COVID-19 : le gouvernement doit dépoussiérer d’urgence les lois en matière de santé et sécurité au travail

« COVID-19: je veux inciter les travailleuses et les travailleurs du Québec à se protéger, mais aussi à être très vigilants face aux employeurs pour que ceux-ci fournissent les équipements de protection individuelle adéquats. »

Deux vagues de pandémie de COVID-19 qui frappent : jamais nos milieux de travail n’auront été aussi fortement soumis aux multiples défis que représente la santé-sécurité au travail (SST). Nos 300 000 membres doivent adapter leur quotidien et placer la SST au centre de leurs préoccupations. Or, il s’agit d’une responsabilité partagée.

« Je veux inciter les travailleuses et les travailleurs du Québec à se protéger, mais aussi à être très vigilants face aux employeurs pour que ceux-ci fournissent les équipements de protection individuelle adéquats. Il est primordial de défendre le droit de travailler sans risquer sa vie ou celle de nos proches », martèle Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Le Québec en queue de peloton

Pour accroître la protection des travailleuses et des travailleurs, le gouvernement Legault doit agir de toute urgence. « Je demande au ministre du Travail, Jean Boulet, de déposer au plus vite les projets de loi qu’il devait présenter en 2019 afin de moderniser la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP). Ces deux lois doivent être dépoussiérées sans délai », exhorte Jean Lacharité.

En effet, si le Québec agissait en réel précurseur dans les années 80 en matière de SST, nous traînons désormais en queue de peloton. Aujourd’hui, 75 % des travailleuses et travailleurs ne sont pas protégés par les mécanismes de prévention législatifs. Aussi, alors que le monde du travail change à la vitesse grand V, la liste des maladies professionnelles reconnues n’a été ni revue ni mise à jour depuis son adoption en 1985. Par exemple, les maladies à caractère psychologique n’y figurent même pas.

Du 18 au 24 octobre, lors de la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (semaineSST.org), la CSN réitère l’importance d’adopter des mesures préventives visant l’élimination des dangers à la source. En ce sens, la réforme des lois est un allié incontournable.

 

  • Pour information

Entente de principe !

Le Syndicat des cols bleus de Gatineau (CSN) est arrivé à une entende de principe avec la ville de Gatineau dans le cadre du renouvellement de leur convention collective qui est venue à échéance le 31 décembre 2018.

« C’est avec de nombreux échanges et beaucoup d’écoute que nous sommes arrivés à cette entente de principe. Cette nouvelle convention collective bonifiera les conditions de travail des employé-es cols bleus tout en solutionnant des enjeux spécifiques à certains groupes », a déclaré le président du Syndicat des cols bleus de Gatineau (CSN), M. Denis Savard.

Le syndicat convoquera l’ensemble de ses membres à une assemblée générale où l’entente de principe sera présentée et votée comme le prévoit le Code du travail, et ce, dans les prochaines semaines.

À propos du Syndicat des cols bleus de Gatineau (CSN)

Créé en 2002, le Syndicat des cols bleus de Gatineau (CSN) représente 760 travailleuses et travailleurs qui œuvrent au maintien et à l’entretien des infrastructures municipales, tels les routes, les aqueducs, les parcs et les arénas, ainsi qu’à la filtration et à l’épuration de l’eau, pour ne nommer que ces activités.

On fait encore dans le sensationnalisme en donnant l’impression que les salarié-es du secteur municipal gagnent 100 000 $ et plus par année.

En prenant ses informations dans l’étude du HEC intitulée Le point sur la rémunération et les effectifs dans les municipalités du Québec, Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers, HEC Montréal, octobre 2020, l’article reprend uniquement les informations qui font sensation.

