En grève contre la précarité

Les membres du Syndicat des chauffeurs de la Rive-Sud ont dressé des piquets de grève dès 5h ce matin devant le siège social de la Société de transport de Lévis au 1100, rue St-Omer. Il s’agit du premier conflit de travail à frapper le transport en commun sur la rive-sud depuis plus de quarante ans. Le syndicat n’exclut pas la possibilité d’autres journées de grève et demeure disponible en tout temps pour la négociation.

« Nous en sommes rendus là parce que l’employeur ne croit pas au sérieux de notre démarche, » estime Alain Audet, président du syndicat, « pour cette première journée de grève, nous avons choisi une journée pédagogique afin de limiter les inconvénients pour les usagers et démontrer notre bonne foi. » Pour le syndicaliste, il n’en tient qu’à l’employeur de donner les mandats afin de parvenir à un règlement s’il veut éviter que d’autres journées de grève ne viennent perturber plus sérieusement le service.

« Le monde du travail a changé et le modèle d’affaire de la STL, basé sur le recours à la sous-traitance et la précarité d’une partie des chauffeurs, ne tient plus la route, » estime Simon-Mathieu Malenfant, vice-président trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (CSN). « Actuellement, sur 115 chauffeurs à la STL environ, il y en a 35 qui sont à temps partiel et sur appel. Ça fonctionnait peut-être dans le passé avec la promesse d’une permanence et d’un temps plein après avoir ‘’fait son temps’’, mais aujourd’hui ce n’est plus suffisant pour recruter des chauffeurs et les garder, » explique-t-il.

La revendication principale du syndicat concerne la permanence pour tous et la fin de la sous-traitance pour garantir à tous les chauffeurs un horaire à temps complet. « Ça ne concerne pas que les conditions de travail de nos membres, » conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « ça concerne aussi la pérennité et la qualité du service à Lévis. Le maire Lehouillier ne peut pas prétendre développer la ville sans améliorer le transport en commun. Si on veut développer le service à la population, ça va prendre des conditions décentes pour attirer des travailleuses et des travailleurs, c’est aussi simple que ça. »

À propos

Le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) regroupe 115 chauffeurs environ à l’emploi de la Société de transport de Lévis. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui regroupe 60 000 membres répartis dans 425 syndicats dans les services publics et parapublics ainsi qu’au Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CCQCA-CSN) qui compte 45 000 membres dans 240 syndicats de toutes provenances. Pour sa part, la CSN compte plus de 330 000 membres syndiqués provenant tant du secteur privé que public.