Joseph Giguère (1940-2020)

C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Joseph Giguère, ancien président du Conseil central des syndicats nationaux de Québec (CSN). Le conseil central offre ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.

Natif de Saint-Sylvestre, en Beauce, c’est à titre de président du Syndicat des employés de Quebec Poultry (CSN) que Joseph Giguère a commencé à s’impliquer, dans les années 1970, au conseil central dont il est élu 1er vice-président en 1975.

Président du conseil central durant une période particulièrement tumultueuse, de 1976 à 1980, Joseph Giguère était un syndicaliste combatif et rassembleur. Face à une explosion des grèves, il entreprend de mettre sur pied un comité de solidarité réunissant tous les salarié-es en lutte afin d’augmenter le rapport de force des uns et des autres.

Sous la présidence de Joseph Giguère, le conseil central n’hésite pas à mobiliser ses membres et à profiter de la tenue d’instances pour venir prêter main-forte aux lignes de piquetage (une nécessité avant l’adoption de la loi anti-briseur de grève en 1977). Ainsi, le congrès de 1976 bat tous les records en défiant coup sur coup non pas une, mais trois injonctions limitant le piquetage dans autant de conflits de travail en cours.

La présidence de Joseph Giguère a été marquée par un nombre record de grèves, certes, mais aussi par l’organisation de nouveaux secteurs, comme l’hôtellerie, et une ouverture jamais démentie depuis du conseil central sur la société civile et les luttes sociales. Féminisme, écologie, groupes populaires, solidarité internationale, il était solidaire de tous les combats.

Chrétien engagé et socialiste convaincu, Joseph Giguère a poursuivi son implication sociale après la fin de son engagement syndical. On le retrouve coopérant au Pérou dans les années 1980 et directeur du Centre Saint-Pierre dans les années 1990. Il présidait d’ailleurs le Centre au moment de la création de la salle Marcel Pepin. Il a aussi fondé de la Coopérative funéraire de l’Île de Montréal et a été actif dans la mouvance de l’économie sociale.

Un malencontreux AVC le laissera aphasique en septembre 2010. C’est avec l’aide de sa conjointe, Marie-Claire Nadeau, qu’il entreprend sa réadaptation et poursuivra pendant plusieurs années son implication au sein de l’Association des personnes aphasiques. Atteint d’un cancer généralisé, Joseph Giguère est parti accompagné de ses proches, le 23 juin 2020.

 

 

Les travailleuses et les travailleurs municipaux d’Ascot Corner en grève !

Sherbrooke, le 16 juin 2020 — Confronté à des blocages majeurs à la table de négociation, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la municipalité d’Ascot Corner – CSN a déclenché hier soir, à minuit, une grève d’une durée de 24 heures. Cette première journée d’une banque de cinq jours de grève votée lors de l’assemblée générale du 12 mai dernier se veut un sérieux avertissement à l’employeur.

« Nous avons tout fait pour tenter d’éviter ce conflit, mais il est très difficile d’avoir un dialogue positif avec cet employeur », explique Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN. « À plusieurs occasions au cours du processus de négociation, l’employeur a posé des gestes discutables qui ont envenimé le climat à la table de négociation ». M. Beaudin cite en exemple de nouvelles demandes majeures apportées après 18 mois de négociation par l’employeur. « En plus, il ne faut pas oublier que les travailleuses et les travailleurs de la municipalité d’Ascot Corner demeurent parmi les moins rémunérés des municipalités de l’Estrie. Il est très important pour nous de régler cette injustice », conclut M. Beaudin.

Pour Jean-Pierre Bourgault, vice-président – trésorier de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN), cette négociation met sous les réflecteurs les problématiques que peuvent vivre les employé.es municipaux dans les petites municipalités. « Nous avons affaire à un employeur émotif qui semble incapable de mettre ses énergies sur une entente potentielle. Dans ce dossier, la proximité entre les élu.es municipaux et les employé.es amène certains individus à vouloir personnaliser les problématiques ».

Pour le syndicat, l’objectif d’arriver à une entente demeure prioritaire.

« Nous sommes prêts à régler et à nous entendre avec la Municipalité d’Ascot Corner, mais pas à n’importe quel prix », affirme Jean-François Veilleux, secrétaire général du syndicat. « Nous croyons avoir droit à plus de respect de la part de la municipalité. Un respect qui doit se traduire par de meilleures relations de travail et par une reconnaissance salariale plus juste », conclut M. Veilleux.

