Impasse dans la négociation à la MRC des Collines-de-l’Outaouais

Malgré un contexte économique favorable, l’employeur maintient tout de même sa position en demandant des reculs importants auprès de ses employé-es.

Les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la MRC des Collines-de-l’Outaouais–CSN (STTMRCCO–CSN) se trouvant devant une impasse dans la négociation, exerceront une deuxième et une troisième journée de grève (d’une banque de 10 jours) les mercredi 19 et jeudi 20 avril 2023. 

À la suite de la première journée de grève le 3 avril dernier, un vote à grande majorité confirmant la position syndicale a eu lieu le 13 avril. La position et la volonté des membres sont très claires : il est hors de question de se voir infliger des pertes d’acquis de longue date. Il est temps que l’employeur comprenne que nous sommes dans un moment historique où la convergence d’une pénurie de main-d’oeuvre et l’inflation élevée cause plusieurs problèmes. La diminution des conditions de travail de ses employé-es ne ferait que jeter de l’huile sur le feu. La position syndicale a toujours été d’en arriver à une entente négociée tout en protégeant les acquis de ses membres, alors que l’employeur ne semble vouloir faire que des économies sur leur dos. 

Le syndicat a même débuté les procédures auprès du ministère du Travail afin d’avoir l’aide d’une conciliatrice dans le dossier, le tout dans le but d’avoir une entente négociée le plus rapidement. La MRC des Collines-de-l’Outaouais a vu la valeur imposable pour 2022 des propriétés sur son territoire augmenter de 345 718 000 $ et a une richesse foncière uniformisée pour 2023 de 12 910 747 082 $, soit l’une des plus élevées de la province. Malgré ce contexte économique favorable, l’employeur maintient tout de même sa position en demandant des reculs importants auprès de ses employé-es. 

« Les membres ont voté deux fois, et ce, à très forte majorité, pour rejeter les offres appauvrissantes de l’employeur. Il est plus que temps que le conseil des maires de la MRC des Collines-de-l’Outaouais comprenne que leur volonté de diminuer leur pouvoir d’achat ne passera pas. Le conseil des maires doit donner un mandat à ses représentantes et ses représentants à la table de négociation de ne pas nous retirer nos acquis de longue date », déclare Mathieu Trépanier, président du STTMRCCO–CSN. Afin d’arriver à ce but, le syndicat continue de tendre la main à l’employeur et réitère son invitation à ajouter des journées de négociation. 

À propos 

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la MRC des Collines-de-l’Outaouais–CSN regroupe environ 50 salarié-es, cols bleus et cols blancs, oeuvrant au service des citoyens de la MRC des Collines-de-l’Outaouais. Le syndicat est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP), au Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO) et bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Transport scolaire : vote de grève générale illimitée unanime chez Groupe Le Mistral

Notre métier doit être valorisé et les salaires doivent reconnaître les responsabilités qui sont les nôtres – Sylvie Giroux

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Groupe Le Mistral–CSN a adopté à l’unanimité un mandat de grève générale illimitée par voie de scrutin secret lors d’une assemblée générale tenue ce mardi 18 avril au matin.

« Notre premier objectif consiste à uniformiser notre convention collective à celle de nos collègues du même établissement de notre employeur. Dans le contexte de rareté de main-d’œuvre et d’inflation, les salaires que nous recevons ne sont pas à la hauteur. Notre métier doit être valorisé et les salaires doivent reconnaître les responsabilités qui sont les nôtres. Nous avons des horaires coupés qui nous font travailler très tôt le matin jusqu’à tard en fin de journée, sans compter qu’il n’est pas de tout repos de conduire jusqu’à 72 élèves de leur demeure à l’école. Nous voulons avoir notre juste part des sommes qui ont récemment été octroyées aux transporteurs, et c’est maintenant que nous la voulons », déclare Sylvie Giroux, présidente du syndicat.

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Les récents règlements dans Lanaudière nous indiquent clairement que ça change actuellement dans le transport scolaire. Les boss ont trop longtemps misé sur le fait qu’on pouvait engager du monde sans bonifier leurs conditions de travail de manière à bien les rémunérer. Cette vision à court terme nous a menés à la rareté de main-d’œuvre que nous connaissons et aux bris de services que nous constatons partout au Québec. La solution est pourtant très simple : payer bien votre monde et vous allez en avoir, des candidatures », conclut Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.

À propos

Sans contrat de travail depuis le 31 août 2022, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Groupe Le Mistral–CSN regroupe environ 15 membres qui sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Action d’employé-es de soutien collégial devant le ministère de l’Enseignement supérieur

Pascale Déry n’a pas encore trouvé sa liste de tâches de ministre de l’Enseignement supérieur

Une cinquantaine d’employé-es de soutien collégial sont réunis à Montréal devant les bureaux de la ministre de l’Enseignement supérieur, madame Pascale Déry, afin d’exprimer leur mécontentement devant le manque de considération de celle-ci à leur égard. « Nous sommes venus aujourd’hui avec nos chaises vides devant le bureau de Mme Déry afin de démontrer que la rareté de main-d’œuvre fait mal aux cégeps du Québec. Si la négociation du secteur public n’améliore pas concrètement nos conditions de travail, nous craignons des départs. Mais que fait la ministre depuis le début de la négociation du secteur public ? Sait-elle qu’elle est responsable du réseau collégial dans cette négociation ? Sait-elle que son gouvernement ignore complètement le personnel de soutien des cégeps ? On ne le dirait pas ; elle ne semble pas comprendre ses responsabilités, on ne l’entend pas et on ne la voit nulle part. Elle cherche peut-être sa liste de tâches », déclare Riccardo Pavoni, président du Secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics de la Confédération des syndicats nationaux (FEESP-CSN).

