Lock-out à Cargill
La variété des milieux de travail des syndicats regroupés au sein du Multisectoriel permet la connaissance de différentes réalités, mais aussi un éventail de batailles historiques. En effet, il suffit de penser à la victoire éclatante en mai 2003 pour les travailleurs de Cargill (CSN) après 38 mois de lock-out.
Les membres de ce syndicat ont mené une longue lutte pour la reconnaissance des droits des jeunes. Ils voulaient des emplois de qualité. C’est ce qu’ils ont obtenu pour tous les travailleurs. Dès le début de ce conflit, les syndicats du regroupement des élévateurs à grains au sein du secteur ont voté une aide monétaire importante lors de leur assemblée générale pour le syndicat de Cargill.
À la suite à la campagne nationale organisée par la CSN, le secteur a fait parvenir une lettre à chacun de ces syndicats leur demandant d’appuyer leurs camarades de Cargill. Semaine après semaine, tout au long de ce conflit, le secteur et la fédération n’ont ménagé aucun effort en vue de la recherche d’un règlement.
Lock-out au Cimetière NDDN
Un autre conflit qui a marqué les esprits avec ses camions réfrigérés, son herbe haute, etc. : le lock-out de plus de 6 mois du Syndicat des travailleuses et travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges-CSN. Le syndicat de l’entretien a finalement été en mesure de s’entendre sur une nouvelle convention collective. Un règlement très intéressant comportant des avancées importantes à l’égard de plusieurs aspects de l’organisation du travail, du salaire et principalement du régime de retraite. Ce résultat très positif a été rendu possible grâce à la persévérance et à la solidarité dont ont fait preuve les membres de ce syndicat.
Lock-out au Repos Saint-François d’Assise
Un autre conflit difficile qui a marqué les esprits par l’attitude antisyndicale de l’employeur à la minute où les employés se joints à la CSN est celui du Syndicat des travailleurs du Repos Saint-François d’Assise.
Pendant plus de deux ans, les militantes et les militants de ce syndicat se sont butés à un employeur qui refusait de reconnaître leur adhésion à la CSN. La direction du cimetière a procédé à des mises à pied et à des renvois prématurés. Il a également tenté de briser la volonté des travailleurs de s’affilier à la CSN en refusant, par exemple, de se conformer à ce qui avait toujours été la façon de faire en matière d’affectation des tâches. En février 2010, les travailleurs ont débrayé à quelques reprises en raison de l’embauche de sous-traitants par l’employeur.
Le 8 octobre 2010, la direction du cimetière a décrété un lock-out. Elle a utilisé des briseurs de grève, etc., ces travailleuses et travailleurs ont poursuivi l’objectif fondamental dans ce conflit, soit l’organisation du travail au cimetière. C’est après plus de neuf mois de lock-out, précédé de plusieurs mois de moyens de pression intenses, que les représentants de la fabrique et du Diocèse ont finalement entendu raison et réglé la convention collective.
Avec un peu de recul, il est difficile de comprendre, compte tenu du milieu, une telle agressivité envers des travailleurs qui ne souhaitent qu’une chose, que l’on reconnaisse leur syndicat CSN et que soient négociées en tout respect leurs conditions de travail. Pour ces camarades, ce fut une expérience difficile qui a impliqué d’énormes sacrifices pour eux et leurs familles. Ils ont obtenu un règlement respectant la presque totalité des objectifs fixés initialement dans ce premier projet CSN.
Rencontres et colloques
Le comité Divers regroupant des syndicats dans différents milieux de travail changera de nom en 2012 pour une appellation plus représentative, c’est-dire le Multisectoriel. Avec ses milieux de travail variés, le secteur a organisé au cours des 25 dernières années des rencontres, des journées thématiques, des colloques.
En effet, il y a eu par le passé notamment des rencontres et journées de réflexions organisées avec les syndicats de l’UPA et des ONG. À Montréal, le 2 avril 2014, avec plus de 45 personnes, s’est tenue cette Journée d’information sur le Code canadien du travail. Plusieurs syndicats du secteur sont régis par le Code canadien du travail et réclamaient depuis longtemps une journée d’information. Une journée fort remplie où les participantes et les participants eurent droit à de nombreuses présentations couvrant divers sujets tels que : les normes du travail, les moyens de pression dans les entreprises, les délais de maraudage, le processus d’accréditation, la santé-sécurité au travail et le devoir de représentation. Beaucoup d’efforts et d’énergie furent déployés pour la réalisation de cette journée. Par la suite, le secteur a demandé à la fédération de créer une formation spécifique sur le Code fédéral pour lesdits syndicats. Formation qui a été créée et donnée aux syndicats de juridiction fédérale.
Aussi, Le Colloque des syndicats des élévateurs à grain, réclamé depuis plusieurs années, a eu lieu à Trois-Rivières le 1er octobre 2012. Cette journée a été un grand succès tant par la participation des membres des syndicats concernés que par les diverses présentations proposées. Ravis, les participants ont exprimé le souhait qu’un tel événement puisse être répété.
L’exécutif en a pris bonne note et en décembre 2016, un 2e colloque des syndicats des élévateurs à grain. À la suite de l’abolition de la Commission canadienne du blé (Wheat Board), un organisme gouvernemental qui gérait les prix du grain, il apparaissait au secteur important de discuter des répercussions que cela aurait sur les emplois de l’industrie. Les grandes inquiétudes que le secteur avaient sur le sujet étaient en fait non fondées. Les grandes compagnies impliquées dans le commerce du blé ont investi des sommes colossales pour prospérer. Il n’était donc pas question pour elles de se retirer du marché. Lors de cette journée, des capsules d’information sur le code fédéral ont aussi été présentées.
Environnement
Le Multisectoriel regroupe des syndicats dans le milieu de l’environnement et le secteur s’est impliqué de différentes manières au fil des ans par l’implication des élu-es du secteur et de ses responsables politiques.
Pensons notamment au :
- Comité sectoriel de la main d’œuvre et de l’environnement : comité qui vise l’amélioration de la formation des travailleuses et des travailleurs, les compétences de base, formation continue, formation en santé sécurité et la reconnaissance du métier;
- Comité paritaire de l’environnement qui a travaillé notamment à l’élaboration de guide sur les méthodes de travail sécuritaires pour les opératrices et les opérateurs en nettoyage industriel et des guides pour les premiers soins et les premiers secours.
- Comité sur le béryllium : comité dont le mandat a été d’élaborer un plan d’action relatif à la présence de béryllium dans les établissements du Québec; orienter l’implantation du plan d’action et d’en faire le suivi; suggérer des moyens d’amélioration de la situation
La participation du secteur aux travaux de ces comités a aidé à la réalisation de différents projets : le métier d’opérateur en nettoyage industriel est reconnu officiellement par Emploi Québec, la réalisation de guides de prévention et de bonne pratique au travail en nettoyage industriel, réalisation d’une carte destinée à informer les autorités médicales de la gravité de blessures par injection d’un liquide sous haute pression, des séances d’information sur le Béryllium donnée aux travailleuses et travailleurs, politique de « cadenassage » universelle, etc.