 

Le syndicat qui représente dix (10) travailleuses et travailleurs fait partie d’un regroupement de huit autres syndicats CSN dans le secteur municipal de l’Estrie qui se supportent dans l’atteinte de leurs objectifs de négociation. Le syndicat peut également compter sur le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN, sur la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN) ainsi que sur la CSN pour les appuyer dans cette lutte justifiée.

Pour information :
Denis Beaudin, président du conseil central de l’Estrie : 819-570-4391

 

Sans le personnel de soutien scolaire, le réseau aurait succombé à la crise

OPINION / Nous sommes le personnel de soutien scolaire. Nous sommes dans toutes les écoles et tous les centres administratifs et de formation professionnelle du Québec, mais notre travail est méconnu, voire ignoré.

Pourtant, depuis la fermeture des écoles en mars dernier, ce n’est pas l’ensemble du personnel des écoles qui s’est vu confiné à la maison. Nous, le personnel de soutien scolaire, avons ouvert et maintenu des services de garde d’urgence et nous étions sur la première ligne pour toute la réorganisation du retour en classe.

Nous sommes le personnel des services de garde. Nous sommes généralement les premières personnes que votre enfant rencontre en arrivant à l’école et nous avons continué à donner les services de garde d’urgence même lorsque les écoles étaient fermées.

Nous sommes les préposé-es aux élèves handicapés et technicien-nes en éducation spécialisée. Nous travaillons étroitement avec les jeunes qui éprouvent des difficultés et qui ont des défis spéciaux. Après des mois de confinement et une période assez anxiogène pour beaucoup d’élèves, notre travail des prochains mois aura assurément une portée toute particulière. Nous sommes le personnel d’entretien. Nous nous assurons que les établissements fréquentés par vos enfants répondent aux normes sanitaires pour faire face à cette nouvelle réalité qui touche tout le réseau.

Nous sommes le personnel administratif. Nous aurons fort à faire pour aider les écoles à faire face aux nouvelles exigences et règles qui encadreront les écoles lors de la reprise des cours, à l’automne prochain.

Nous sommes plus de 81 corps d’emploi différents qui ont tous des tâches spécifiques à accomplir. Au centre de celles-ci, le bien-être de tous les élèves du Québec.

Un réseau malmené, bien avant la crise Le réseau de l’éducation n’était pas au sommet de sa forme avant la crise. La pénurie de personnel qui prévalait depuis plusieurs années ne disparaîtra pas magiquement dans les mois à venir. Le gouvernement doit travailler avec nous afin de rendre le milieu scolaire plus attractif pour le personnel.

Le premier ministre M. François Legault et le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur M. Jean-François Roberge doivent donner des consignes claires aux tables de négociation du secteur scolaire afin de corriger la situation. Le réseau scolaire doit devenir attractif pour le maintien du personnel et il doit y avoir une amélioration des conditions de travail du personnel de soutien. C’est par ce passage obligé que la qualité de l’enseignement pourra évoluer aux rythmes des besoins des enfants et des parents du Québec.

Jan-Mark Dufour, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Commission scolaire au Cœur-des-Vallées (CSN)

Danielle Larivière, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de soutien de la Commission scolaire des Hauts-Bois de l’Outaouais

PL61 : la relance ne peut se faire sur le pilote automatique ni de façon autocratique, plaide la CSN

Le projet de loi 61 portant sur la relance de l’économie du Québec doit être profondément revu avant son adoption.

Paraissant en commission parlementaire sur le projet de loi 61 aujourd’hui, la CSN a défendu l’objectif du gouvernement de soutenir la relance économique et la création d’emplois en intensifiant le déploiement de projets d’infrastructure. Toutefois, s’inquiète la centrale syndicale, le gouvernement ne peut faire l’économie d’une réflexion impliquant la société civile quant aux orientations à donner à la reprise, encore moins en déréglementant tous azimuts les mécanismes de contrôle politiques, civiques et environnementaux dont le Québec s’est doté pour baliser de tels projets d’infrastructure.

En ce sens, le projet de loi 61 portant sur la relance de l’économie du Québec doit être profondément revu avant son adoption, estime la CSN.

