Le gouvernement refuse de prolonger plusieurs primes au-delà du 30 septembre 2023

« Comme si ses offres de 9 % sur cinq ans n’allaient pas assez appauvrir notre monde, le gouvernement ajoute la cerise sur le sundae – ou s’il préfère, la lime à la Labatt Bleue – en refusant de prolonger plusieurs primes et mesures au-delà du 30 septembre 2023 »

Montréal, le 14 septembre 2023 – « Comme si ses offres de 9 % sur cinq ans n’allaient pas assez appauvrir notre monde, le gouvernement ajoute la cerise sur le sundae – ou s’il préfère, la lime à la Labatt Bleue – en refusant de prolonger plusieurs primes et mesures au-delà du 30 septembre 2023 », dénoncent d’une seule voix les porte-paroles du Front commun.

Alors que nous réclamons depuis le 28 octobre 2022 que ces primes soient maintenues pendant la durée des négociations, à la dernière séance de négociation tenue le 12 septembre dernier, les parties se trouvaient toujours dans l’impasse quant au maintien des celles-ci. Le Front commun dénonce l’attitude contreproductive du gouvernement. « Voici une énième preuve de l’arrogance du gouvernement. Ces primes représentent des milliers de dollars annuellement pour des milliers de personnes dans les milieux de la santé, des services sociaux et de l’éducation. Elles et ils comptent là-dessus pour faire leur épicerie et payer leurs factures. Que le gouvernement s’en serve pour marquer des points aux tables de négo, c’est inacceptable », martèlent Francois Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

Un employeur de choix?

« Où est l’employeur de choix qu’on nous fait miroiter? Où sont les solutions que le gouvernement prétend amener aux tables? À un moment donné, ça suffit. C’est exactement à cause de cette dichotomie entre ce que dit le gouvernement dans l’espace public et ce qui se passe réellement aux tables que le Front commun recommande à ses 420 000 membres d’adopter un mandat de grève » concluent les porte-paroles.

Primes, montants forfaitaires et budgets qui arriveront à échéance le 30 septembre 2023

  • Prime de rétention pour le titre d’emploi de psychologue
  • Prime relative à certains titres d’emploi d’ouvriers spécialisés
  • Prime pour la personne salariée œuvrant dans certains secteurs (Direction de la protection de la jeunesse (DPJ)) et pour la personne salariée de la catégorie des techniciens et des professionnels de la santé et des services sociaux œuvrant dans certains secteurs (DPJ)
  • Prime d’attraction et de rétention pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires détentrice d’un poste à temps complet sur un quart de soir, de nuit ou en rotation
  • Prime des secrétaires médicales
  • Lettre d’entente hors convention collective sur la prime de 3,5 % pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires
  • Prime de spécialisation d’un maximum de 10 % pour les personnes formatrices à taux horaire à la formation sur mesure
  • Indemnité annuelle provisoire de recrutement et de maintien en emploi pour les personnes salariées œuvrant dans un établissement du Grand-Nord
  • Montant forfaitaire pour les personnes salariées œuvrant auprès de la clientèle présentant des troubles graves du comportement (TGC)
  • Montant forfaitaire pour les personnes salariées œuvrant auprès d’une clientèle en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD)
  • Budget d’encadrement professionnel pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires nouvellement embauché
  • Budget pour la formation et le développement des compétences des infirmières praticiennes spécialisées

Ouverture du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges : les problèmes ne font que commencer

De l’extérieur, ç’a l’air tout beau, mais derrière les portes closes, les problèmes s’accumulent, tout comme les cercueils – Eric Dufault, président du syndicat.

La Fabrique Notre-Dame, organisme responsable de la gestion du cimetière, a annoncé en grande pompe la réouverture de ses portes dès aujourd’hui. L’annonce peut résonner fort chez les familles qui attendent depuis des mois pour enterrer un proche, alors que dans les faits, la situation n’est pas rose du tout. En effet, pour les employé-es de bureau qui sont toujours en grève, les problèmes reliés aux services offerts à la population ne font que commencer. Pour eux, les inhumations et les crémations ne peuvent s’effectuer correctement que par l’entrée en poste du personnel administratif.

Les cercueils s’accumulent, les complications aussi

« De l’extérieur, ç’a l’air tout beau, mais derrière les portes closes, les problèmes s’accumulent, tout comme les cercueils. Les cadres à eux seuls ne peuvent fournir à la demande, en ce qui concerne l’inhumation des corps. Sans le retour au travail des travailleuses et des travailleurs dans les bureaux pour coordonner les activités du cimetière, la confusion générale ne fera que s’accentuer », prévient Eric Dufault, président du Syndicat des employé-es de bureau.

« Nous invitons les familles à faire la file dès maintenant pour procéder à leurs demandes, car tant que nous ne serons pas au travail, le service à la clientèle demeurera ultra-restreint. Nous les encourageons également à porter plainte à la direction, s’ils veulent dénoncer le manque de service ou le dysfonctionnement du cimetière », ajoute M. Dufault.

« Ça fait un an que le syndicat se bat pour l’obtention de meilleures conditions de travail. Ils sont sans contrat de travail depuis 2017… assez, c’est assez ! Ils sont aux prises avec un employeur récalcitrant qui bloque les négociations depuis le début. Avec l’ouverture du cimetière annoncée, il est plus que temps que ce dernier fasse preuve de bonne foi et qu’il considère enfin les revendications des employé-es de bureau », affirme Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Sans les employé-es de bureau, le cimetière ne peut tout simplement pas être opérationnel. Les familles endeuillées s’en rendront compte bien assez vite. Nous serons solidaires jusqu’au bout avec les travailleuses et les travailleurs ; jusqu’à ce qu’ils obtiennent le respect qu’ils méritent et après tout ce temps, une bonne convention », s’exclame Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

 À propos

En grève depuis le 20 septembre 2022, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte une quinzaine de membres. Ils réclament que l’employeur garantisse un plancher d’emploi et un salaire qui couvre l’inflation avec une rétroaction salariale.

La Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN), à laquelle sont affiliés les deux syndicats du cimetière, compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec. La FEESP–CSN et le CCMM–CSN sont tous les deux affiliés à la CSN, qui regroupent plus de 330 000 membres.

Négociation dans les cégeps : N’attendons pas que les cégeps coulent !

Ce matin, des dizaines de travailleuses et de travailleurs de toutes les catégories de personnel des cégeps ont tenu une action surprise de perturbation devant les bureaux de la Fédération des cégeps à Montréal afin de dénoncer le désintérêt total du gouvernement Legault pour les établissements collégiaux dans la négociation du secteur public, alors que ceux-ci connaissent de graves problèmes d’attractivité et de rétention. Cette action se tenait dans le cadre des mandats d’intensification des moyens de pression dont les syndicats se sont dotés plus tôt ce printemps.

« Les employé-es de soutien, les enseignantes, les enseignants et les professionnel-les s’unissent et font du bruit ce matin pour rappeler au gouvernement Legault, à la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, ainsi qu’aux dirigeantes et aux dirigeants de la Fédération des cégeps que nous sommes les piliers des collèges. Nous voyons cependant nos chaises se vider et sommes très inquiets de cet exode. Les problèmes d’attractivité et de rétention dans toutes les catégories d’emploi sont grandissants. Il faut donner un sérieux coup de barre », déclarent d’une seule voix les représentantes et les représentants du Secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) ainsi que de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Riccardo Pavoni, président du Secteur soutien cégeps de la FEESP-CSN, rappelle que la rareté de main-d’œuvre en éducation touche aussi le personnel de soutien des cégeps, qui fait des miracles pour le réseau collégial en le tenant à bout de bras. « Sans les employé-es de soutien, les cégeps n’ouvriraient tout simplement pas le matin. À force de ne pas reconnaitre ni respecter l’apport de toutes ces travailleuses et de tous ces travailleurs qui œuvrent dans l’ombre, on se retrouve avec des gens qui se sentent ignorés et qui décrochent. Et ça, franchement, le gouvernement n’en a pas les moyens dans un contexte où les postes sont de plus en plus difficiles à combler, quand ils le sont ! Le gouvernement nous propose une hausse salariale dérisoire et nos employeurs veulent sabrer les conditions de travail. Drôle de logique », observe M. Pavoni.

En ce qui concerne les professeures et les professeurs de cégep, Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN, souligne que la précarité demeure un problème majeur dans le réseau. « En enseignement collégial, l’absence de sécurité d’emploi est une réalité à laquelle nombre de professeur-es font face. Faute d’investissements conséquents et d’un mode de financement adéquat, les enseignantes et les enseignants du régulier peuvent passer plus de 15 ans sans obtenir leur permanence. Si le gouvernement veut véritablement rendre les cégeps plus attrayants en tant que milieux de travail, il s’avère impératif d’améliorer les modalités d’ouverture de poste, entre autres choses », affirme M. de Repentigny.

Les enjeux d’attraction et de rétention touchent également le personnel professionnel, dont les services constituent un maillon essentiel à l’accomplissement de la mission des cégeps. « Un nombre inquiétant de professionnel-les quittent le réseau collégial au profit d’autres secteurs où les conditions de travail sont plus alléchantes, tels que le privé ou les universités. Lorsque les chaises des professionnel-les sont vides, ce sont les services aux étudiantes et aux étudiants qui

écopent. La FP-CSN a des solutions pour lutter contre la surcharge de travail et pour valoriser l’expertise des professionnel-les du réseau public, mais le gouvernement demeure fermé à la table de négociation et ne semble pas saisir l’urgence d’agir » de mentionner Kathrin Peter, 2e vice-présidente de la FP-CSN, responsable de l’enseignement supérieur.

Bertrand Guibord, secrétaire-général du Conseil central de Montréal métropolitain (CCMM–CSN), termine en rappelant que la partie patronale doit élargir ses horizons. « On voit que le gouvernement Legault tente de diviser les travailleuses et les travailleurs du secteur public dans sa manière de négocier. Or, les différentes catégories de personnel des cégeps sont rassemblées aujourd’hui afin de démontrer que cette stratégie est déjà mise en échec », conclut M. Guibord.

À propos

FEESP-CSN

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP – CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien dans les cégeps. Le Secteur soutien cégeps regroupe près de 6300 membres répartis dans 34 établissements collégiaux et un centre informatique, situés dans onze régions du Québec. Il représente notamment les manœuvres, l’ensemble du personnel technique (travaux pratiques, administration, informatique, etc.), les agentes et agents de soutien administratif ainsi que les ouvrières et ouvriers spécialisés.

FNEEQ-CSN

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN parle au nom de près de 85 % des profs de cégep et de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises. Elle regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 43 établissements privés et 12 universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec et constitue l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

FP-CSN

La Fédération des professionèles (FP-CSN) représente plus de 8000 membres dans le secteur public dont plus de 200 professionnel-les œuvrant dans le secteur collégial, 7000 professionnel-les, techniciennes et techniciens dans le réseau de la santé et des services sociaux ainsi que des professionnel-les dans des organismes gouvernementaux.

Pour renseignements :

Eve-Marie Lacasse
Comité de coordination des services publics et parapublics de la CSN (CCSPP-CSN)
514 809-7940
eve-marie.lacasse@csn.qc.ca