Nous tenons à remettre les pendules à l’heure :

  • L’étude souligne que les cadres des municipalités gagnent 40 à 90 % de plus que les salarié-es cols blancs et cols bleus.
  • L’étude souligne qu’à la suite de l’adoption de la loi 15, les augmentations moyennes de la rémunération globale consenties aux salarié-es ont diminué pour passer 4.3 % par année à 3.2 % par année.
  • L’étude se base sur un salaire moyen qui inclut les cadres, les professionnels, les policiers, les pompiers en plus des cols blancs et des cols bleus. La rémunération des plus hauts salariés influence de façon importante la moyenne vers le haut. Cela ne reflète pas la rémunération des cols blancs et des cols bleus.
  • L’étude ne prend pas en compte les enjeux liés à la difficulté d’attraction dans certains domaines (ouvriers certifiés), des réalités géographiques ou du coût de la vie dans les villes concernées (prix du logement).

Source : Le point sur la rémunération et les effectifs dans les municipalités du Québec, Centre sur la productivité et la prospérité – Fondation Walter J. Somers, HEC Montréal, octobre 2020

Une plateforme bien accueillie par la FEESP-CSN, mais avec des bémols

Avant de procéder à de nouvelles embauches, nous espérons que les employé-es pourront compléter leur horaire et bénéficier d’un temps complet.

Le secteur scolaire de la Fédération des employé-es et employés de services publics (FEESP–CSN), qui représente plus de 30 000 membres du personnel de soutien scolaire à travers le Québec, souligne l’initiative du gouvernement de créer une nouvelle plateforme de recrutement, mais avec certaines réserves.

« Nous dénonçons les conditions dans lesquelles les employé-es doivent travailler depuis des mois. Cette nouvelle aide sera la bienvenue afin de soulager celles et ceux qui sont à pied d’œuvre depuis le tout début de la pandémie pour s’assurer que nos écoles demeurent des milieux sécuritaires », de souligner Annie Charland, présidente du secteur scolaire FEESP–CSN.« Cependant, un bon nombre de travailleurs et de travailleuses déjà à l’emploi sont à temps partiel, comme des surveillants et des surveillantes et le personnel en services de garde. Avant de procéder à de nouvelles embauches, nous espérons que ces personnes pourront compléter leur horaire et bénéficier d’un temps complet », ajoute Mme Charland.

La FEESP-CSN émet également des doutes quant au montant de 25 millions annoncé la semaine dernière par le ministère. « Les derniers mois ont démontré le caractère essentiel du travail effectué par les employés-es de soutien. Il faudra également profiter de la négociation en cours pour améliorer les conditions de travail du personnel de soutien afin de contrer les difficultés d’attraction et de rétention qui étaient déjà présentes avant la pandémie », de conclure Nathalie Arguin, présidente de la FEESP–CSN.

À propos

Le secteur scolaire de la Fédération des employé-es et employés de services publics (FEESP–CSN) regroupe 37 syndicats affiliés à la FEESP–CSN et représente environ 30 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones et deux commissions scolaires anglophones. Il représente notamment les classes d’emplois suivantes : les techniciennes en service de garde, les éducatrices en service de garde, les préposé-es aux élèves handicapés et les techniciennes en éducation spécialisée, les concierges et les ouvriers.

  • Pour information

La CSN salue les nouvelles primes de 2000 $

Le gouvernement du Québec a finalement fait un pas dans la bonne direction en annonçant des primes de rétention pouvant aller jusqu’à 2000 $ par an pour les conductrices et les conducteurs d’autobus et de berlines scolaires.

La prime qui vient d’être annoncée par le ministère de l’Éducation fait suite aux travaux du comité de réflexion sur la pénurie de main-d’œuvre dans le transport scolaire auquel la FEESP–CSN a participé. « Le comité a été mis en œuvre au printemps 2019 à la suite de nos revendications auprès du gouvernement, car on subissait déjà à ce moment les effets de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur. Souhaitons maintenant que cette prime arrive rapidement », déclare Stephen Gauley, président du secteur du transport scolaire à la FEESP–CSN.

« Il faudra tout de même surveiller de près les modalités qui y donneront accès et l’impact de la prime sur la rétention des conductrices et conducteurs d’autobus et de berlines scolaires », soutient Jean-Pierre Bourgault, vice-président de la FEESP–CSN.

Une rencontre avec le ministère de l’Éducation est prévue le 2 octobre pour présenter les détails de la mise en œuvre de cette mesure.