« Oui, le gouvernement doit investir massivement pour relancer l’économie. Maintenant, ce n’est pas parce que nous sommes d’accord sur le principe que nous allons cautionner la façon de faire rétrograde qui est envisagée par le gouvernement », a plaidé le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« Nous sommes devant un curieux paradoxe, a soulevé le porte-parole syndical. D’un côté, le gouvernement désire à ce point relancer l’économie qu’il trouve approprié de suspendre toute forme de contrôle parlementaire, de minimiser les obligations de reddition de compte et de saccager les règles en matière d’environnement et d’octroi de contrats publics. De l’autre, il reprend intégralement ses engagements électoraux, sans aucune forme de consultation de la population, ni même un semblant de réflexion quant aux mesures qui pourraient être les plus appropriées pour faire face aux nombreux défis économiques et sociaux engendrés par la crise. Alors que nous avons une occasion en or de mettre de l’avant un développement économique axé sur une nécessaire transition énergétique, le gouvernement se met en mode « business as usual ». Pour le dialogue social pourtant demandé par la quasi-totalité de la société civile, on repassera ! »

À cet égard, le président de la CSN se désole de constater que les projets de construction et de rénovation bénéficieront principalement aux travailleurs masculins. « Les femmes ont été les plus touchées par la crise, note Jacques Létourneau. Les pertes d’emploi ont été catastrophiques pour les personnes qui occupent des postes précaires et à temps partiel, parmi lesquelles les femmes sont nettement surreprésentées. Le projet de loi sur la relance n’apporte pas non plus de réponse pour les travailleuses et les travailleurs des secteurs culturel et touristique, durement affectés par la crise. »

La CSN s’inquiète grandement du manque flagrant de contrôle parlementaire prévu par le projet de loi, notamment par la promulgation d’un état d’urgence sanitaire quasi permanent. « Dans un état de droit, le recours à un décret sanitaire doit servir à répondre à des impératifs de santé de la population. Pas à enfreindre l’obligation de rendre des comptes aux parlementaires et à la population ni à outrepasser les règles environnementales. En ce sens, le projet de loi 61 fait sérieusement reculer le Québec, dont le destin ne peut être dicté à coups de décrets ministériels. Il y a lieu de s’inquiéter d’une telle volonté de bafouer nos institutions démocratiques », de conclure le président de la CSN.

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Le syndicat des agents de la paix lance une opération de visibilité

Déjà aux prises depuis plusieurs années avec un problème criant de recrutement et de rétention de main-d’œuvre, les services correctionnels doivent maintenant composer avec un manque d’effectif en raison des agentes et des agents qui sont malades ou qui sont retirés de la rotation par mesure préventive.

Au cours des vingt-quatre dernières heures, le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) a posé des panneaux aux abords de tous les établissements de détention de la province afin d’exiger du gouvernement qu’il reconnaisse à sa juste valeur le travail des agentes et des agents et qu’il leur accorde la prime salariale pour travailleurs essentiels.

« La ministre Guilbault nous dit un petit merci de temps à autre en conférence de presse, mais ça ne suffit plus. Il est temps que les bottines suivent les babines, explique Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ–CSN. On s’expose aux risques, aux menaces et à l’augmentation de la tension entre les murs, chaque jour. Nous sommes au front. La moindre des choses serait de reconnaître les sacrifices que nous faisons pour servir dans le système de justice et assurer la sécurité de la population. »

« Le travail des agents de la paix en services correctionnels s’exerce dans l’ombre, mais il faut mettre en lumière toute la polyvalence dont ils doivent faire preuve, explique la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN, Nathalie Arguin. À l’intérieur des établissements de détention, ils sont policiers, pompiers, paramédics, travailleurs sociaux, négociateurs, et plus, souvent dans une même journée! Ils méritent davantage de reconnaissance. »

Déjà aux prises depuis plusieurs années avec un problème criant de recrutement et de rétention de main-d’œuvre, les services correctionnels doivent maintenant composer avec un manque d’effectif en raison des agentes et des agents qui sont malades ou qui sont retirés de la rotation par mesure préventive.

« Nos agentes et agents ont cumulé plus de 2,5 millions d’heures supplémentaires au cours des quatre dernières années, précise M. Lavoie. Le gouvernement doit comprendre qu’il doit revaloriser la profession, sinon il va avoir de sérieux problèmes. »

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