Sondage réalisé auprès du personnel de soutien du centre de services scolaires au Cœur-des-Vallées

Surchargé, épuisé et victime de violence, le personnel veut quitter en grand nombre

Au mois de janvier dernier, les employé-es de soutien du Centre de services scolaires au Cœur-des-Vallées ont répondu à un sondage du secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). Le sondage s’adressait au personnel de soutien et portait sur leur réalité des six derniers mois.

« Les résultats sont inquiétants. Le personnel de soutien scolaire du Centre de services au Cœur-des-Vallées est épuisé, surchargé et victime de violence. Pas étonnant qu’une bonne partie d’entre eux pensent à quitter en grand nombre ! Clairement, les « solutions » patronales unilatérales des dernières années n’ont pas réussi à faciliter le travail des employé-es de soutien », déclare Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN, principal regroupement syndical du personnel de soutien au Québec.

« Je ne suis malheureusement pas étonnée des résultats, tant au niveau de la violence vécue, que de la rétention ou des difficiles conditions de travail. Les élèves sont à l’école à temps plein et la moitié de notre personnel est à temps partiel ! Il est donc difficile de mettre en place des solutions efficaces. Nos travailleuses et nos travailleurs ne font qu’éteindre des feux. De plus, nous entendons beaucoup parler de la violence vécue par le personnel de soutien aux quatre coins du Québec depuis que certaines données de ce sondage ont été rendues publiques et c’est hélas pas mal partout pareil. En octobre dernier nous avons fait un souper-causerie avec nos membres afin d’échanger sur leur réalité terrain. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé l’ampleur de toute la violence vécue par plusieurs ! Il est temps d’agir, et vite, si nous voulons cesser de perdre nos travailleuses et nos travailleurs », affirme Josée Danis, présidente par intérim du Syndicat du personnel de soutien scolaire au Cœur-des-Vallées.

Voici les résultats qui inquiètent particulièrement le syndicat. Parmi les répondantes et les répondants :

· 62 % jugent que leur travail est épuisant émotionnellement ;
· 35 % affirment avoir vécu de la violence psychologique de la part d’élèves ;
· 31 % affirment avoir vécu de la violence physique de la part d’élèves ;
· 39 % ont envisagé de quitter leur emploi ;
· 63 % travaillent durant leur pause pour réaliser l’ensemble de leurs tâches ;
· 54 % effectuent du temps supplémentaire pour effectuer leurs tâches ;
· Le ratio d’enfants par éducatrice n’est pas réduit pour tenir compte des enfants d’âge préscolaire et de ceux ayant des besoins particuliers.

Mauvaises nouvelles pour la région
Pour Alfonso Ibarra Ramirez, président du Conseil central de l’Outaouais – CSN, ces résultats ne sont pas de bonnes nouvelles pour la région. « C’est vraiment inquiétant. Ces gens ne veulent pas quitter leur emploi car ils ne l’aiment plus, mais bien en raison des conditions de travail de plus en plus difficiles ! Il n’y a qu’une solution, c’est écouter les gens sur le terrain et ne pas imposer des mesures qui ont démontré leur insuffisance à atténuer la pénibilité du travail du personnel de soutien scolaire », remarque M. Ibarra Ramirez.

La cloche a sonné et ce n’est pas la cloche de la récréation
Pour Frédéric Brun, vice-président de la FEESP-CSN, la stratégie des plasters doit être reléguée aux oubliettes. « Nous sommes présentement en négociation pour le renouvellement de nos conventions collectives. C’est l’occasion pour le gouvernement et nos patrons d’entendre la cloche sonner. Et ce n’est pas la cloche de la récréation, c’est la cloche pour négocier afin d’améliorer concrètement les conditions de travail », termine-t-il.

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien scolaire au Québec. Le secteur scolaire de la FEESP-CSN regroupe 37 syndicats représentant plus de 35 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones.

Pour informations :

Eve-Marie Lacasse
Comité de coordination des services publics et parapublics de la CSN (CCSPP-CSN)
514 809-7940
eve-marie.lacasse@csn.qc.ca