Mon expérience, c’est pas relatif!

Plusieurs travailleuses et travailleurs se retrouvent plus bas dans leur nouvelle échelle de salaire que le rang qu’ils occupaient au 1er avril, car les années d’expérience n’ont pas été prises en compte pour l’intégration des salariés aux nouvelles échelles du secteur public.

Quelques centaines de salarié-es des réseaux publics de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux membres de syndicats CSN ont tenu une action de visibilité ce midi, devant les locaux du Conseil du trésor, à Québec. Les travailleuses et les travailleurs revendiquent la pleine reconnaissance de leur expérience acquise.

Depuis le 2 avril dernier, tous les salarié-es sont intégrés dans une même structure salariale au sein de 28 rangements distincts, ce qui détermine notamment leur échelle de salaire. Or, plusieurs travailleuses et travailleurs se retrouvent plus bas dans leur nouvelle échelle que le rang qu’ils occupaient au 1er avril, car les années d’expérience n’ont pas été prises en compte pour l’intégration des salariés aux nouvelles échelles. Cette non-reconnaissance de la pleine expérience est d’autant plus frustrante pour les salarié-es que l’expérience acquise à l’extérieur de l’établissement est pleinement reconnue aux travailleuses et aux travailleurs qui y obtiennent un emploi. Par conséquent, on se retrouve avec des situations incohérentes : par exemple, une préposée aux bénéficiaires qui a travaillé 20 ans dans le même établissement est intégrée au 4e échelon, alors qu’une personne nouvellement embauchée par l’établissement pourrait faire reconnaître son l’expérience acquise dans un autre établissement et intégrer son poste directement au 5e échelon, le sommet de l’échelle.

« Dans le contexte de rareté de main-d’œuvre que nous connaissons actuellement, le gouvernement devrait se montrer plus sensible à une situation comme celle-ci, très démoralisante pour le personnel, explique la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous avons soumis des pistes de solutions au Conseil du trésor. Nous espérons qu’elles seront étudiées sérieusement et que nous pourrons trouver une issue favorable pour les salarié-es touchés ».

« C’est vraiment décourageant un tel manque de reconnaissance, déplore la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN), Ann Gingras. Personne n’accepterait de voir ainsi son expérience dévaluée. Il n’y a pas un député de la CAQ qui aurait accepté cela dans sa vie antérieure… Faut absolument corriger la situation, sans attendre ».

Plus d’information au https://secteurpublic.quebec/relativite

 

Pour information

Katerine Desgroseilliers
514 265-4250

Triste journée pour l’équité salariale

En tant que plus grand employeur au Québec, le gouvernement est lui-même assujetti à sa propre loi sur l’équité.

La CSN déplore que le projet de loi 10, visant à modifier la Loi sur l’équité salariale, ait été adopté par l’Assemblée nationale hier soir. Pour la centrale syndicale, les modifications apportées par le projet de loi ne répondent pas au jugement de la Cour suprême de mai dernier et, en ce sens, ne mettront pas un terme définitif aux discriminations salariales envers les femmes.

Rappelons qu’en mai dernier, la Cour suprême avait invalidé certains articles de la Loi sur l’équité salariale et forcé le gouvernement du Québec à la modifier. Le plus haut tribunal du pays avait statué que les correctifs salariaux doivent être rétroactifs au moment où une discrimination est apparue – par l’entremise d’une modification aux tâches ou aux exigences d’un titre d’emploi, par exemple – plutôt qu’au moment où l’exercice de maintien de l’équité est effectué, obligatoirement à tous les cinq ans.

En introduisant une mesure d’exception pour les plaintes déjà déposées ou initiées au moment de la sanction de la loi, la CSN est d’avis que le gouvernement discrimine les salariées visées par le jugement de la Cour suprême en les privant d’ajustements salariaux.

En tant que plus grand employeur au Québec, le gouvernement est lui-même assujetti à sa propre loi sur l’équité, rappelle Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN. « Or, il ne faut pas oublier que l’exercice de maintien de l’équité salariale du secteur public réalisé en 2010 a été l’objet de milliers de plaintes le contestant – tout comme l’exercice de 2015, par ailleurs. Aucune entente n’a été possible avec le Conseil du trésor pour régler ces litiges. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) n’a toujours pas rendu une décision sur ces plaintes. Et le gouvernement affirme aujourd’hui que, malgré l’inconstitutionnalité de sa loi, les modifications apportées aux paramètres de rétroactivité ne s’appliqueraient que pour le futur? C’est d’un total mépris envers les femmes, qui représentent plus de 75 % du personnel du secteur public. »

Cette mesure d’exception, souligne la CSN, s’appliquera tout autant aux employeurs du secteur privé. En adoptant cette loi, le gouvernement vient en quelque sorte cautionner leur laxisme des dernières années.

