvernementale. Le contexte ainsi que la mobilisation de nos membres ont fait en sorte que la participation à la manifestation du 1er mai 2004 fut exceptionnelle.

D’ailleurs, à cette occasion la bannière et le thème « Un bon transport public, pourquoi s’en priver » furent utilisés pour la première fois. Rien n’est jamais terminé en matière de lutte contre la privatisation et la recherche de financement pour un réel développement du transport en commun au Québec.

Grève au STCUQ en 1994

Les conflits de travail dans le transport en commun ne sont jamais vus d’un très bon œil. La question des services essentiels se posait lors du conflit de travail du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la STCUQ (FEESP-CSN) en 1994. Pourtant, ce syndicat n’avait pas exercé son droit de grève depuis une douzaine d’années, mais en 1994 la demande d’injonction de la STCUQ pour empêcher le syndicat d’exercer des moyens de pression internes qui ne touchaient pas les usagers, a amené le syndicat à déclencher une grève qui durera trois longs mois.

Le syndicat a obtenu un règlement très intéressant à plusieurs égards, en particulier en regard de la loi 102. Adoptée par le gouvernement Bourassa, cette loi a eu pour effet de geler les salaires d’un bon nombre de syndiqué-es et la direction de la STCUQ s’est appuyée sur elle pour ne pas négocier véritablement), et ce, en ayant une épée de Damoclès au-dessus de la tête : le ministre Guy Charrette avait annoncé la préparation d’une loi spéciale et son adoption pour forcer le retour au travail, si besoin il y avait.

Grève à la STM en 2007

La menace de la loi spéciale est brandie comme un bâton de baseball. En effet, à la suite du mandat de grève exercé par le syndicat de la STM en 2007, le Conseil des services essentiels a de nouveau convoqué les parties. Après trois ordonnances et malgré le fait que le syndicat les ait scrupuleusement observées lors de la grève légale, le gouvernement a pris panique et a brandi la menace d’une loi spéciale. Rappelons que le gouvernement n’aura attendu que 36 heures avant d’intervenir et lancer un ultimatum aux parties.

Cette situation qui s’ajoute à plusieurs autres vécues par différents syndicats se répercute partout dans le secteur transport.

Plus près de nous…

Les défis n’ont pas manqué au Secteur transport au cours des dernières années : menaces de loi spéciales, attaques du gouvernement Couillard lorsque la loi 15 (projet de loi 3) a été adoptée. Cette loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur municipal a touché les membres du secteur transport. La fédération a fait tout ce qu’elle a pu pour minimiser les impacts de cette loi : travail de soutien serré auprès du PQ en Commission parlementaire sur la loi 15, représentations, actions syndicales un peu partout au Québec, manifestations de la Coalition syndicale pour la libre négociation, contestation devant les tribunaux, etc. Le Secteur transport à peine le temps de souffler que ce gouvernement a attaqué le droit fondamental de négocier avec le projet de loi 110 qui deviendra par la suite la loi 24.

Depuis ce temps, l’ensemble des syndicats du secteur doit analyser l’évolution des négociations en fonction de ces nouveaux paramètres très restrictifs avec la menace qu’en bout de piste, le gouvernement se réserve le droit de décréter les conventions collectives. Cette attaque est l’une des plus importantes depuis plusieurs décennies pour affaiblir le rapport de force. Il est donc important de discuter de la question des délais reliés au renouvellement des conventions collectives.