Les employé-es de soutien des cégeps participent grandement à créer un environnement favorable aux apprentissages des étudiantes et des étudiants et cette reconnaissance doit se traduire concrètement par des conditions de travail de qualité. « Nos revendications sectorielles, déposées en octobre dernier, visent à régler les multiples problèmes qui nuisent grandement à l’accomplissement de notre travail : problèmes d’attraction et de rétention, augmentation de la sous-traitance, surcharge et pénibilité du travail, précarité en emploi, etc. Or, les propositions patronales sont loin d’aller en ce sens et ne contiennent aucune réponse aux solutions que nous avons mises de l’avant », déplore Frédéric Brun, vice-président de la FEESP-CSN.

Pour François Enault, premier vice-président de la CSN, le gouvernement doit rendre disponibles les ressources financières nécessaires à l’amélioration concrète des conditions de travail et salariales du personnel de soutien. « Aujourd’hui, un emploi dans le secteur public, ce n’est plus du tout attractif. Les retards salariaux sont grands et la surcharge de travail croit sans cesse. Cette situation fait en sorte que la qualité des services offerts aux étudiantes et aux étudiants en pâtit. Le gouvernement n’a que lui-même à blâmer pour cette situation », poursuit M. Enault.

Dominique Daigneault, présidente du Conseil central de Montréal métropolitain (CCMM–CSN), termine en rappelant que le gouvernement Legault doit ouvrir ses œillères « On voit que le gouvernement Legault priorise certains titres d’emploi dans sa manière de négocier. De la même façon qu’il n’y a pas que des infirmières ou des médecins dans un hôpital, il n’y a pas que le personnel enseignant dans un cégep. Les employé-es de soutien permettent à nos cégeps de fonctionner à tous les jours. À force de ne pas reconnaitre et de ne pas respecter l’apport du personnel qui travaille dans l’ombre, on se retrouve avec des gens qui décrochent. Le Québec ne peut pas se permettre cela dans le contexte de rareté de main-d’œuvre que nous connaisssons », conclut madame Daigneault.

Dans les prochaines semaines, les syndicats d’employé-es de soutien du réseau collégial représentés par la FEESP-CSN seront en action partout au Québec pour faire pression sur les employeurs afin que le rythme de négociation s’intensifie et que les revendications syndicales soient prises en compte.

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien dans les cégeps. Le Secteur soutien cégeps regroupe près de 6300 membres répartis dans 34 établissements collégiaux et un centre informatique, situés dans onze régions du Québec. Il représente notamment les manœuvres, l’ensemble du personnel technique (travaux pratiques, administration, informatique, etc.), les agentes et agents de soutien administratif ainsi que les ouvrières et les ouvriers spécialisés.

Pour renseignements :
Eve-Marie Lacasse
Comité de coordination des services publics et parapublics de la CSN (CCSPP-CSN)
514 809-7940
eve-marie.lacasse@csn.qc.

Mandat de grève pour les municipaux de Chandler : Ce n’est pas un « jeu », M. le Maire

Les conseils municipaux de la Gaspésie et des Îles doivent se rendre compte que la hausse du coût de la vie touche également les municipaux.

Réunis en assemblée spéciale le 11 avril, les membres du Syndicat des employés municipaux de la ville de Chandler se sont dotés d’une banque de cinq jours de grève, à exercer au moment jugé opportun, dans le cadre de leur négociation visant le renouvellement de leur convention collective venue à échéance le 31 décembre 2021. Après avoir reçu le rapport sur l’état des négociations, les syndiqué-es ont décidé de passer un message clair aux élu-es de la ville de Chandler en adoptant, à l’unanimité, un bloc de cinq jours de grève. Les clauses normatives réglées, le comité de négociation a fait état d’un blocage au niveau des augmentations salariales annuelles et sur le ménage à faire dans les échelles salariales. 

« Clairement, nos membres nous donnent le mandat de considérer notre dernière proposition de règlement comme le minimum acceptable dans l’état actuel de l’inflation. Nos demandes initiales visaient à compenser, pour nos membres, la hausse vertigineuse de l’inflation et la perte de pouvoir d’achat. Notre offre de règlement actuelle est en dessous de l’IPC pour les années visées, mais nous faisons un bout du chemin pour en réduire les impacts. Une mise à niveau dans l’incohérence des échelles salariales est aussi une priorité des membres. Nous ne sommes pas loin d’une entente. » Précise Lisa Cyr, Présidente du Syndicat des employés municipaux de la ville de Chandler. 

« Nous sommes solidaires de la lutte des employé-es municipaux de la ville et nous serons avec eux. Les conseils municipaux de la Gaspésie et des Îles doivent se rendre compte que la hausse du coût de la vie touche également les municipaux. Pourtant, bien des employeurs, autant privés que du secteur public ont été proactifs pour compenser les taux d’inflation. En plus, ils agissent pour conserver leur main-d’oeuvre en ces temps de pénurie, dans tous les domaines. Solidarité avec les municipaux ! » Renchérit Serge St-Pierre, président du CCGIM.