« Nous prendrons le temps d’étudier la loi en profondeur et d’évaluer l’ensemble des recours juridiques à notre disposition, précise Caroline Senneville. La CSN prendra toutes les actions nécessaires afin de faire respecter l’esprit de la Loi sur l’équité salariale ainsi que le jugement de la Cour suprême. Jamais nous ne baisserons les bras avant de nous assurer que les droits des femmes à une rémunération juste et équitable soient entièrement respectés. »

Pour information
François L’Écuyer
514 949-8973

Négociations bloquées dans le transport scolaire – Il y aura grève chez Transdev

Sherbrooke, le 2 avril 2019 – Hier avait lieu la dernière rencontre de négociation entre la partie patronale de Transdev et les représentants des deux syndicats qui y opèrent, soit le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus de l’Estrie – CSN et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus la Sapinière – CSN. Force est de constater que, devant l’attitude inacceptable de la partie patronale, la grève de six jours annoncée du 10 au 17 avril inclusivement aura bel et bien lieu.

Pourtant, les représentants des deux syndicats ont travaillé fort pour en arriver à une entente acceptable pour leurs membres et ainsi éviter la grève, qui touchera 66 circuits à la Commission scolaire de la région de Sherbrooke (Autobus de l’Estrie), 29 circuits à la Commission scolaire des Hauts-Cantons et deux circuits à la Commission scolaire des Appalaches (Autobus la Sapinière). Or, les hauts dirigeants de Transdev, eux, n’ont même pas daigné se rendre disponibles pour tenter d’en arriver à un règlement. Leurs représentants n’ont fait rien d’autre que du présentéisme à la séance de médiation qu’ils avaient eux-mêmes convoquée, justifiant leur comportement par le fait qu’ils n’avaient pas de mandat.

« Les demandes syndicales sont pourtant réalistes, clame Stephen Gauley, président du STT des Autobus la Sapinière. Elles sont basées sur ce qui se paye dans la région, notamment chez Autobus Ashby, transporteur qui a des contrats avec les commissions scolaires lui garantissant des revenus similaires à ceux de Transdev. »

Les deux syndicats considèrent l’attitude patronale méprisante envers leurs membres, qui se démènent à chaque jour en faisant plus d’un circuit pour éviter le bris de service en raison de la pénurie de main-d’œuvre qui mine le secteur. « De toute évidence, la multinationale semble plus préoccupée par le profit qu’elle fait engranger à ses actionnaires européens que par les conditions de travail des conductrices et conducteurs de véhicules scolaires, dénonce Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE). Pourtant, elle peine à attirer et à retenir les salarié.es nécessaires pour donner le service, étant donné les conditions de travail médiocres.

Rappelons-nous qu’au final, ce sont les élèves et leurs parents qui en payent le prix, et que rien dans la conduite de Transdev ne contribue à résoudre la problématique régionale. »

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus de l’Estrie – CSN compte 80 membres et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus la Sapinière – CSN compte 35 membres. Ils sont tous deux affiliés au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE), à la Fédération des employées et employés des services publics – CSN (FEESP-CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

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Pour informations :
Denis Beaudin, président du CCSNE
819 570-4391

Les cols bleus de Terrebonne votent unanimement en faveur de la grève

Plus d’une centaine de travailleuses et de travailleurs ont voté pour la tenue d’une semaine de grève du 11 au 18 avril.

Réunis en assemblée générale, plus d’une centaine de travailleuses et travailleurs de la municipalité de Terrebonne ont voté unanimement en faveur d’une semaine de grève, qui aura lieu du 11 au 18 avril.

Sans convention collective depuis décembre 2018, le Syndicat des employé-es manuels de la ville de Terrebonne–CSN invite la municipalité à faire preuve de respect envers les citoyennes et les citoyens de Terrebonne. « C’est inconcevable de voir des augmentations de salaire faramineuses pour l’ensemble des cadres et des élu-es, tandis qu’on coupe dans les services à la population », s’est exclamé Denis Renaud, président du syndicat.

De plus, le syndicat dénonce notamment le climat de travail malsain que fait régner l’administration de la ville. « La ville se déleste de ses responsabilités en mettant toute la pression sur les cols bleus. C’est la population qui en paie les frais actuellement », a déclaré le président du syndicat.

Rappelons que, dans la présente négociation, le syndicat propose à l’employeur trois demandes, soit le statu quo, les mêmes augmentations de salaire que celles consenties aux autres groupes de travail ainsi qu’une convention collective d’une durée de dix ans. « Nous sommes tannés de négocier, nous voulons travailler ! » s’est exclamé Denis Renaud, lundi soir, lors de l’assemblée générale. « Nous avons la ville de Terrebonne à cœur, on tient à continuer à offrir les meilleurs services à la population, mais puisque ce n’est pas possible dans les conditions actuelles, nous n’avons d’autre choix que d’utiliser le recours à la grève », a-t-il ajouté.

 

Pour information
Camille Godbout
514-809-7940